DOI issue:
Nr. 21 (21 Mai)
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186
LA CHRONIQUE DES ARTS
cieuse contribution à 1 histoire de l'art du xviii0
siècle.
Un portrait de M™0 Falconet par son mari, re-
produit en tête de l'ouvrage, ajoute encore à cet
intérêt.
A. M.
La deuxième et dernière livraison du bel al-
bum que nous avons annoncé : Hans Memling,
L'Hôpital Saint-Jean à Bruges, publié par
l'éditeur H. Kleinmann, de Harlem, vient de pa-
raître. On y trouvera reproduits en dix plan-
ches, avec le soin et le goût que nous avons dit,
le Mariage mystique de sainte Catherine (partie
centrale et faces intérieures et extérieures des vo-
lets avec fragments des cinq panneaux), le Por-
trait de Sibylla Sambetha et la Descente de
Croix.
NÉCROLOGIE
Alfred Ernst
Le monde musical a appris avec un douloureux
étonnement la mort d'Alfred Ernst, enlevé, en
quelques jours, à l'affection des siens et arraché
à des travaux auxquels tous s'intéressaient. An-
cien élève de l'École Polytechnique, Alfred Ernst
avait abandonné la carrière scientifique pour se
consacrer tout entier à la musicographie et, en
particulier, à la vulgarisation de l'œuvre de
Wagner, noble tâche à l'accomplissement de
laquelle il apportait une foi d'apôtre et une pas-
sion d'artiste, joignant la traduction au commen-
taire, organisant même des exécutions, toujours
prêt à payer de sa plume ou de sa personne, à
faire répéter un chanteur comme à rédiger quel-
que notice explicative.
Berlioz, tout d'abord, avait été l'objet de son
admiration et son livre sur le grand maître fran-
çais est certainement le meilleur, le plus riche en
aperçus délicats qu'on ait écrit. Mais Wagner,
par la suite, l'absorba uniquement, et l'on a peu
d'exemple d'une telle persévérance d'enthou-
siasme. Celle dont témoignent les écrits qu'il a
consacrés au grand novateur allemand n'empê-
chait pas, d'ailleurs, Alfred Ernst d'apporter dans
ses travaux une rigueur de méthode et une ingé-
niosité de classification dans lesquelles on retrou-
vait la trace de son éducation scientifique. Il
était arrivé à s'identifier complètement avec
l'objet de son culte et les deux livres qu'il a lais-
sés sur Wagner, le second surtout, intitulé
VŒuvre poétique de Richard Wagner, sont de
véritables modèles de critique pénétrante et par-
fois divinatoire. Cet important ouvrage, que de-
vait compléter un volume consacré à la musique
du maître, demeure, hélas! inachevé. Tel qu'il
est, il sera lu longtemps encore par tous ceux
qui voudront scruter les plus intimes profon-
deurs des poèmes wagnériens.
Alfred Ernst, attaché à la bibliothèque Sainte-
Geneviève depuis quelques années, rédigeait la
chronique musicale à la Revue Encyclopédique
Larousse, sai journal la Paix, et collaborait en-
core à d'autres publications d'art. Sa critique,
large et sûre, indulgente aux convaincus, impi-
toyable aux trafiquants d'art, est de celles qui
nous manqueront. L'entreprise qu'il avait tentée
de traduire les poèmes de Wagner est interrom-
pue par sa mort. Alfred Ernst était âgé de trente-
huit ans.
On sait que la version des Maîtres-Chanteurs.
chantée à l'Opéra, est signée de son nom.
Ludovic Lalanne
Nous apprenons avec de vifs regrets la mort de
M. Ludovic Lalanne, bibliothécaire de l'Institut
depuis 1875, décédé dans sa quatre-vingt-troisième
année.
Ses travaux d'archiviste et do publiciste furent
des genres les plus variés. Il dirigea VAthenœum
français, recueil dont l'existence fut courte, puis
la Correspondance littéraire, et édita de nom-
breux Mémoires du xvn° siècle et les œuvres do
Brantôme; il convient de citer surtout sa publi-
cation du Dictionnaire historique de la France
ot les nombreuses curiosités d'ordre littéraire,
biographique, bibliographique, etc., où se don-
nait carrière sa vaste érudition.
