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La chronique des arts et de la curiosité — 1900

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Nr. 14 (7 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19755#0139
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N" 14. — 1900

BUREAUX : 8, RUE FAVART

7 Avril.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

î.iRIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. ] Six mois . „......8 fr,

PROPOS DU JOUR

ur la porte, généralement qualifiée
de « monumentale », qui doit
samedi prochain donner accès à
l'Exposition Universelle par la
place de la Concorde, se sera dressée, pen-
dant quelques heures, une statue de Paris
accueillant les nations remarquable surtout
par le costume moderne dont son auteur
l'avait revêtue. Un soir, on apprit que la
pauvre poupée avait choqué les regards de
quelque personnage haut placé et que sa
suppression était décidée.

Gela parut aux uns un acte de goût et
d'autorité, aux autres un acte arbitraire et
presque inconstitutionnel; mais, dès le pre-
mier moment, le sentiment public avait con-
clu que, pour oser s'immiscer en pareille af-
faire, il fallait que le personnage fût bien
puissant. A la cour de Soulouque, il ne fai-
sait pas bon hausser les épaules devant les
mascarades nègres. Devant la porte « mo-
numentale », l'opinion parisienne était res-
tée muette et timide. Vous pensez bien que
pour avoir donné un avis ou un ordre à

M. Picard il fallait être.....chut !

Eh bien, le sentiment public avait du
moins raison sur un point : c'est quand il
identifiait les architectes et les décorateurs
de la porte avec le directeur général de l'Ex-
position. Q'importent les noms de MM. Bi-
net, architecte, et Moreau-Vaulhier, sta-
tuaire ? La porte « monumentale » est de
M. Picard, puisqu'il a voulu qu'elle fût là.

Une porte ! Bâtir une porte sur la place de
la Concorde! Nul n'y eût songé un instant.

Cela parut tout naturel à M. Picard. Là
commençait son domaine, et propriétaire
est maîlre de son bien. Il n'avait, à la vérité,
en façade qu'un angle assez étroit — on lui
avait refusé du terrain sur la gauche, un
méchant bois taillis! — mais on ferait
« monumental » tout de même. Une grille,
si dorée qu'elle soit, est une clôture mes-
quine. 11 fallait quelque chose de riche et de
nouveau...

Et M. Picard a choisi de tous les plans le
plus hardi ; il a vu les dessins, les maquettes ;
il a assisté, en se frottant les mains, à la
construction et à la décoration; d'heure en
heure, il a pu constater que ses prévisions
ne l'avaient pas trompé, que les architectures
voisines s'appauvrissaient à l'éclat de ««porte,
yn dressait le pinacle et les invités allaient
arriver, quand survint le déboire que l'on
sait.

Paris sera juste : si l'édifice manque de
couronnement, il n'en tiendra pas rigueur à
M. Picard. Paris, je vous le dis, n'oubliera
jamais; le nom de celui qui eut l'honneur de
construire, de sa propre autorité, une porte
« monumentale » sur la place de la Concorde.

NOUVELLES

Le musée du Louvre va prochainement
s'enrichir de la précieuse collection d'objets
d'art du moyen âge et de la Renaissance
qu'avait réunie le baron Adolphe de Roths-
child. Cette collection, qu'on peutévalueràplus
de cinq millions, se compose de deux séries
distinctes. L'une, la plus importante, est for-
mée de pièces d'orfèvrerie religieuse dont la
plus remarquable est un devant d'autel du
 
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