La chronique des arts et de la curiosité (1900)

N° 8. — 1900

BUREAUX : S, RUE FAVART

•20 Janvier.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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PROPOS DU JOUR

fàj^Bjfl n un temps où l'on parle beau-
-iP-à- coup delà coopération des idées,
il est curieux de voir, après
d'obscures chimies, certains pro
jets, certaines combinaisons se cristalliser
brillamment, solidement, tout d'un coup.
Ces projets, ces combinaisons, chacun y
collaborait la veille; et chacun, cependant,
le lendemain, ressent un mouvement de sur-
prise à les voir prendre forme et figure à
tous les yeux.

Tel est bien le cas pour l'intelligente pro-
position que vient de formuler M. Philippe
Gille au sujet du château de Arersailles.
Remeubler l'immense vaisseau

Où tant d'or se relève en bosse,

qui n'a fait ce rêve? Or, il paraît bien qu'il
est réalisable pour quelques parties et dans
certaines limites. Notre confrère, qui parle
ici d'un passé qu'il aime et connaît à mer-
veille, a tôt fait d'indiquer les moyens de le
réaliser dignement dans les délais même
qui nous séparent de l'Exposition univer-
selle... Et ce n'est pas étonnant, puisque le
Carde-meuble national est le magasin prin-
cipal, le grand et officiel dépôt où il suffit de
puiser pour cela.

Nous souhaitons de toutes nos forces l'es-
sai immédiat de ce beau projet, qui ne peut,
en tout cas, avoir que d'heureux résultats.
Mais notre confiance va plus loin, et nous
sommes persuadés que la décoration pro-
visoire ainsi recomposée pourra et devra

rester définitivement au château de Ver-
sailles.

Le Garde-meuble est une légendaire Bas-
tille. Beaucoup en ont entendu parler seule-
ment; quelques-uns se souviennent de ce
qu'elle doit contenir, plutôt qu'il ne savent
ce qu'elle contient; nul ne peut se vanter
d'en avoir fait le tour et d'en connaître
toutes les salles, toutes les réserves, tous
les secrets. L'heure est venue d'en ouvrir
les portes à deux battants. Peut-être ce qui
s'y trouvera sera-il, pour un bon nombre de
Parisiens, le vrai clou de l'Exposition uni-
verselle! Peut-être ce qui en sortira n'y ren-
trera-il jamais plusl

Cela aussi, c'est un rêve... jusqu'au jour
où ce sera une réalité.

NOUVELLES

Par décrets en date du 24 décembre 1890
et du 12 janvier 1900, rendus sur la proposition
du ministre de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts, ont été promus ou nommés dans
l'ordre national de la Légion d'honneur :

Au grade d'officier : M. Duval (Mathias-
Marie), professeur d'anatomie à l'École na-
tionale et spéciale des Beaux-Arts.

Au gracie de chevalier: M. Babelon (Ernest),
conservateur des médailles et antiquités à la
Bibliothèque Nationale, membre de l'Institut;

M. Pol Neveux, sous-bibliothécaire à l'École
nationale spéciale des Beaux-Arts, chef-adjoint
du cabinet du ministre de l'Instruction publi-
que et des Beaux-Arls;

M. Léandre (Charles-Lucien), dessinateur.

La Gazette des Beaux-Arts est heureuse de
la distinction si méritée qui vient d'être ac-