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de Héro , une infînité d’Auteurs en ont parlé Ôc les Monu-
mens en font foi. Sur les Médailles du pays ou l’on prétend que
la scène s'est passée , on voit au haut d’une tour Héro éclairant
avec un fanal un jeune homme qui nage, & on y lit le nom des
deux Amans. Strabon fait mention de la Tour de Héro ; on la
voyoit de son temps à Sefios en Europe vis-à~vis de la ville d’A-
byde en Asie, patrie de Léandre. Si cette aventure étoit purement
imaginaire , comme elle n’a rien de bien ingénieux ni de bien
titüe, nous ne voyons pas comment elle auroit donné lieu à une
tradition si constante Ôt si générale. Ne pourroit-on pas dire qu’elle
est vdritable, mais que pour y jeter plus d’intérêt les Poëtes , grands
amis du merveilleux , ont fait répéter à Léandre un voyage que
vraisemblablement il ne fit qu’une fois ?
Quoi qu’il en soit, il est peu de sujets sur lesqueîs les Graveurs
anciens se soient autant exercés que sur celui dont il s’agit ici.
Dans la Colledlion du Baron de Stosch on comptoit plus de
soixante empreintes de têtes de Léandre. (i) Si celle de FAigue-
Marine du Cabinet de M. le Duc d’Orléans dont on voit la gra-
vure pl. 93 , y dtoit comprise, elle devoit sans doute occuper un
des premiers rangs ; la manière en est belle ôc grande, ôc le travail
admirable.
L’autre tête de Ldandre , pî. 92 , appartient ausii au beau siècle
de FArt : elle tient beaucoup des belles têtes d’Alexandre.
Remarquons avant de finir , que les têtes qu5on voit sur les M&»
dailles de la Famiîle Crepereia sont autant de têtes de Léandre, ÔC
non de Vénus Anadyomène, ainsi que Font conjeèturé mal-à-propos
Vaillant (2) ôc Havercamp. (3)
(1) Winckelmann, Descript. des Pierr. Grav. du Baron de Stosch, pag. 335*.
(2) Numm. Antiq. Famil. Roraan.
(3) Thesaur. Morell.
de Héro , une infînité d’Auteurs en ont parlé Ôc les Monu-
mens en font foi. Sur les Médailles du pays ou l’on prétend que
la scène s'est passée , on voit au haut d’une tour Héro éclairant
avec un fanal un jeune homme qui nage, & on y lit le nom des
deux Amans. Strabon fait mention de la Tour de Héro ; on la
voyoit de son temps à Sefios en Europe vis-à~vis de la ville d’A-
byde en Asie, patrie de Léandre. Si cette aventure étoit purement
imaginaire , comme elle n’a rien de bien ingénieux ni de bien
titüe, nous ne voyons pas comment elle auroit donné lieu à une
tradition si constante Ôt si générale. Ne pourroit-on pas dire qu’elle
est vdritable, mais que pour y jeter plus d’intérêt les Poëtes , grands
amis du merveilleux , ont fait répéter à Léandre un voyage que
vraisemblablement il ne fit qu’une fois ?
Quoi qu’il en soit, il est peu de sujets sur lesqueîs les Graveurs
anciens se soient autant exercés que sur celui dont il s’agit ici.
Dans la Colledlion du Baron de Stosch on comptoit plus de
soixante empreintes de têtes de Léandre. (i) Si celle de FAigue-
Marine du Cabinet de M. le Duc d’Orléans dont on voit la gra-
vure pl. 93 , y dtoit comprise, elle devoit sans doute occuper un
des premiers rangs ; la manière en est belle ôc grande, ôc le travail
admirable.
L’autre tête de Ldandre , pî. 92 , appartient ausii au beau siècle
de FArt : elle tient beaucoup des belles têtes d’Alexandre.
Remarquons avant de finir , que les têtes qu5on voit sur les M&»
dailles de la Famiîle Crepereia sont autant de têtes de Léandre, ÔC
non de Vénus Anadyomène, ainsi que Font conjeèturé mal-à-propos
Vaillant (2) ôc Havercamp. (3)
(1) Winckelmann, Descript. des Pierr. Grav. du Baron de Stosch, pag. 335*.
(2) Numm. Antiq. Famil. Roraan.
(3) Thesaur. Morell.