CHAPITRE VI
LA SCULPTURE
§ l. — LKS THÈMES PRINCIPAUX DE LA SCULPTURE C IIA L D É 0 - A S S YRI E NN E
L'idée que les Egyptiens se faisaient de la vie d'outre-tombe a
certainement été pour beaucoup dans la rapidité avec laquelle l'art
statuaire est né et s'est développé, chez ce peuple, dès le temps des
premières dynasties. Il y a une étroite relation entre ces croyances,
avec les rites qu'elles supposent, et les caractères très particuliers du
style qui distingue les œuvres des plus vieux sculpteurs de Memphis.
On n'en peut dire autant de la Chaldée. Jusqu'à présent, nous n'avons
aucune raison de penser que les premiers essais de la plastique aient
été provoqués, en Mésopotamie, par le désir de procurer à l'ombre,
habitante de la tombe, un corps aussi semblable que possible à celui
qu'elle avait perdu, un corps de pierre qui pût en quelque sorte lui
faire illusion à elle-même et remplacer ce corps de chair et d'os qui,
malgré toutes les précautions prises, finissait toujours, un peu plus
tard, un peu plus tôt, par se réduire en poussière et par s'évanouir. Il
ne nous est pas parvenu de monument dans lequel on puisse recon-
naître un portrait exécuté en vue de la tombe1.
Nous avons cependant retrouvé en Chaldée le même fonds de
croyances qu'en Egypte; à tout prendre, les Chaldéens se repré-
sentaient comme les Égyptiens l'existence que les morts mènent dans
le tombeau. D'où vient donc cette différence? On peut en donner
plusieurs raisons. La première, c'est que, par suite de la nature du
terrain, la tombe n'a pas pris en Chaldée la même ampleur qu'en
Egypte. Dans ces cercueils en terre cuite qui s'empilaient les uns sur
les autres ou même dans ces étroits caveaux de brique qui se rencon-
1. On a bien recueilli quelques figurines en terre cuile sur remplacement des nécro-
poles; mais il semble que ç'aient été plutôt des idoles que des images du défunt.
LA SCULPTURE
§ l. — LKS THÈMES PRINCIPAUX DE LA SCULPTURE C IIA L D É 0 - A S S YRI E NN E
L'idée que les Egyptiens se faisaient de la vie d'outre-tombe a
certainement été pour beaucoup dans la rapidité avec laquelle l'art
statuaire est né et s'est développé, chez ce peuple, dès le temps des
premières dynasties. Il y a une étroite relation entre ces croyances,
avec les rites qu'elles supposent, et les caractères très particuliers du
style qui distingue les œuvres des plus vieux sculpteurs de Memphis.
On n'en peut dire autant de la Chaldée. Jusqu'à présent, nous n'avons
aucune raison de penser que les premiers essais de la plastique aient
été provoqués, en Mésopotamie, par le désir de procurer à l'ombre,
habitante de la tombe, un corps aussi semblable que possible à celui
qu'elle avait perdu, un corps de pierre qui pût en quelque sorte lui
faire illusion à elle-même et remplacer ce corps de chair et d'os qui,
malgré toutes les précautions prises, finissait toujours, un peu plus
tard, un peu plus tôt, par se réduire en poussière et par s'évanouir. Il
ne nous est pas parvenu de monument dans lequel on puisse recon-
naître un portrait exécuté en vue de la tombe1.
Nous avons cependant retrouvé en Chaldée le même fonds de
croyances qu'en Egypte; à tout prendre, les Chaldéens se repré-
sentaient comme les Égyptiens l'existence que les morts mènent dans
le tombeau. D'où vient donc cette différence? On peut en donner
plusieurs raisons. La première, c'est que, par suite de la nature du
terrain, la tombe n'a pas pris en Chaldée la même ampleur qu'en
Egypte. Dans ces cercueils en terre cuite qui s'empilaient les uns sur
les autres ou même dans ces étroits caveaux de brique qui se rencon-
1. On a bien recueilli quelques figurines en terre cuile sur remplacement des nécro-
poles; mais il semble que ç'aient été plutôt des idoles que des images du défunt.