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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Naquet, Félix: Salon de 1890: aquarelles, pastels, dessins, etc.
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0295

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SALON DE 1890.

261

gant ; cette page, d’une exécution ferme et large, nous montre, avec beaucoup de relief et
d’accent, une des avenues du magnifique domaine de Petit-Bourg, sous un ciel gris nuageux,
entre des arbres dépouillés.

Parmi les natures mortes, je désignerai, comme dignes d’attention, la corbeille de Pensées,
de Mlle Hadamard, et le Coin de marché où M. Le Roy de Chavigny a rassemblé des poules et
des canards près d’un lapin inclus en un panier.

Dans la section des pastels, nous noterons plusieurs portraits qui méritent d’être vus, en
particulier celui de M. Beer, par Mlle Daux. Il s'agit du lia\an ou lecteur de la synagogue, rue
de la Victoire; tout Paris, à l’occasion des mariages israélites, a pu admirer sa voix superbe et
l’excellent style avec lequel il interprète ces chants religieux, si caractéristiques, à l’arabesque
flexible et ornée, à propos desquels MM. Naumburg et Moritz Deutsch ont publié d’importants
ouvrages. Coiffé du bonnet, en robe noire, avec le châle sacré sur les épaules, un cahier entre
les mains, M. Beer est représenté pendant
l'office, occupé peut-être à entonner le Lecho
daudi likras kallé, que le plus grand des
poètes modernes a capricieusement para-
phrasé.

M1,e Julia Brouilhony s’est figurée elle-
même dans un portrait d’une exécution
savoureuse, qui nous la montre en robe
d’un ton neutre, coiffée d’un chapeau de
paille à plumes et rubans noirs, en gants
noirs, un éventail noir entre les mains.

Indiquons également le portrait, d’une fac-
ture sobre et sûre, de M. Courché, et celui
où Mlle Jeanne Guyon a reproduit les traits
de la charmante Miss Clifford, parée poul-
ie bal et rappelant les plus jolies héroïnes
des romans et des poèmes britanniques.

Mlle Houssay a envoyé un pastel bien
étudié : une fillette tenant un livre d’images.

Ce corps juvénile, ce dos et cette nuque
d’enfant sont traités de façon très agréable.

M. Régamey nous donne l’Escrime à Paris,
deux amateurs en costume de salle ; le por-
trait de l’un des deux, avec les mêmes
attributs, figure dans la série des peintures
à l’huile; le petit cadre de M. Régamey est fort avenant, avec ses blancs, ses gris, et l'excellent
parti que l’artiste a tiré des accessoires caractéristiques : gants, sandales et fleuret.

M. Francisque Desportes nous donne, outre un bon portrait d’une femme coiffée d'un grand
chapeau, en toilette de campagne ou de jardin, une intéressante scène d’intérieur : la Famille du
garde forestier, au Bas-Bréau (forêt de Fontainebleau).

Le pastel ■—■ Fin de mai — de M. Grandsire, rend avec beaucoup de fraîcheur l’impression
de cette saison printanière, chère autrefois à Horace, et, plus récemment, à Darcier, à M. Nadaud
et aux frères Lionnet. M. Jourdeuil, avec ses Premières Gelées au pâturage ; Normandie, d’un
ton fort délicat, nous conduit dans des prés garnis de pommiers et de vaches, et bornés par des
« coteaux modérés », comme ceux que chanta Sainte-Beuve. Avec M.. de Montzaigle, nous revenons
à Paris et assistons à une scène, bien saisie, de la vie des noctambules : dans le reflet trouble
des lumières, voici un fiacre et un gouailleur cocher à chapeau blanc; sur le trottoir, une
« tendresse » confère avec un monsieur qui, à en juger par la façon dont il porte son couvre-
chef, a plantureusement dîné.

Tome XLVIII. 38

Portrait de M™* Tessandier.

Dessin de M11* Ame'lie Beaury-Saurel. — (Salon de 1890.)
 
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