N« 18. — 1900
BUREAUX : 8, RUE FAVART
5 Mai.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉAIENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année, entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de là Curiosité.
î.jRIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois .......-, 8 fr.
PROPOS DU JOUR
ardi, premier de ma1, les Palais
des Champs-Elysées, qui vont
être un si beau champ d'études
pour nous, ouvraient leurs portes
monumentales, sous lesquelles bien des gé-
nérations passeront après que l'Exposition
sera retournée eu poussière. C'est un superbe
cadeau que Paris s'est fait à lui-même et il
serait cruel de rééditer les arguments que
certaines notabilités artistiques et littéraires
alléguaient, il y a cinq ans, par lettres pu-
bliques, pour défendre la carcasse du Palais
de l'Industrie. Restent encore, il est vrai,
deux autres palais à édifier et à dédier aux
arts : celui de la Peinture moderne et celui
des Arts décoratifs. Ce serait une belle chose
que d'en poser la première pierre cette an-
née même, dans l'élan du triomphe acquis.
Mais ce qu'on a pu mesurer aussi mardi,
c'est la grandeur de l'effort qui a rempli ces
palais d'incontestables merveilles. Nous
avons dit que l'Exposition rétrospective et
la Centenale épuisaient leur propre matière ;
elles sont l'œuvre de deux volontés, de deux
hommes qui ont travaillé surhumainement
depuis bien des mois pour l'honneur de leur
pays. Ces deux hommes sont nos amis:
l'un, Emile Molinier, dont la si vaste com-
pétence s'est trouvée doublée d'une autorité
inflexible, d'un ascendant moral indispen-
sable ; l'autre, Roger Marx, dont l'ardent
éclectisme n'est jamais satisfait ni l'énergie
refroidie. Après avoir suivi leur héroïque
campagne, fécilitons-les, ici, d'une victoire
dont nous n'avons jamais douté.
Qui dira leurs tours de France, en com-
pagnie d'un assistant tel que fut Frantz
Marcou? Qui racontera ce raid pacifique à
la poursuite des chefs-d'œuvre inconnus,
cette razzia méthodique où rien n'a été
laissé an hasard? On eût dit, parfois, que
ceux qui les avaient délégués à cette œuvre
ardue les oubliaient, les désavouaient, les
abandonnaient sans secours. Leur courage
n'en fut pas diminué ; mais leur mérite en
est grandi et c'est à eux seuls que notre
gratitude, sous peine de faire fausse route,
doit s'adresser aujourd'hui.
-'——r—^•.'tj^-i^^^'j*-1>.~.---1-
NOUVELLES
Mai'di dernier, 1" mai, a eu lieu l'inau-
guration de l'Exposition rétrospective de l'Art
français et des Expositions centenale et décen-
nale des Beaux-Arts, au Petit et au Grand
Palais des Champs-Elysées.
A l'occasion de cette inauguration ont été
promus dans l'ordre national de la Légion
d honneur :
Au grade de commandeur : M. Henry Roujon,
directeur des Beaux-Arts :
Au grade d'officier : M. Emile Molinier, con-
servateur au musée du Louvre, chef du service
des expositions décennale et rétrospective
des Beaux-Arts, qui, aux termes mômes du
Journal officiel, « a dirigé avec un dévoue-
ment des plus louables et la plus grande com-
pétence toute l'organisation des expositions
artistiques du Grand Palais et du Petit Palais
des Champs-Elysées » ; — M. Roger Marx,
inspecteur général des musées des départe-
ments, chef-adjoint du service des expositions
rétrospectives des Beaux-Arts, qui « a dirigé
spécialement, avec le plus grand zèle, le ser-
BUREAUX : 8, RUE FAVART
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ardi, premier de ma1, les Palais
des Champs-Elysées, qui vont
être un si beau champ d'études
pour nous, ouvraient leurs portes
monumentales, sous lesquelles bien des gé-
nérations passeront après que l'Exposition
sera retournée eu poussière. C'est un superbe
cadeau que Paris s'est fait à lui-même et il
serait cruel de rééditer les arguments que
certaines notabilités artistiques et littéraires
alléguaient, il y a cinq ans, par lettres pu-
bliques, pour défendre la carcasse du Palais
de l'Industrie. Restent encore, il est vrai,
deux autres palais à édifier et à dédier aux
arts : celui de la Peinture moderne et celui
des Arts décoratifs. Ce serait une belle chose
que d'en poser la première pierre cette an-
née même, dans l'élan du triomphe acquis.
Mais ce qu'on a pu mesurer aussi mardi,
c'est la grandeur de l'effort qui a rempli ces
palais d'incontestables merveilles. Nous
avons dit que l'Exposition rétrospective et
la Centenale épuisaient leur propre matière ;
elles sont l'œuvre de deux volontés, de deux
hommes qui ont travaillé surhumainement
depuis bien des mois pour l'honneur de leur
pays. Ces deux hommes sont nos amis:
l'un, Emile Molinier, dont la si vaste com-
pétence s'est trouvée doublée d'une autorité
inflexible, d'un ascendant moral indispen-
sable ; l'autre, Roger Marx, dont l'ardent
éclectisme n'est jamais satisfait ni l'énergie
refroidie. Après avoir suivi leur héroïque
campagne, fécilitons-les, ici, d'une victoire
dont nous n'avons jamais douté.
Qui dira leurs tours de France, en com-
pagnie d'un assistant tel que fut Frantz
Marcou? Qui racontera ce raid pacifique à
la poursuite des chefs-d'œuvre inconnus,
cette razzia méthodique où rien n'a été
laissé an hasard? On eût dit, parfois, que
ceux qui les avaient délégués à cette œuvre
ardue les oubliaient, les désavouaient, les
abandonnaient sans secours. Leur courage
n'en fut pas diminué ; mais leur mérite en
est grandi et c'est à eux seuls que notre
gratitude, sous peine de faire fausse route,
doit s'adresser aujourd'hui.
-'——r—^•.'tj^-i^^^'j*-1>.~.---1-
NOUVELLES
Mai'di dernier, 1" mai, a eu lieu l'inau-
guration de l'Exposition rétrospective de l'Art
français et des Expositions centenale et décen-
nale des Beaux-Arts, au Petit et au Grand
Palais des Champs-Elysées.
A l'occasion de cette inauguration ont été
promus dans l'ordre national de la Légion
d honneur :
Au grade de commandeur : M. Henry Roujon,
directeur des Beaux-Arts :
Au grade d'officier : M. Emile Molinier, con-
servateur au musée du Louvre, chef du service
des expositions décennale et rétrospective
des Beaux-Arts, qui, aux termes mômes du
Journal officiel, « a dirigé avec un dévoue-
ment des plus louables et la plus grande com-
pétence toute l'organisation des expositions
artistiques du Grand Palais et du Petit Palais
des Champs-Elysées » ; — M. Roger Marx,
inspecteur général des musées des départe-
ments, chef-adjoint du service des expositions
rétrospectives des Beaux-Arts, qui « a dirigé
spécialement, avec le plus grand zèle, le ser-