ET DE LA CURIOSITÉ
143
> M. Breuillé, conseiller municipal, a signalé
l'existence d'un fragment du mur de l'enceinte
sous Philippe-Auguste dans la cour d'un im-
meuble de la rue d'Arras et en a déposé le plan,
dressé par M. Noriant, architecte.
Le préfet de la Seine a été prié de faire des
démarches auprès du ministre des cultes pour
obtenir la cession à la Ville de Paris d'un cer-
tain nombre de morceaux artistiques déposés
autour de l'abside de Notre-Dame. Ces frag-
ments seraient choisis par le conservateur du
musée Carnavalet et M. Selmersheim.
Sur la proposition de M. Augé de Lassus, la
commission a, comme nous l'avons annoncé,
émis à l'unanimité le vœu que l'acquisition de
l'hôtel de Lauzun soit faite par la Ville de
Paris; elle a demandé que le préfet de la Seine
présentât un mémoire dans ce sens au conseil
municipal.
Lecture a été donnée d'un rapport de MM.
Vaudremer et Sauvageot relatif à la restaura-
tion de l'église Saint-Pierre de Montmartre.
Un certain nombre de reproductions de
monuments et de vues de Paris, votées dans
une précédente séance, ont été déposées par
M. Détaille ; une nouvelle série dont il a pro-
posé la reproduction a été adoptée.
Le piésident a donné enfin lecture d'un
rapport de M. Carot, peintre verrier, sur l'état
des vitraux anciens des églises Saint-Germain-
l'Auxerrois, Saint-Séverin, Saint-Médard, Saint-
Merri et Saint-Gervais.
Le Musée Condé
L'ouverture du musée désormais dénommé
musée Condé s'est faite le 17 avril.
Le, conseil municipal, clans sa séance du 15
avril, s'est rallié, sur la demande de M. Gérùme
et des conservateurs du musée, à l'idée qui avait
été émise primitivement de dresser la statue
équestre du duc d'Aumale, dont M. Gérôme est
chargé, sur la petite place qui sépare de la grande
rue do Chantilly le bâtiment des grandes écuries.
La commission administrative du domaine de
Chantilly a pris les dispositions suivantes :
Le musée Condé, au château de Chantilly,
sera définitivement ouvert à partir du dimanche
17 avril.
Le public y sera admis, le dimanche et le jeudi
de chaque semaine, pendant six mois de l'année,
c'est-à-dire de la mi-avril au 15 octobre, de une
heure à eiriq heures.
Les parcs et parterres du château seront ouverts
au public, pondant toute l'année, le jeudi et le
dimanche de chaque semaine, ainsi que les jours
de fête, une heure à six heures, du 15 avril au
H octobre, et de une heure à cinq heures, du 15
octobre au 14 avril.
La Compagnie des chemins de fer du Nord
appliquera un tarif réduit aux voyageurs qui
prendront des billets d'aller et retour pour visiter
le parc do Chantilly et le musée Condé.
---,----. ( ' .—----
Un tableau de Ciro Ferri
AU MUSÉE DE VERSAILLES
En 1893, l'État a envoyé au Musée de Versail-
les, en l'atribuant à la « manière de Jouvenet »,
un tableau de 1°',95 de haut sur 1™,47 de large,
intitulé : La Gloire de Louis XIV triomphe dû
Temps.
Il représente la Renommée volant surlesnues,
et élevant de ses deux mains une banderole avec
cotte inscription : Ludovicus XIIII Victor Im-
mortalis; des génies portant des palmes, une cou-
ronne et des branches de laurier le soutiennent,
tandis que d'autres génies frappent du poing le
Temps, qui brandit en vain sa faux ; sur le sol,
parmi des ruines, sont épars des cartels avec les
noms de Xerxès, de César et d'Auguste.
Les anciens inventaires des tableaux du Roi
ont été unanimes à attribuer ce tableau à Ciro
Ferri, l'élève et le continuateur de Pietro da Cor-
tona, et leurs affirmations semblent assez dé-
cisives, puisqu'il s'agit d'une peinture contempo-
raine de quelques-uns de leurs rédacteurs.
