DOI Heft:
Nr. 9 (3 Mars)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19755#0087
N° 9. — 1900
BUREAUX : 8, RUE FAVART
3 Mars.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
ï.lRIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an......... 12 fr. | Six mois „...... 8 fr,
PROPOS DU JOUR
)otre mission n'étant point là, il
est rare que nous abordions les
questions si spéciales et si com-
plexes d'enseignement des arts.
Nous avons été tentés bien souvent d'entrer
dans les grands débats que soulève l'organi-
sation des écoles d'art pur et d'art appliqué
à l'industrie, et toujours la prédominance
des intérêts sociaux et économiques en pa-
reille matière nous a fait douter de notre
compétence et nous a retenus de prendre
parti. Parfois, cependant, la constatation de
certaines anomalies contemporaines vien-
nent éveiller soudain notre attention.
L'histoire de l'art n'a pas encore pris place
dans l'enseignement secondaire classique de
nos lycées; à peine est-elle professée, vaille
que vaille, dans les classes d'enseignement
moderne. Il y a là une lacune à combler qui
ressemble fort à un gouffre : qu'on lise plu-
tôt le petit volume que M. Georges Perrot
vient de publier et que nous analysons plus
loin, dans notre Bibliographie. On verra que
tout un personnel, tout un matériel sont à
créer, dont il n'existe encore rien en France.
Ce n'e>t pas sans surprise et sans tris-
tesse, par exemple, qu'on voit le peu d'ef-
forts faits chez nous pour mettre la photo-
graphie et l'estampe didactique à la portée
de tous. L'absence de collections artistiques
à bon marché, quand tant de livres de faux
luxe s'étalent aux vitrines, est désolante;
dès qu'on s'éloigne de Paris ou de quelques
grandes villes, le document d'art imagé se
raréfie dans les demeures privées; très vite,
il manque tout à fait dans les établisss-
ments d'enseignement.....
En refermant le chaleureux pamphlet de
M. Georges Perrot, nous nous demandions
si l'on ne pourrait pas ouvrir, au bénéfice de
ces établissements, une sorte de quête.....
Chacun donnerait quelques-unes de ces pho-
tographies, quelques-uns de ces ouvrages
illustrés venus de l'étranger, qui sont de si
utiles répertoires. Il y a, à l'heure qu'il est,
des professeurs qui sont privés de l'humble
matériel nécessaire à leur classe. Il est bon
qu'on connaisse cette détresse.....
NOUVELLES
Sur la demande du Comité, le ministre
de l'Instruction publique et des Beaux-Arts a
consenti à prolonger jusqu'au 7 mars l'expo-
sition Stevens, à l'École des Beaux-Arts. Le
peintre Stevens, dans l'état de santé duquel
une amélioration notable est survenue, a pu
visiter son œuvre, mercredi dernier, dans
l'après-midi, et a été accueilli, avec des té-
moignages d'une sympathie émue, par le Co-
mité et les dames patronnesses de l'exposition.
Le Garde-meuble va envoyer à la ma-
nufacture des Gobelins 396 tapisseries qui
seront réparées, sous la direction de M. Guif-
frey, dans ce célèbre atelier de rentraiture
fondé par l'administrateur des Gobelins.
Sur ces 31-6 tapisserie-, une centaine seront
facilement et vite restaurées ; quatre-vingt-dix,
en très mauvais état, demeureront longtemps
sur le métier ; quant aux autres, hélas ! elles
sont si détériorées que l'on ne pourra, très
probablement, en faire rien de bon.
Ces tapisseries, en effet, ont traîné de toutes
parts, clans des ministères, dans des exposi-
BUREAUX : 8, RUE FAVART
3 Mars.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
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)otre mission n'étant point là, il
est rare que nous abordions les
questions si spéciales et si com-
plexes d'enseignement des arts.
Nous avons été tentés bien souvent d'entrer
dans les grands débats que soulève l'organi-
sation des écoles d'art pur et d'art appliqué
à l'industrie, et toujours la prédominance
des intérêts sociaux et économiques en pa-
reille matière nous a fait douter de notre
compétence et nous a retenus de prendre
parti. Parfois, cependant, la constatation de
certaines anomalies contemporaines vien-
nent éveiller soudain notre attention.
L'histoire de l'art n'a pas encore pris place
dans l'enseignement secondaire classique de
nos lycées; à peine est-elle professée, vaille
que vaille, dans les classes d'enseignement
moderne. Il y a là une lacune à combler qui
ressemble fort à un gouffre : qu'on lise plu-
tôt le petit volume que M. Georges Perrot
vient de publier et que nous analysons plus
loin, dans notre Bibliographie. On verra que
tout un personnel, tout un matériel sont à
créer, dont il n'existe encore rien en France.
Ce n'e>t pas sans surprise et sans tris-
tesse, par exemple, qu'on voit le peu d'ef-
forts faits chez nous pour mettre la photo-
graphie et l'estampe didactique à la portée
de tous. L'absence de collections artistiques
à bon marché, quand tant de livres de faux
luxe s'étalent aux vitrines, est désolante;
dès qu'on s'éloigne de Paris ou de quelques
grandes villes, le document d'art imagé se
raréfie dans les demeures privées; très vite,
il manque tout à fait dans les établisss-
ments d'enseignement.....
En refermant le chaleureux pamphlet de
M. Georges Perrot, nous nous demandions
si l'on ne pourrait pas ouvrir, au bénéfice de
ces établissements, une sorte de quête.....
Chacun donnerait quelques-unes de ces pho-
tographies, quelques-uns de ces ouvrages
illustrés venus de l'étranger, qui sont de si
utiles répertoires. Il y a, à l'heure qu'il est,
des professeurs qui sont privés de l'humble
matériel nécessaire à leur classe. Il est bon
qu'on connaisse cette détresse.....
NOUVELLES
Sur la demande du Comité, le ministre
de l'Instruction publique et des Beaux-Arts a
consenti à prolonger jusqu'au 7 mars l'expo-
sition Stevens, à l'École des Beaux-Arts. Le
peintre Stevens, dans l'état de santé duquel
une amélioration notable est survenue, a pu
visiter son œuvre, mercredi dernier, dans
l'après-midi, et a été accueilli, avec des té-
moignages d'une sympathie émue, par le Co-
mité et les dames patronnesses de l'exposition.
Le Garde-meuble va envoyer à la ma-
nufacture des Gobelins 396 tapisseries qui
seront réparées, sous la direction de M. Guif-
frey, dans ce célèbre atelier de rentraiture
fondé par l'administrateur des Gobelins.
Sur ces 31-6 tapisserie-, une centaine seront
facilement et vite restaurées ; quatre-vingt-dix,
en très mauvais état, demeureront longtemps
sur le métier ; quant aux autres, hélas ! elles
sont si détériorées que l'on ne pourra, très
probablement, en faire rien de bon.
Ces tapisseries, en effet, ont traîné de toutes
parts, clans des ministères, dans des exposi-