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Vesme, Alexandre de
Le Peintre-graveur italien — Milan, 1906

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https://doi.org/10.11588/diglit.26383#0077

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ÉTIENNE DELLA BELLA

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mais dans la pratique il peut donner lieu à de sérieux inconvénients. En effet, pour les pro-
ductions dépourvues de millésime, l’établissement de la date est nécessairement réservé au
sens critique de l’écrivain, et celui-ci devrait alors se contenter d’exprimer son opinion comme
une probabilité, ou 11e donner la date que comme aproximative. C’est ce que 11’a pas fait
Jombert, qui s’est piqué de déterminer « l’année où chaque pièce a été gravée ». Or, comme
il existe plusieurs pièces qui ne portent pas l’indication de l’année, mais auxquelles, pour
des raisons probantes, quoique inconnues à Jombert, on a pu ensuite assigner la date véri-
table, il s’est trop souvent trouvé que cette date était bien éloignée de celle qui est indiquée
arbitrairement par le catalogue en question 0). Un autre inconvénient des catalogues chro-
nologiques, — au moins, de ceux où l’auteur a négligé, comme c’est ici le cas, d’ajouter une
table disposée par sujets, — c’est que, quelquefois, on est obligé de les parcourir en entier
avant d’y trouver la description de telle pièce non datée.

Malgré tout cela, l’ouvrage de Jombert est encore celui auquel on recourt le plus vo-
lontiers aujourd’hui.

D’ailleurs, Jombert s’est bien aperçu le premier des défauts de son livre. Aussi l’a-t-il in-
titulé modestement Essai d’un catalogue, et dans sa préface il s’exprime ainsi: «.Quelle

obscurité ne m’a-t-il pas fallu dissiper, quels obstacles n’ai-je pas été obligé de vaincre, pour
connoître à présent le tems où chaque pièce a été faite, et pour lui assigner la place qu’elle
doit occuper dans l’œuvre, suivant l’ordre chronologique! Il 11e seroit donc pas surprenant
que je me fusse égaré en tâchant de débrouiller ce chaos; et si quelque critique judicieux me
faisoit appercevoir des fautes, soit dans le texte, soit dans les notes dont j’ai fait usage pour
éclaircir divers endroits obscurs, loin de lui en vouloir, je lui en aurois obligation, et je pro-
fiterais avec docilité de ses avis pour rectifier dans une édition plus complette, si elle avoit
lieu, ce que cet Essai pourrait avoir de défectueux. Un seul amateur, possesseur de l’œuvre
de la Belle le plus complet qui existe aujourd’hui, étoit en état de me conduire et d’éclairer
mes pas dans ce labyrinthe de difficultés; mais loin de me prêter un secours que j’avois lieu
d’attendre de lui, il m’a refusé même la permission de jetter un coup-d’œil sur ce trésor
unique qu’ il possède, parce qu’ il se propose de travailler aussi dans le même sujet. En at-
tendant donc que cet amateur très-éclairé, et bien plus capable d'écrire sur tout ce qui con-
cerne les arts, veuille bien nous faire part de ses connoissances, et donner au public un ca-
talogue de l’œuvre dé la Belle, d’après celui qui est entre ses mains, je prie le lecteur de
jetter un coup d’œil favorable sur cet Essai.»

L’ « amateur très-éclairé » qui préparait un nouveau catalogue de l’œuvre du maître to-
scan et avait pour ce motif refusé de donner à Jombert vision de sa collection, il est à peine
besoin de le dire, c’est Mariette. On sait que ce connaisseur délicat, ce critique incomparable,
s’était appliqué dès sa jeunesse à dresser le catalogue de l’œuvre non seulement de Délia
Bella, mais de tous les principaux graveurs anciens et de son époque, catalogue qu’ il enri-
chissait de notices plus ou moins détaillées sur chaque maître. Ce travail immense est ma-
lheureusement resté inachevé et en grande partie inédit, et le manuscrit autographe est au
Cabinet des estampes de Paris, relié en dix volumes. MM. de Chennevières et de Montaiglon
ont publié dans YAbecedario de Mariette (-) les notes qui accompagnent le catalogue de l’œuvre
de Délia Bella, mais quant au catalogue même, les éditeurs ont déclaré qu’ ils étaient « forcés »
(pourquoi forcés?) «de le laisser». Nous en avons examiné le manuscrit et nous en avons
tiré de nombreux renseignements utiles.

Heinecken, dans son Dictio7inaire des artistes etc. C), et Le Blanc, dans son Manuel

(1) Comparer, dans la table de l’œuvre de Délia Bella qui fait suite à notre description
du même œuvre, les dates données par Jombert avec les nôtres.

(2) T. II, pp. 68-85.

(3) T. II, p. 3S6.
 
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