Bailly, dans son inventaire de 1709, signale le
premier ce tableau et le fait en ces termes : « Un
« tableau de Ciro Ferri, représentant le Temps
« avec sa faux, qui veut empêcher la Victoire de
« porter le nom de Louis le Grand au temple do
« la Gloire; figures de demi-nature, ayant de
« hauteur 4 pieds 9 pouces sur 3 pieds 4 pouces
« de large. » Ce tableau se trouvait alors à Paris
dans le cabinet des tableaux du Roi, au Louvre,
et Coypel l'y signale à nouveau en 1722.
En 1752, Lépicié, dans son Catalogue des ta-
bleaux du Roy, le décrivait ainsi : « La Renom-
mée, accompagnée de génies qui portent des cou-
ronnes et des palmes, vole au Temple de mémoire;
elle va y inscrire les actions héroïques de Louis
le Grand; le Temps voudrait s'y opposer, mais il
fait de vains efforts, d'autres génies l'éloignent et
ne lui permettent pas de faire usage de sa faux
meurtrière. » Lépicié ajoutait que cette peinture
avait beaucoup souffert.
Ajoutons, enfin, que cette attribution à Ciro
Ferri est confirmée par d'Argenville dans l'Abrégé
de la vie des plus fameux peintres (t. I, p. 55,
édition de 1745), et par l'abbé de Fontenai dans
le Dictionnaire des Artistes (177(5, p. 373).
L'attribution de cette toile à Ciro Ferri est d'au-
tant plus intéressante que le Louvre ne possède
rien do ce maître.
Fernand Engerand.
---;XS80-<«ï---
Académie des Inscriptions
Séance du lô avril
M. Amclineau rend compte de sa campagne de
fouilles en Egypte, et insiste particulièrement sur
le tombeau qu'il croit être celui d'Osiris.
M. Maspero demande la parole pour discuter
les conclusions formulées par M. Amelineau. A
cause do l'heure avancée, la discussion est ren-
voyée à la prochaine séance.
143
> M. Breuillé, conseiller municipal, a signalé
l'existence d'un fragment du mur de l'enceinte
sous Philippe-Auguste dans la cour d'un im-
meuble de la rue d'Arras et en a déposé le plan,
dressé par M. Noriant, architecte.
Le préfet de la Seine a été prié de faire des
démarches auprès du ministre des cultes pour
obtenir la cession à la Ville de Paris d'un cer-
tain nombre de morceaux artistiques déposés
autour de l'abside de Notre-Dame. Ces frag-
ments seraient choisis par le conservateur du
musée Carnavalet et M. Selmersheim.
Sur la proposition de M. Augé de Lassus, la
commission a, comme nous l'avons annoncé,
émis à l'unanimité le vœu que l'acquisition de
l'hôtel de Lauzun soit faite par la Ville de
Paris; elle a demandé que le préfet de la Seine
présentât un mémoire dans ce sens au conseil
municipal.
Lecture a été donnée d'un rapport de MM.
Vaudremer et Sauvageot relatif à la restaura-
tion de l'église Saint-Pierre de Montmartre.
Un certain nombre de reproductions de
monuments et de vues de Paris, votées dans
une précédente séance, ont été déposées par
M. Détaille ; une nouvelle série dont il a pro-
posé la reproduction a été adoptée.
Le piésident a donné enfin lecture d'un
rapport de M. Carot, peintre verrier, sur l'état
des vitraux anciens des églises Saint-Germain-
l'Auxerrois, Saint-Séverin, Saint-Médard, Saint-
Merri et Saint-Gervais.
Le Musée Condé
L'ouverture du musée désormais dénommé
musée Condé s'est faite le 17 avril.
Le, conseil municipal, clans sa séance du 15
avril, s'est rallié, sur la demande de M. Gérùme
et des conservateurs du musée, à l'idée qui avait
été émise primitivement de dresser la statue
équestre du duc d'Aumale, dont M. Gérôme est
chargé, sur la petite place qui sépare de la grande
rue do Chantilly le bâtiment des grandes écuries.
