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La chronique des arts et de la curiosité — 1898

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Nr. 21 (21 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0195
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ET DE LA.

les peintures murales d'églises représentant
saint Christophe, sujet cher, comme on sait, aux
peintres du moyen âge en Allemagne : description
et reproduction de quelques-unes de ces repré-
sentations dans des églises de Carinthit : à Mar-
garethen, à Althofen, à Steinbichl, à Tresting, à
Mœderndorf et à Obcr-Vellach.

— Publication, par M. K. Lechner, de documents
sur la construction de la chapelle Saint-Stanislas
à la cathédrale d'Olmûtz, en 1591.

— Monuments funéraires à l'église parois-
siale de Breitenioang (Tyrol) : description par
M. K. Lechner de ces pierres tumulaires remon-
tant, pour la plupart, au xvi" siècle et décorées
d'armoiries, et reproduction de deux d'entre elles.

— M. A. Nmvak publie les diverses inscrip-
tions qu'il a relevées sur d'anciens monuments à
Olmûtz : à la cathédrale, dans les églises Saint-
Maurice et Saint-Michel, dans celles des Jésui-
tes, dos Dominicains, dans le couvent de Hradisch,
etc., et qui forment autant de documents pour les
historiens de l'art en Moravie.

— Première partie d'un rapport de M. W.
Netunann à la commission des Monuments his-
toriques d'Autriche sur une excursion archéolo-
gique faite par lui en lstrie : à ïrieste, à Capo
dïstria (dont la cathédrale renferme des tableaux
par Vittoro Garpaccio, né dans cette ville, et par
son neveu Benedetto Garpaccio), à Fiumicello, à
Grado (où l'on trouve, à la cathédrale, un beau
devant d'autel en argent ciselé, datant de 1342, de
vieilles fresques, le pavement primitif en mosaï-
ques, etc., et,dans une autre église, des restes d'an-
ciennes mosaïques).

— Histoire et description, par M. P. Grùber,
des églises de Maria-Feicht et de l'Ulrichsberg,
en Garinthie, remontant au xir3 siècle (avec plans
et nombreuses vues de détail).

— Courtes notices sur divers sujets archéologi-
ques, entre autres sur les églises de Cracovie
(avec gravures), et des trouvailles de poteries pré-
historiques à Wysocko et à Czechy (Galicie).

— Important article de M. Much sur des
fouilles faites à Perau, près Villach (Garinthie),
et qui ont mis au jour quantité d'objets très inté-
ressants des premières époques historiques, entre
autres des fibules émaillécs et gravées très re-
marquables, que l'auteur rapproche de pièces
semblables découvertes en d'autres endroits d'Au-
triche et que reproduit une planche en couleurs.

BIBLIOGRAPHIE

Une Famille d'artistes. Les Trois Vernet :
Joseph, Carie, Horace, par Charles Blanc.
Introduction do M. Henry Jouin. Paris, H.
Laurens, In-8», 1G7 p. avec 31 gravures. Prix:
4 francs.

C'est une heureuse idée qu'a eue l'éditeur de
^Histoire des Peintres de Charles Blanc, au
moment où les Vernet sont remis en lumière et
ou leurs œuvres principales sont réunies sous les
yeux du public, d'extraire de cet ouvrage monu-
mental les études consacrées à ces trois peintres.
H n'est pas besoin, surtout aux abonnés et aux

CURIOSITE 185

lecteurs de la Gazette, d'insister sur la valeur de
ces pages : comme le dit excellemment M. Jouis
dans une intéressante introduction qui explique
l'actualité de ce livre : « toujours claires, d'une
tenue, d'une dignité classiques,... ses critiques
restent des modèles. » On ne saurait donc choisir
de meilleur guide à l'Exposition actuellement ou-
verte à l'école des Beaux-Arts que ce livre —
d'ailleurs bel ouvrage de bibliothèque — qui, par
surcroit, est enrichi d'une trentaine de gravures
reproduisant les tableaux les plus célèbres des
trois Vernet.

Antony Valabrégue : Une artiste française en
Russie (1766-1778), Madame Falconet.

Paris, J. Bouam et Cio, 1898. In-12 carré, 53 p.
et 1 planche.

Lorsque Falconet, appelé en Bussie par Cathe-
rine II pour y exécuter la statue équestre de Pierre
le Grand, partit en 1766 pour Saint-Pétersbourg,
il emmenait avec lui une jeune fille, Marie-Anne
Collot, son élève, dont il appréciait particulière-
ment le talent, et pour laquelle Diderot, en prépa-
rant avec le prince Galitzin le traité soumis à
Falconet, avait stipulé un engagement assez bril-
lant (1). L'accueil qu'elle reçut à Saint-Péters-
bourg, à la cour et dans la société, ne fut pas
moins flatteur que celui dont Falconet était l'ob-
jet. Elle collabora pour la figure de Pierre
le Grand avec le sculpteur, mécontent des ébau-
ches qu'il en avait faites lui-même, et c'est à elle,
qui excellait dans le portrait, qu'on doit la
tête du personnage. Enfin, elle entra dans la
famille même de son maître en épousant le fils
de celui-ci, Pierre-Etienne Falconet, peintre de
portraits ; mais l'indolence et l'inconduite du mari,
surtout après le retour à Paris, devait rendre
cette union malheureuse.

La jeune femme essaya de se consoler par le
travail : après avoir modelé le buste de Godefroi
de Villetaneuse, elle se rendit à La Haye, où son
beau-pore s'était fixé en quittant la Russie,
pour y exécuter les bustes du stathouder et de la
princesse d'Orange, et elle y trouva les mêmes
succès qu'à Saint-Pétersbourg. Elle revint à Paris
avec Falconet on 1781 et y re^ta, malgré les trou-
bles de la Révolution, jusqu'à la mort de son
beau-père et de son mari, en 1791; mais, restée
seule, elle quitta la capitale pour se retirer dans
une propriété qu'elle avait achetée en Lorraine,
le domaine de Marimont.

Elle mourut à Nancy, en 1.821, après avoir ma-
rié sa fille à un gentilhomme hongrois, Stanislas
de Jankowitz, venu, à la suite du roi Stanislas,
se fixer en Lorraine. Ce ménage n'ayant pas
laissé do postérité, c'est au Musée lorrain que
sont allés tous les papiers et richesses artistiques
de Falconet et de sa belle-fille, parmi lesquels plu-
sieurs bustes dus à celles-ci, et c'est à l'aide de ces
documents que M. Antony Valabrégue a pu écrire
la monographie que cette femme de talent méritait
si bien et que nous venons de résumer. Il l'a fait
avec un charme qui rend ce livre attrayant comme
un roman, et en même temps avec un soin et
une exactitude qui font de son étude une pré-

(1) Voir, dans la Gazette des Beaux-Arts d'août
1869, le travail de M. Ch. Cournault sur Falconet
et Marie-Anne Collot.
 
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