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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0189

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LES SAINTS DE L'ESPAGNE.
habile qui l'a faite; mais les tableaux qui décorent cette chapelle sont
de Carrêno et de Rizzi, peintres médiocres. Entre autres scènes atta-
chantes pour les Madrilëniens, comme pour tous les Espagnols, on voit
Alonso VIII frappé de surprise quand il reconnaît, sous les traits de
san Isidro, ceux du paysan qui guidait ses phalanges à la bataille de
Navas de Tolosa.
La physionomie de san Fernando, reproduite par beaucoup de pein-
tres, ne l'a pas toujours été d'une manière très-heureuse; ceux-ci n'en
ayant compris que l'expression vulgaire, ceux-là s'étant abandonnés
beaucoup trop à l'idéalisme. Au dix-septième siècle, Pacheco a fait pour
la cathédrale et pour la salle capitulaire de Séville deux portraits de
ce saint roi. A San Clemente existe un portrait du même prince par
Yaldès, sans compter bon nombre de médiocrités éparses dans la même
ville, ou dans les autres parties de l'Espagne.
Saint Ildefonse n'a guère eu de plus heureuses chances que saint Fer-
nando; il n'a point inspiré de chef-d'œuvre, même sous la palette de
Murillo, qui, traitant le miracle de la Casuella, reproduisit seulement
une des mille idéalités originales qui remplissaient sa tête. J'ai vu ce
tableau dans le musée de Madrid, n°326 : la Vierge, entourée d'anges au
milieu des nues, assise sur un trône, assistée d'une suivante, donne
à l'archevêque la célèbre chasuble, qu'il a l'air d'acheter de con-
fiance d'une jolie marchande de la Chaussée-d'Antin. Comme dessin,
comme disposition, comme couleur, la toile de Murillo mérite néan-
moins de figurer d'une manière distinguée dans une collection royale.
Le même sujet avait été peint en 1511, dans la salle capitulaire de
Tolède, avec plus de verve et plus de naïveté rêveuse que n'en a mon-
tré Murillo. Nous avons vu cette fresque, mêlée à d'autres fresques
non moins curieuses, dont nous parlerons ailleurs. Dans la même ca-
thédrale, capilla de la Piedra, se produit en marbre le miracle de la
Casuella sous la main d'un sculpteur du seizième siècle. Le vaste cloître
de cette église, peint à fresque, il y a cent ans, par Bayeu Maella, ar-
tiste médiocre, représentait presque toute la légende de saint Eugène
et de sainte Léocadie. Malheureusement plusieurs de ces tableaux se
sont effacés par l'action du salpêtre et par suite de la négligence qu'on
a mise dans leur entretien.
 
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