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La chronique des arts et de la curiosité — 1898

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Nr. 1 (1er Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0013
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ET DE LA CURIOSITÉ

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avaient fait disparaître des quartiers entiers
de vieilles maisons, et même de très ancien-
nes mosquées. Aimant passionnément l'art
arabe, il en a profité pour sauver les glo-
rieux débris dont les démolisseurs jonchaient
le sol du vieux Caire. On a pu voir long-
temps en dépôt, au, musée des Arts déco-
ratifs, la belle série de carreaux de revête-
ment qu'il avait pu ainsi réunir; cet ensem-
ble, de près de 300 pièces de diverses prove-
nances, appartiendra désormais au Louvre.

A cette belle suite céramique sont venus
se joindre : un très ancien fragment de
sculpture de bois, où, sur un entrelae pro-
fondément gravé, se détachent en vigoureux
relief deux personnages et une antilope.
Provenant des démolitions consommées en
1874 du petit palais des kalifes fatimites,
ce fragment se trouve ainsi bien authenti-
quement daté du xie siècle au plus tard; la
rareté des monuments de cette époque le rend
infiniment précieux.

Puis deux superbes volets de sanctuaire.
Ils ornaient la mosquée du mamelouk Al-
tour Bogha el Maradany, gendre du sultan
Mohamed ibn Kélaoun. Ce monument avait
été construit entre 1337 et 1339 avec les
dépouilles do la mosquée el Raschida du
fameux kalifo fatimite el Hakem. Ce sont
deux spécimens remarquables de cette éton-
nante ébénisterio de petites pièces de bois
.assemblées à faces pleines, où triomphent
l'amour des Arabes pour le jeu compliqué
des lignes, et l'inépuisable invention des
combinaisons géométriques.

Quatre portes de placards, d'unpanneautage
élégant, incrustées d'une mosaïque do bois,
d'ivoire, d'ébène et d'étain des xve et xvi"
siècles, et un délicieux pupitre de Coran, en
x, du xvie siècle, décoré d'une très fine mo-
saïque do bois et d'ivoire, et portant l'écus-
son d'un Selikdar, complètent ce très bel
ensemble.

L'acquisition d'une partie de la collection
A. Bau,dry, et antérieurement d'une série
de pièces céramiques do forme, dont les
amateurs pourront apprécier la beauté plas-
tique et décorative, ainsi que d'un oiseau de
bronze du plus grand caractère, viennent
ainsi d'enrichir considérablement, au Musée
du Louvre, les collections d'objets d'art mu-
sulman qui, devant, cet accroissement, de-
"vront être d'ici quelques semaines remaniées.

G. M.

A propos de Versailles

Les revendications exposées à cette place,
dans nos trois derniers numéros, ont trouve
leur écho dans la presse et dans le haut pu-
blic auquel elles s'adressaient. Nous remer-
cions spécialement le Journal des Débats
pour l'assistance courageuse et répétée qu'il
nous a prêtée. Nous remercions aussi la
Liberté; l'approbation de notre confrère,
M. Pallier, nous est précieuse, car sa compé-

tence est des plus rares dans la question de
Versailles, et l'éminont critique, dont on
ignore trop la valeur de sculpteur, a mis la
main à certains travaux exécutés, il y a quel-
ques années, antérieurement à la grande
campagne de « remise à neuf ».

Voici le passage où il étudie la question
des Dômes (Liberté du 22 décembre) :

« Dès la fin du règne de Louis XV, les riches
édicules qui s'élevaient dans le bosquet des
Dûmes et qui abritaient des intempéries les grou-
pes délicats de Girardon tombaient en ruines.
Sous Louis XVI, on ne voulut pas les restaurer ;
l'entreprise parut trop coûteuse. Ils furent démo-
lis morceaux par morceaux, et des fragments en
sont encore épars cà et là dans les magasins du
château, particulièrement deux groupes d'enfants,
en plomb doré, qui sonnaient do la trompette et
élevaient triomphalement danslesairs la couronne
royale. Rien ne resta sur place de ces riches bi-
joux d'architecture, dont Piganiol nous donne la
description et dont nous possédons des reproduc-
tions gravées à la Bibliothèque de Versailles ainsi
qu'au Cabinet des estampes. Lesgroupes de mar-
bre taillés par Girardon furent transportés par
Hubert Robert dans le bosquet d'Apollon, qu'il
créa vers 1780. Aujourd'hui, rien ne petit justifier
la reconstruction de ces deux édicules pour la-
quelle le budget a réservé une somme de 30.000
francs et qui, sous Louis XIV, coûtèrent au
moins 300.000 livres.

« Il subsiste au bosquet des Dômes une très
belle balustrade de marbre ornée de bas-reliefs
décoratifs sculptés aussi par Girardon. Au centre
de cette balustrade, qui se développe en forme
d'hexagone, s'élevait une vasque surmontée d'une
Renommée. Il est facile de rétablir ce bassin et
son effet d'eau. Tout autour, contre les charmil-
les, on a replacé les statues qui s'y trouvaient au
dix-septième siècle. C'est tout ce que l'on peut
souhaiter. Il serait absurde de pousser plus loin.
Où donc ne se laisserait-on pas entraîner? Nom-
bre de bosquets, qui ont été créés par Lenôtre,
n'existent plus aujourd'hui. Voudrait-on les re-
constituer dans leur état primitif ? A l'époque de
Louis XIV, on comptait dans le parc plus de
1.400 jeux d'eau, aujourd'hui il n'en reste plus que
400; qui donc songerait à demander aux Cham-
bres des fonds pour remettre ceux que le temps
a détruits ? »

Académie des Inscriptions

Séance du 24 décembre
L'Académie nomme membres correspondants
étrangers le R. P. Deniile et M. fgnazio Guidi,
en remplacement de MM. Wattenbaeh et Gayau-
cos, et M. Ch. Diehl, professeur à l'Université
do Nancy, correspondant national en remplace-
ment du général Hanolcau. La Gazette des
Beaux-Arts présente ses félicitations à l'auteur
des savantes monographies byzantines que ses
lecteurs ont tant appréciées.
 
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