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LaChau, Géraud de [Hrsg.]; Le Blond <Abbé> [Hrsg.]; Orléans, Louis Philippe d' [Samml.]
Description Des Principales Pierres Gravées Du Cabinet De S. A. S. Monseigneur Le Duc D'Orleans, Premier Prince Du Sang (Band 1) — Paris, 1780 [Cicognara, 2801-1]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28156#0232

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iS<5 DESCRIPTION

» vrage admirable, exécuté en marbre de Paros ; un doux sourire

est sur ses lèvres ; nul vêtement ne voile ses charmes ? ils sont
» tous à découvert ; seulement elle caclie d’une main par un mou-
» vement naturel ce que la pudeur ne permet ni de montrer , ni
» de nommer ; l’Art a fait disparoitre la dureté de la matière; dan5
» toutes les parties de ce beau corps le marbre a îa soupleiïe Ôc
» le sentiment de la chair. O Mars, ô le plus fortuné des Dieux,

»ô'toi qui «.mais la décence ne nous permet pas de faire

paiïer dans notre langue toute cette description où Lucien semble
avoir voulu le disputer au ciseau de Praxitèle; tant elle est éiégante^
animée & voluptueuse.

Ce beau Monument d’un des plus célébres Artistes de la Grèce
n’existe pius aujourd’hui, ou du moins n’est plus sous nos yeux^;
mais n’en déplaise à un Sculpte.ur de nos jours (1) qui prononce
intrépidement sur des ouvrages qu’il n’a jamais vus , ou dont il
n’a vu que les plâtres, nous croyons qu’une Statue admirée d’un
peuple qui créa ou perfeèiionna tous les Arts , d’un peuple en-
touré de chef-d’œuvres en tout genre , & qui respiroit véritable-
ment l’air du Beau , étoit digne & très-digne d’admiration ; les
Poëtes, les Hiftoriens & les Orateurs de la Grèce & de Rome
l’ont célébrée à i’envi ; nous nous contenterons de rapporter ici

(ï) M. Falconet a publié en 1773* traduilion de trois Livres de Pline pour
prouver qû'il n’appartenoit point à Pline de parler des Arts ? & voici une de {es
grandes preuves. » La Vénus de Praxitèle, dit-il, étoit selon cet Historien ( L. 36.
» c. y. ) la plus belle qui fut au rnonde, in toto orbe terrarum ,• & quelques lignes après,
» celle de Scopas Pemporte sur celle de Praxitèle, Praxiteliam illam antecedens. Mes
» bons Mefîîeurs qui nous chantez si haut les connoisfances de Pline dans FArt, ayez
y> au moins la complaisance de le lire avant de nous débiter les lambeaux que vous
» en tirez.« Nous ne citerons pas le reste de cette déclamation > nous dirons seulement
à M. P’alconet : Mon bon Monfieur, Pline n’a pas dit que la Ve'nus de Scopas l’em-
portoit sur celle de Praxitèle i il a dit que la Ve'nus de Praxitèle étoit postérieure à
celle de Scopas , & Pline a eu toute raison, car Scopas vivoit dans la LXXXVIF.
Olympiade, & Praxitele dans la CIVe. Vous avez cru que le mot antecedere stgnifioit
toujours furpajfer; vous vous êtes trompé 5 la signification propre & premiere de ce
mot est celle de devancer, précéder, Pline a donc dit ce qu’il devoit dire & s’est ex-
primé comme il devoit s’exprimer j est-ce la faute de cet Historien-Philosophe , st
vous ne vous êtes pas mis en état de Pentendre ? Du reste ne craignez rien de Pa-
vantage que vous donnez ici aux Gens de Lettres ; ils cesteroient de se regarder
comme tels , sils prenoient jamais avec vous le ton que vous prenez avec eux.

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