Ludovic Lalanne publia dans la Gazette des
Beaux-Arts, de 1877 à 1S85, le Journal du
voyage du Cavalier Bernin en France, par
M. de Chantelou, manuscrit inédit d'un grand
intérêt retrouvé par lui dans les armoires de
l'Institut. La Gazette a édité en 1885 cet utile ré-
pertoire en un volume in-8° de 272 pages.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection de feu M. Goldschmidt
Vente de tableaux modernes et anciens faite à
la galerie Georges Petit, le 14 mai, par M8 Che-
vallier, commissaire-priseur; MM. G. Petit.
Allard et Noël, et Féral père et fils, experts.
Produit de la première vacation : 594.900 fr..
dont 393.190 fr. pour les tableaux modernes et
201.710 fr. pour les tableaux anciens.
Tableaux modernes. — 1. Achenbach (A.).
Marine : 6.100. — 7. Corot. Allée sous bois :
43.500. — 8. Couture (Th.). Les Laveuses : 1.550.
9. Decamps. Pâtre calabrais : 7.500. — 10.
Decamps. Hallali (ovale) : 5.500. — 11. Decamps.
Les Gorges d'Ollion : 5.550. — 12. Decamps.
Sur la route, en Syrie : 2.450.
13. Détaille (Ed.). Défense d'un château : 7.200.
14. Détaille (Ed.). Convoi prussien : 6.000.
15. Diaz de La Pena (N.). Clairière : 37.000. —
16. Diaz de La Pena (N.). Les Confidences de
l'amour : 4.800.
17. Dupré (J). Pleine mer : 22.900. — 18. For-
tuny. Sur le seuil : 1.600.
20. Gérôme (J.-L.). Troupe de recrues arabes
dans le désert: 11.100.—21. Gérôme (J.-L.). Chiens
de garde arabes : 1.000. — 22. Géricault. Le Lion :
5.300 francs.
24. Heilbuth (F.). L'Embarcadère : .1.400.— 25.
Lambert (Eug.). Chiens au coin de l'àtre : 1.000.
28. Leys. Inauguration d'un pont : 10.120. —
30. Millet (J.-F.). Les Bûcherons : 54.000.
35. Rousseau (Th.). Environs de Fontainebleau :
46.000. — 36. Rousseau (Th.) L'Étang : 37.500.
37. Troyon (G.). Le Retour du marché : 39.500.
LA CHRONIQUE DES ARTS
cieuse contribution à 1 histoire de l'art du xviii0
siècle.
Un portrait de M™0 Falconet par son mari, re-
produit en tête de l'ouvrage, ajoute encore à cet
intérêt.
A. M.
La deuxième et dernière livraison du bel al-
bum que nous avons annoncé : Hans Memling,
L'Hôpital Saint-Jean à Bruges, publié par
l'éditeur H. Kleinmann, de Harlem, vient de pa-
raître. On y trouvera reproduits en dix plan-
ches, avec le soin et le goût que nous avons dit,
le Mariage mystique de sainte Catherine (partie
centrale et faces intérieures et extérieures des vo-
lets avec fragments des cinq panneaux), le Por-
trait de Sibylla Sambetha et la Descente de
Croix.
NÉCROLOGIE
Alfred Ernst
Le monde musical a appris avec un douloureux
étonnement la mort d'Alfred Ernst, enlevé, en
quelques jours, à l'affection des siens et arraché
à des travaux auxquels tous s'intéressaient. An-
cien élève de l'École Polytechnique, Alfred Ernst
avait abandonné la carrière scientifique pour se
consacrer tout entier à la musicographie et, en
particulier, à la vulgarisation de l'œuvre de
Wagner, noble tâche à l'accomplissement de
laquelle il apportait une foi d'apôtre et une pas-
sion d'artiste, joignant la traduction au commen-
taire, organisant même des exécutions, toujours
prêt à payer de sa plume ou de sa personne, à
faire répéter un chanteur comme à rédiger quel-
que notice explicative.
