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Revue archéologique — 10.1864

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Morlot, Adolph von: Les pierres à écuelles
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https://doi.org/10.11588/diglit.24252#0029

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LES PIERRES A ECUELLES

Bien que nous considérions, en général, les pierres à bassins et
les pierres à écuelles comme des phénomènes naturels et que nous
n’ayons pas vu une seule de ces pierres qui nous ait paru l’œuvre
de l’homme; l’autorité qui s’attache au nom de M. Morlot et comme
géologue et comme archéologue, nous fait un devoir de mettre sous
les yeux de nos lecteurs les observations suivantes qu’il nous envoie,
observations qui sont, peut-être, de nature à modifier l’opinion de
ceux qui, comme nous, ne sont pas convaincus que ces pierres soient
des monuments historiques. A. B.

On connaît en Suède, sous le nom de Bollersteen (pierres de Bal-
der), des blocs qui présentent à leur surface des concavités, souvent
pas plus grosses que le creux delà main, d’origine évidemment arti-
ficielle, et qu’on peut appeler, faute de mieux, des écuelles. La tra-
dition désigne ces blocs comme sacrés, et l’on rapporte que, dans cer-
taines régions écartées de la Suède, les habitants vont encore, à l’heure
qu’il est, déposer en secret des offrandes dans ces écuelles. Ce ne
serait pas le seul cas de pratiques payennes maintenues dans le Nord.
Ces écuelles se remarquent quelquefois sur les blocs qui forment le
recouvrement de tombeaux antiques, mais on les rencontre aussi sur
des pierres isolées, sans relation avec des sépultures.

En Suisse on trouve des pierres du môme genre (en allemand
Schacilensteine). Ce sont ordinairement des blocs erratiques, en gra-
nité ou en roche cristalline des Alpes, mais de grandeur moyenne,
c’est-à-dire telle que le regard puisse facilement plonger sur la sur-
face, sans que l’observateur ait besoin de s’élever au-dessus du sol
environnant, Les écuelles ont le plus souvent de cinq à neuf centimètres
de diamètre, sur un à deux centimètres de profondeur ; il est fort rare
qu’elles aillent à quinze centimètres de diamètre, sur six à sept cen-
timètres de profondeur. Aussi, quandl’œil n’estpas habitué à les saisir,
passent-elles facilement inaperçues, et bien des personnes, en voyant
 
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