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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Leroi, Paul: Salon de 1890: la peinture
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0269

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SALON DE 1890.

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faudrait envoyer chez l’horloger. Ceux-là, avec un sérieux et, une naïveté imperturbables, sont
demeurés fidèles à l’anecdote historique, telle qu’elle « florissait » dans les romans des élèves de
Scott. Ainsi, M. J. P. Laurens nous montre la fondation des .leux floraux, qui, paraît-il, ont été
institués par sept simarres rouges. Mais la perle du Salon, en ce genre, c'est le tableau de
M. Bauer : le Parlement venant sommer Édouard III de chasser Alice Perrers (i3j6). Cela
nous reporte à une époque bien éloignée, celle à laquelle Châteaubriand écrivait la préface de
ses Discours historiques, et Augustin Thierry celle de Dix A ns d’études ; cela nous rappelle les
succès oubliés de plus d’un des Barante de l’Académie française.

Bornons-nous à mentionner M. Adrien Moreau (ô magie d'un simple prénom ! Quelle diffé-
rence dans les images évoquées, selon que ce nom de Moreau apparaît précédé par Adrien ou
par Gustave!) Nous avons affaire ici à un paysage passable, malheureusement encombré par des
personnages du père Dumas. — M. Alexis Vollon, si remarqué l'an passé, ne nous sert, cette
fois, qu'un petit Don Quichotte, qui, sa lance dans une main et un livre dans l’autre, est entouré

par les volumes où se déroulent les aventures des Amadis et des Perceval, des Renaud et des
Roland, tandis qu'à ses pieds gisent la cuirasse et l'armet, l’écu et l’épée. — M. Moyse, renon-
çant aux sujets rabbiniques et talmudiques, nous présente un moine aux pieds nus, qui peint,
tandis qu’un de ses frères contemple son ouvrage. — M. Van Hove nous donne le portrait d'un
vieux poète, curieuse étude, une figure en buste, dans une froide cellule de pierre ; alentour, les
précieux accessoires du métier d'écrivain : le pupitre, les parchemins, la cire, le grattoir, la
corne remplie d'encre.

Arrivons aux scènes de la vie contemporaine. M. Brouillet nous montre une Suzanne qui n'a
rien de biblique et qui ne rappelle qu’approximativement celle dont l’histoire est contée tout au
long dans un des textes deutérocanoniques. La scène se passe au Moulin-Rouge. Suzanne, qui
est ici une émule de Marie Aguétant et de Marie Gagnol, sourit de son mieux entre deux
« vieillards » coiffés de tubes reluisants, et vêtus, le premier d’un paletot bleu, l'autre d'une
pelisse fourrée. Au fond, s’agite une foule de promeneurs autour d'une danseuse qui lève la
jambe et fait voir, entre son bas noir et son pantalon, un bout de sa cuisse nue.
 
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