Berlioz, tout d'abord, avait été l'objet de son
admiration et son livre sur le grand maître fran-
çais est certainement le meilleur, le plus riche en
aperçus délicats qu'on ait écrit. Mais Wagner,
par la suite, l'absorba uniquement, et l'on a peu
d'exemple d'une telle persévérance d'enthou-
siasme. Celle dont témoignent les écrits qu'il a
consacrés au grand novateur allemand n'empê-
chait pas, d'ailleurs, Alfred Ernst d'apporter dans
ses travaux une rigueur de méthode et une ingé-
niosité de classification dans lesquelles on retrou-
vait la trace de son éducation scientifique. Il
était arrivé à s'identifier complètement avec
l'objet de son culte et les deux livres qu'il a lais-
sés sur Wagner, le second surtout, intitulé
VŒuvre poétique de Richard Wagner, sont de
véritables modèles de critique pénétrante et par-
fois divinatoire. Cet important ouvrage, que de-
vait compléter un volume consacré à la musique
du maître, demeure, hélas! inachevé. Tel qu'il
est, il sera lu longtemps encore par tous ceux
qui voudront scruter les plus intimes profon-
deurs des poèmes wagnériens.
Alfred Ernst, attaché à la bibliothèque Sainte-
Geneviève depuis quelques années, rédigeait la
chronique musicale à la Revue Encyclopédique
Larousse, sai journal la Paix, et collaborait en-
core à d'autres publications d'art. Sa critique,
large et sûre, indulgente aux convaincus, impi-
toyable aux trafiquants d'art, est de celles qui
nous manqueront. L'entreprise qu'il avait tentée
de traduire les poèmes de Wagner est interrom-
pue par sa mort. Alfred Ernst était âgé de trente-
huit ans.
On sait que la version des Maîtres-Chanteurs.
chantée à l'Opéra, est signée de son nom.
Ludovic Lalanne
Nous apprenons avec de vifs regrets la mort de
M. Ludovic Lalanne, bibliothécaire de l'Institut
depuis 1875, décédé dans sa quatre-vingt-troisième
année.
Ses travaux d'archiviste et do publiciste furent
des genres les plus variés. Il dirigea VAthenœum
français, recueil dont l'existence fut courte, puis
la Correspondance littéraire, et édita de nom-
breux Mémoires du xvn° siècle et les œuvres do
Brantôme; il convient de citer surtout sa publi-
cation du Dictionnaire historique de la France
ot les nombreuses curiosités d'ordre littéraire,
biographique, bibliographique, etc., où se don-
nait carrière sa vaste érudition.
Ludovic Lalanne publia dans la Gazette des
Beaux-Arts, de 1877 à 1S85, le Journal du
voyage du Cavalier Bernin en France, par
M. de Chantelou, manuscrit inédit d'un grand
intérêt retrouvé par lui dans les armoires de
l'Institut. La Gazette a édité en 1885 cet utile ré-
pertoire en un volume in-8° de 272 pages.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection de feu M. Goldschmidt
Vente de tableaux modernes et anciens faite à
la galerie Georges Petit, le 14 mai, par M8 Che-
vallier, commissaire-priseur; MM. G. Petit.
Allard et Noël, et Féral père et fils, experts.
Produit de la première vacation : 594.900 fr..
dont 393.190 fr. pour les tableaux modernes et
201.710 fr. pour les tableaux anciens.
Tableaux modernes. — 1. Achenbach (A.).
Marine : 6.100. — 7. Corot. Allée sous bois :
43.500. — 8. Couture (Th.). Les Laveuses : 1.550.
9. Decamps. Pâtre calabrais : 7.500. — 10.
Decamps. Hallali (ovale) : 5.500. — 11. Decamps.
Les Gorges d'Ollion : 5.550. — 12. Decamps.
Sur la route, en Syrie : 2.450.
13. Détaille (Ed.). Défense d'un château : 7.200.
14. Détaille (Ed.). Convoi prussien : 6.000.
15. Diaz de La Pena (N.). Clairière : 37.000. —
16. Diaz de La Pena (N.). Les Confidences de
l'amour : 4.800.
17. Dupré (J). Pleine mer : 22.900. — 18. For-
tuny. Sur le seuil : 1.600.
20. Gérôme (J.-L.). Troupe de recrues arabes
dans le désert: 11.100.—21. Gérôme (J.-L.). Chiens
de garde arabes : 1.000. — 22. Géricault. Le Lion :
5.300 francs.
24. Heilbuth (F.). L'Embarcadère : .1.400.— 25.
Lambert (Eug.). Chiens au coin de l'àtre : 1.000.
28. Leys. Inauguration d'un pont : 10.120. —
30. Millet (J.-F.). Les Bûcherons : 54.000.
35. Rousseau (Th.). Environs de Fontainebleau :
46.000. — 36. Rousseau (Th.) L'Étang : 37.500.
37. Troyon (G.). Le Retour du marché : 39.500.