La commission administrative du domaine de
Chantilly a pris les dispositions suivantes :
Le musée Condé, au château de Chantilly,
sera définitivement ouvert à partir du dimanche
17 avril.
Le public y sera admis, le dimanche et le jeudi
de chaque semaine, pendant six mois de l'année,
c'est-à-dire de la mi-avril au 15 octobre, de une
heure à eiriq heures.
Les parcs et parterres du château seront ouverts
au public, pondant toute l'année, le jeudi et le
dimanche de chaque semaine, ainsi que les jours
de fête, une heure à six heures, du 15 avril au
H octobre, et de une heure à cinq heures, du 15
octobre au 14 avril.
La Compagnie des chemins de fer du Nord
appliquera un tarif réduit aux voyageurs qui
prendront des billets d'aller et retour pour visiter
le parc do Chantilly et le musée Condé.
---,----. ( ' .—----
Un tableau de Ciro Ferri
AU MUSÉE DE VERSAILLES
En 1893, l'État a envoyé au Musée de Versail-
les, en l'atribuant à la « manière de Jouvenet »,
un tableau de 1°',95 de haut sur 1™,47 de large,
intitulé : La Gloire de Louis XIV triomphe dû
Temps.
Il représente la Renommée volant surlesnues,
et élevant de ses deux mains une banderole avec
cotte inscription : Ludovicus XIIII Victor Im-
mortalis; des génies portant des palmes, une cou-
ronne et des branches de laurier le soutiennent,
tandis que d'autres génies frappent du poing le
Temps, qui brandit en vain sa faux ; sur le sol,
parmi des ruines, sont épars des cartels avec les
noms de Xerxès, de César et d'Auguste.
Les anciens inventaires des tableaux du Roi
ont été unanimes à attribuer ce tableau à Ciro
Ferri, l'élève et le continuateur de Pietro da Cor-
tona, et leurs affirmations semblent assez dé-
cisives, puisqu'il s'agit d'une peinture contempo-
raine de quelques-uns de leurs rédacteurs.
Bailly, dans son inventaire de 1709, signale le
premier ce tableau et le fait en ces termes : « Un
« tableau de Ciro Ferri, représentant le Temps
« avec sa faux, qui veut empêcher la Victoire de
« porter le nom de Louis le Grand au temple do
« la Gloire; figures de demi-nature, ayant de
« hauteur 4 pieds 9 pouces sur 3 pieds 4 pouces
« de large. » Ce tableau se trouvait alors à Paris
dans le cabinet des tableaux du Roi, au Louvre,
et Coypel l'y signale à nouveau en 1722.
En 1752, Lépicié, dans son Catalogue des ta-
bleaux du Roy, le décrivait ainsi : « La Renom-
mée, accompagnée de génies qui portent des cou-
ronnes et des palmes, vole au Temple de mémoire;
elle va y inscrire les actions héroïques de Louis
le Grand; le Temps voudrait s'y opposer, mais il
fait de vains efforts, d'autres génies l'éloignent et
ne lui permettent pas de faire usage de sa faux
meurtrière. » Lépicié ajoutait que cette peinture
avait beaucoup souffert.
Ajoutons, enfin, que cette attribution à Ciro
Ferri est confirmée par d'Argenville dans l'Abrégé
de la vie des plus fameux peintres (t. I, p. 55,
édition de 1745), et par l'abbé de Fontenai dans
le Dictionnaire des Artistes (177(5, p. 373).
L'attribution de cette toile à Ciro Ferri est d'au-
tant plus intéressante que le Louvre ne possède
rien do ce maître.
Fernand Engerand.
---;XS80-<«ï---
Académie des Inscriptions
Séance du lô avril
M. Amclineau rend compte de sa campagne de
fouilles en Egypte, et insiste particulièrement sur
le tombeau qu'il croit être celui d'Osiris.
M. Maspero demande la parole pour discuter
les conclusions formulées par M. Amelineau. A
cause do l'heure avancée, la discussion est ren-
voyée à la prochaine séance.