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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 2): Chaldée et Assyrie — Paris, 1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.11734#0044

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LA GHALDÉE ET L'ASSYRIE.

et celui de Ninive; c'était ainsi que, pour l'Egypte, on avait forgé l'image
colossale de ce Sésostris en qui s'étaient confondus tous les grands Pha-
raons des puissantes familles tliébaines. Avec les récits romanesques de
Ctésias, Rollin et ses émules combinaient d'autres données, dont la
valeur est peut-être moindre encore. On puisait sans scrupule dans le
livre de Daniel; or il n'est pas douteux que cet ouvrage ait été rédigé
l'année même de la mort d'Antiochus Epiphane. Cet écrit n'est pas une
œuvre d'histoire : c'est une œuvre de polémique et d'édification; la
Babylonc où l'auteur place les événements qu'il raconte est une Baby-
lone de fantaisie ; c'est un cadre qui lui a paru se prêter mieux qu'aucun
autre à faire ressortir les leçons qu'il adressait au peuple fidèle et les
vengeances dont il menaçait les ennemis d'Israël On trouvait quelques
matériaux d'une qualité meilleure clans d'autres parties de la Bible,
dans les Rois et dans les Chroniques, dans les plus anciens prophètes ;
mais cependant, pour la critique, c'était une tâche bien ingrate que de
travailler à mettre d'accord tous ces témoignages, d'origine si diverse et
de valeur si inégale. Les plus habiles y perdaient leur peine ; avec de
pareils éléments on n'arrivait pas à constituer un ensemble qui fût, nous
ne dirons pas vrai, mais tout au moins vraisemblable et spécieux.

Il en est autrement depuis que l'on a découvert Ninive, fouillé les
ruines de la Chaldée et commencé de lire les inscriptions cunéiformes.
Si bien des détails échappent encore, surtout pour les temps les plus
anciens, on a pu reconnaître et tracer les grandes lignes de cette his-
toire, en bien marquer les divisions principales et, si l'on peut ainsi
parler, en reconstruire toute la charpente. On sait enfin ce que l'on
ignorait jadis, où est née cette civilisation originale et dans quel sens
elle s'est propagée ; on saisit à la fois les liens étroits qui unissent l'As-
syrie à la Chaldée et les différences qui les distinguent; on se rend
compte du mouvement de bascule qui, pendant près de deux mille ans,
a plusieurs fois déplacé le centre politique de cette contrée et donné
la suprématie tantôt à Babylone, tantôt à Ninive, tandis que, du pied
des monts de l'Arménie aux rivages du golfe Persique, les croyances, les
mœurs, la langue, l'écriture et les arts continuaient de présenter des
ressemblances frappantes et gardaient un caractère d'unité qui révèle
une commune origine.

Chaque année la découverte de monuments nouveaux et les progrès

l. Th. Noeldeke, Histoire littéraire de l'Ancien Testament, traduit do l'allemand par
MM. Hartwig Derenhourg cl Jules Soury. i vol. in-8°. Sandoz et Fischbacher, 1873. Voir
le chapitre vu, intitulé Daniel et les Apocalyptiques.
 
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