L' art: revue hebdomadaire illustrée (16.1890 (Teil 1))

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L’ART.

M. Eugène Claude nous offre un appétissant Goûter et de belles Prunes extrêmement mûres.
C’est d’une exécution à la fois solide et légère, et, en quelque sorte, spirituelle. Mlle Rifault,
dans son pastel : « Toujours des fromages! » réduit, pour ainsi dire, aux proportions de la
musique de chambre la fameuse symphonie si majestueusement développée par M. Zola dans le
Ventre de Paris.

M. Ferdinand Attendu, qui sait aussi traiter le paysage avec un talent rare, expose au
Salon : l’Oie, morceau fort bien venu.

Dans un fusain de grande allure, Mlle Beaury-Saurel nous révèle une Tessandier que nous
ne connaissions pas, affinée, pourvue d’une distinction pensive qui nous avait toujours paru faire
complètement défaut au modèle. Un autre fusain, fort coloré, de Mlle Carlisle, rend avec force le
caractère d'un mélancolique visage, et lutte, dans l’accoutrement, avec la souplesse des étoffes.

M. Paul Méry, en une jolie gouache, a peint, non sans accent, au milieu des eaux, des
herbes vertes, des terres jaunes, le corps formé de planches et la roue dentelée du Moulin du
Pont-de-Bois, à Romorantin.

Enfin, n’oublions pas une fort agréable aquarelle d'un artiste bordelais, M. Edmond Fontan.
Son Intérieur de forêt en hiver, à Cessas, est aussi bien dessiné qu’habilement peint.

Félix Naquet.

(A suivre.)