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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Diehl, Charles: Les mosaïques byzantines de la Sicile, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0114

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LES

MOSAÏQUES BYZANTINES DE LA SICILE1

( S U I T K )

III

LA CHAPELLE PALATINE ~

Si l'église de Sainte-Marie de l’Amiral s’inspire des traditions byzantines, la
Chapelle palatine, construite vers le même temps, offre la plus parfaite et la plus
éclatante image des ingénieuses combinaisons qui caractérisent l’art siculo-normand.
Fondée par le roi Roger en l’honneur de l’apôtre saint Pierre, consacrée et
richement dotée par le prince en 1140, complètement terminée, comme l’atteste
l’inscription grecque qui court à la base de la coupole, en 1143, elle unit les
formes de la basilique latine à celles de l’église grecque, le flamboiement des
mosaïques byzantines à l’éclat de la décoration arabe. Par ses trois nefs, que
déterminent deux rangées de colonnes de granit aux chapiteaux corinthiens, elle
est du Nord; par son chœur exhaussé de cinq degrés et séparé par des barrières
de marbre du reste de l’église, par ses trois absides, par sa haute coupole sur
plan carré que portent quatre colonnes, elle rappelle ce que l’Orient a produit de
plus exquis. Telle qu'elle est, avec son pavement où le porphyre, la serpentine et
le marbre se mêlent aux entrelacs des mosaïques multicolores, avec sa riche
parure de marbres précieux et d’incrustations qui tapisse les murailles, avec son
plafond de bois qui retombe en stalactites et où les inscriptions couhques se
déroulent à travers l’or et les plus fines merveilles de la peinture, avec ses innom-
brables lampes d’argent suspendues aux voûtes, avec ses étincelantes mosaïques
qui la couvrent tout entière et l’illuminent de l’incomparable éclat de leurs fonds
d’or, la Chapelle palatine est une des perles du monde. Nulle part, si ce n’est
peut-être à Saint-Marc de Venise, on ne comprend mieux le puissant et
merveilleux effet de ces décorations en mosaïques que l’art byzantin a tant
aimées ; nulle part, si ce n’est peut-être à la Sainte-Chapelle, on ne sent
mieux le magique attrait d’un art qui se révèle en sa perfection. Il faut
voir la Chapelle palatine aux heures des offices solennels, quand la lumière
des cierges et la richesse des vêtements sacerdotaux illuminent d’un nouvel
éclat l’exquise beauté de l’œuvre; il faut la voir quand les rayons du soleil,
se jouant à travers les bleuâtres vapeurs de l’encens, allument sur les parois d’or un splendide

Candélabre
de marbre blanc à la Chapelle
palatine. lxuu siècle.)
Dessin de Mlle Marie Weber.

1. Voir l’Art, 16° année, tome I"r, page 6g.

2. Cf. Terzi : la Cappella di San Pietro nella reggia di Palermo.

Tome XLVIII.

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