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https://doi.org/10.11588/diglit.28156#0166
po DESCRÏPTION
ies Arts qu’eut été la Société ? Ces utiles découvertes ne se fîrent
sans doute que par dégrés ; cependant comme on ne pouvoit ea
déterminer ni la cause ni l’époque , on en attribua l’invention aux
Dieux à qui Fignorance devoit en efîset tout attribuer ; ce fut à
Hermès ou Mercure qui étoit le Thot des Égyptiens que la Grèce
accorda cet honneur. Thot passsa pour le Conseiller & le premier
Ministre d’Ifîs, pendant son gouvernement en Égypte , comme il
Favoit été auparavant d’Ofîris. ( i ) On voyoit sur le tombeau d’Ifîs
une colonne avec cette Inscription : Je fiuis Ifis, la Reine de tous
les pays , inftruite par Mercure. II n’est donc pas étonnant que
Mercure , Dieu du Commerce & de tous les Arts, fût mis aa
nombre des douze Grands-Dieux. Ceci explique parfaitement pour-
quoi nous voyons Mercure chargé de tant de fonètions diverses»
II s’en plaint lui-même dans un des Dialogues de Lucien. » Y a-t-ü
s> au Ciel un Dieu plus malheureux que moi, dit-il à Maïa sa mère«
*> Dès le grand matin j’ai à préparer la salle du festin & celle de
» l’afîemblde ; après avoir tout arrangé , il me faut paroître de-
» vant Jupiter , prendre ses ordres, & les porter tantôt dans ie
» Ciel, tantôt sur la terre ; je suis encore hors d’haleine Ôt tout cou-
» vert de pousïïere que je suis obligé de servir l’ambroisie, & j’ea
»serois encore à verser le neètar sans l’arrivée du beau Ganymede;
» mais ce qu’il y a de plus désespérant c’est que, même dans la nult *
»je n’ai pas un instant de repos; pendant que les autres Dieux dor-
» ment tout leur saoûl,il faut que je me mette à la tête desManes^
»que je les conduise devant Pluton & que j’afîiste à ses jugemens;
» comme si je n’étois pas déjà afîsez occupé le jour à présider aux
» différens exercices du Gymnase, à parler dans les Afîemblées & à
» instruire les Orateurs, sans être encore chargé des afîFaires des
» Morts.
Mercure paroit ici avec les Attributs du Dieu du Commerce : ii
est afîis sur une espèce de rocher : un léger manteau attaché au-
desifus de la poitrine & entortillé autour du bras droit , retombe
sur la main qui tient le Caducée : de la gauche il porte une bourse;
au devant du Dieu est un Coq, & à ses pieds un bouc. Le revers
(t) Diodor. Sic. Lib. I.
(z) Lucian. Dialog. Deor, xxiv.
ies Arts qu’eut été la Société ? Ces utiles découvertes ne se fîrent
sans doute que par dégrés ; cependant comme on ne pouvoit ea
déterminer ni la cause ni l’époque , on en attribua l’invention aux
Dieux à qui Fignorance devoit en efîset tout attribuer ; ce fut à
Hermès ou Mercure qui étoit le Thot des Égyptiens que la Grèce
accorda cet honneur. Thot passsa pour le Conseiller & le premier
Ministre d’Ifîs, pendant son gouvernement en Égypte , comme il
Favoit été auparavant d’Ofîris. ( i ) On voyoit sur le tombeau d’Ifîs
une colonne avec cette Inscription : Je fiuis Ifis, la Reine de tous
les pays , inftruite par Mercure. II n’est donc pas étonnant que
Mercure , Dieu du Commerce & de tous les Arts, fût mis aa
nombre des douze Grands-Dieux. Ceci explique parfaitement pour-
quoi nous voyons Mercure chargé de tant de fonètions diverses»
II s’en plaint lui-même dans un des Dialogues de Lucien. » Y a-t-ü
s> au Ciel un Dieu plus malheureux que moi, dit-il à Maïa sa mère«
*> Dès le grand matin j’ai à préparer la salle du festin & celle de
» l’afîemblde ; après avoir tout arrangé , il me faut paroître de-
» vant Jupiter , prendre ses ordres, & les porter tantôt dans ie
» Ciel, tantôt sur la terre ; je suis encore hors d’haleine Ôt tout cou-
» vert de pousïïere que je suis obligé de servir l’ambroisie, & j’ea
»serois encore à verser le neètar sans l’arrivée du beau Ganymede;
» mais ce qu’il y a de plus désespérant c’est que, même dans la nult *
»je n’ai pas un instant de repos; pendant que les autres Dieux dor-
» ment tout leur saoûl,il faut que je me mette à la tête desManes^
»que je les conduise devant Pluton & que j’afîiste à ses jugemens;
» comme si je n’étois pas déjà afîsez occupé le jour à présider aux
» différens exercices du Gymnase, à parler dans les Afîemblées & à
» instruire les Orateurs, sans être encore chargé des afîFaires des
» Morts.
Mercure paroit ici avec les Attributs du Dieu du Commerce : ii
est afîis sur une espèce de rocher : un léger manteau attaché au-
desifus de la poitrine & entortillé autour du bras droit , retombe
sur la main qui tient le Caducée : de la gauche il porte une bourse;
au devant du Dieu est un Coq, & à ses pieds un bouc. Le revers
(t) Diodor. Sic. Lib. I.
(z) Lucian. Dialog. Deor, xxiv.