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tous ensemble de Rome ôc se retirerent à Tibur. Cependant ïe peu«
ple obligé de se passer de Musique , c5est-à-dire de la partie des
cérémonies religieuses qui lui plaisoit le plus murmura de leur ab-
sence , ôc témoigna son mécontentement. Les Tiburtins furent priés
d'engager ces Musiciens à revenir à Rome ; on les assemble, on
les exhorte, on les presse ôc Fon n’obtient rien. Enfin on imagine
un moyen dont la conduite ôc les mœurs de cette sorte de gens
devoient en effet assurer le succès ; on leur propose un magnifîque
repas, ils l’acceptent, on leur difîribue une grande quantité de vin,
ils boivent outre mesure ôc s’enyvrent tous. Alors on les jette sur
des chariots auxquels on fait prendre le chemin de Rome. C.
Plautius qui avoit eu la plus grande part à tout cet arrangement
ordonna qu’on leur mît des masques soit pour surprendre plus agréa-
blement le peuple, soit pour empêcher qu’ils ne fussent reconnus,
ôc qu’Afpius Claudius qui ne les aimoit pas ne leur défendît d’entrer
dans la ville ; ils arrivent au lever de l’Aurore, le peuple les accueiile
avec transport ôc tous leurs priviléges leur sont restitués. Sans doute
il est naturel de penser qu’en frappant une médaille en l’honneur
de la famille Plautia on ait cherché à y désigner un événemerit
qui dut mériter au Censeur C. Plautius la reconnoissance du peuple
Romain. Passons au Camée.
w
ï°. On y lit le nom du Graveur. cet Ardste s’appelloit Rufus,
POY$OC EnOEI, le même vraisemblablement dont il est fait men-
tion dans l’Anthologie, quoiqu’il y soit qualifié de Peintre ôc non
de Graveur. 20. Le mot POY$OC n’est point Grec originai-
rement, il est évident que c’est un mot Latin transformé en Grec.
30. Ce mot est le surnom de plusieuts Familles Romaines Ôc en-
tr’autres de la Famille Plautia. Ne seroit-on pas en droit de con-
clure d’après toutes ces circonstances que l’Artiste, Grec d’origine
ôc d’abord Esclave, ayant été affranchi par un Plautius, avoitpris,
selon l’usage ordinaire , le surnom de son Maître, ôc qu’il crut ne
pouvoir mieux lui témoigner sa reconnoissance qu’en gravant sur une
pierre la partie la plus pittoresque d’un sujet déjà représenté sur une
médaille frappée en l’honneur de la Famille Plautia?
Le Baron de Stosch, à qui nous devons une Collediion de Pîerres
Antiques avec le nom des Artistes qui les ont gravées, n’a connu nî
ie beau Camée que UQUS publions ? ni aucun ouvrage de Rufus.
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tous ensemble de Rome ôc se retirerent à Tibur. Cependant ïe peu«
ple obligé de se passer de Musique , c5est-à-dire de la partie des
cérémonies religieuses qui lui plaisoit le plus murmura de leur ab-
sence , ôc témoigna son mécontentement. Les Tiburtins furent priés
d'engager ces Musiciens à revenir à Rome ; on les assemble, on
les exhorte, on les presse ôc Fon n’obtient rien. Enfin on imagine
un moyen dont la conduite ôc les mœurs de cette sorte de gens
devoient en effet assurer le succès ; on leur propose un magnifîque
repas, ils l’acceptent, on leur difîribue une grande quantité de vin,
ils boivent outre mesure ôc s’enyvrent tous. Alors on les jette sur
des chariots auxquels on fait prendre le chemin de Rome. C.
Plautius qui avoit eu la plus grande part à tout cet arrangement
ordonna qu’on leur mît des masques soit pour surprendre plus agréa-
blement le peuple, soit pour empêcher qu’ils ne fussent reconnus,
ôc qu’Afpius Claudius qui ne les aimoit pas ne leur défendît d’entrer
dans la ville ; ils arrivent au lever de l’Aurore, le peuple les accueiile
avec transport ôc tous leurs priviléges leur sont restitués. Sans doute
il est naturel de penser qu’en frappant une médaille en l’honneur
de la famille Plautia on ait cherché à y désigner un événemerit
qui dut mériter au Censeur C. Plautius la reconnoissance du peuple
Romain. Passons au Camée.
w
ï°. On y lit le nom du Graveur. cet Ardste s’appelloit Rufus,
POY$OC EnOEI, le même vraisemblablement dont il est fait men-
tion dans l’Anthologie, quoiqu’il y soit qualifié de Peintre ôc non
de Graveur. 20. Le mot POY$OC n’est point Grec originai-
rement, il est évident que c’est un mot Latin transformé en Grec.
30. Ce mot est le surnom de plusieuts Familles Romaines Ôc en-
tr’autres de la Famille Plautia. Ne seroit-on pas en droit de con-
clure d’après toutes ces circonstances que l’Artiste, Grec d’origine
ôc d’abord Esclave, ayant été affranchi par un Plautius, avoitpris,
selon l’usage ordinaire , le surnom de son Maître, ôc qu’il crut ne
pouvoir mieux lui témoigner sa reconnoissance qu’en gravant sur une
pierre la partie la plus pittoresque d’un sujet déjà représenté sur une
médaille frappée en l’honneur de la Famille Plautia?
Le Baron de Stosch, à qui nous devons une Collediion de Pîerres
Antiques avec le nom des Artistes qui les ont gravées, n’a connu nî
ie beau Camée que UQUS publions ? ni aucun ouvrage de Rufus.