DOI Heft:
Nr. 16 (21 Avril)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19755#0159
N° 16. — WOO
BUREAUX : 8, RUE FAVART
21 Avril.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année, entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
ï.iEIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois . ......8 fr,
PROPOS DU JOUR
^j alguière fut un noble artiste.
^4 II avait des ambitions grandes
5) et le don de la vie, la fantaisie,
l'indépendance. Un beau corps le
transportait. Ces maîtres-là, notre état so-
cial les emploie à faux; ils meurent écrasés
sous le poids des statues d'hommes célèbres
qu'on leur commande, sans avoir eu le
temps de produire à leur gré. Nous étudie-
rons l'œuvre de Falguière à loisir; aujour-
d'hui, rappelons seulement à sa gloire ce
couronnement qu'il ehercha pour l'Arc-de-
Triomphe. Le projet vint trop tôt : c'est de
nos jours, dans les perspectives remaniées
de Paris en fête qu'il eût fallu le juger...
Les amis du Louvre — je ne veux pas
dire le petit club de ce nom, mais plutôt
ces solitaires qui prennent à cœur le bon re-
nom du Musée, — reçoivent souvent les do-
léances des étrangers studieux. Ces doléances,
nous les avons exprimées maintes fois de
notre chef : gardons-nous de les récapituler
avec humeur. Il est cependant une réforme
qu'il serait opportun de pratiquer durant
les mois qui viennent, et ce serait tout sim-
plement d'ouvrir tous les jours et à toute
heure toutes les salles du musée.
Il est inadmissible, en effet, qu'il faille
consulter un horaire pour visiter certaines
salles et qu'une personne occupée puisse
quitter Paris sans avoir vu les moulages de
Delphes, par exemple, parce qu'elle ne s'est
pas rendue au Louvre au jour et à l'heure
dits. Le manque de personnel pour un gar
diennage complet des salles ne semble pas
une excuse plus valable au Louvre qu'elle ne
le serait dans tel service public. En tout
cas, il est urgent d'y remédier en prévision
de l'affluence à laquelle le musée devra
ouvrir toutes ses portes.
L'occasion nous paraît bonne pour qu'on
mette à l'essai une réforme que nous avons
préconisée. Que l'on confie cet été la garde
du rez-de-chaussée du Louvre aux gardiens
de la paix. On pourra se convaincre que
leur vigilance est justement celle qu'il faut
souhaiter; il est môme probable qu'on lui
trouvera certains avantages sur l'automa-
tisme d'un personnel médiocrement choisi.
NOUVELLES
Samedi dernier, 14 avril, a été inau-
gurée solennellement par le Président de la
République, accompagné des ministres et de
tous les corps constitués, l'Exposition Univer-
selle Internationale de 1900.
A cette occasion, ont eu lieu, dans l'ordre
national de la Légion d'honneur, plusieurs
promotions parmi lesquelles nous mentionne-
rons les suivantes qui intéressent particuliè-
rement les Beaux-Arts :
A la dignité de grand-croix : M. Alfred Pi-
card, commissaire général de l'Exposition;
A la dignité de grand-officier : M. Bouvard,
directeur des services d'architecture et des
promenades et plantations de la Ville de
Paris ;
Au grade d'officier : MM. Gassien-Bernard,
architecte du pont Alexandre III ; Girault, ar-
chitecte en chef des palais des Champs-Ely-
sées, spécialement chargé du Petit Palais ;
BUREAUX : 8, RUE FAVART
21 Avril.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
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ï.iEIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois . ......8 fr,
PROPOS DU JOUR
^j alguière fut un noble artiste.
^4 II avait des ambitions grandes
5) et le don de la vie, la fantaisie,
l'indépendance. Un beau corps le
transportait. Ces maîtres-là, notre état so-
cial les emploie à faux; ils meurent écrasés
sous le poids des statues d'hommes célèbres
qu'on leur commande, sans avoir eu le
temps de produire à leur gré. Nous étudie-
rons l'œuvre de Falguière à loisir; aujour-
d'hui, rappelons seulement à sa gloire ce
couronnement qu'il ehercha pour l'Arc-de-
Triomphe. Le projet vint trop tôt : c'est de
nos jours, dans les perspectives remaniées
de Paris en fête qu'il eût fallu le juger...
Les amis du Louvre — je ne veux pas
dire le petit club de ce nom, mais plutôt
ces solitaires qui prennent à cœur le bon re-
nom du Musée, — reçoivent souvent les do-
léances des étrangers studieux. Ces doléances,
nous les avons exprimées maintes fois de
notre chef : gardons-nous de les récapituler
avec humeur. Il est cependant une réforme
qu'il serait opportun de pratiquer durant
les mois qui viennent, et ce serait tout sim-
plement d'ouvrir tous les jours et à toute
heure toutes les salles du musée.
Il est inadmissible, en effet, qu'il faille
consulter un horaire pour visiter certaines
salles et qu'une personne occupée puisse
quitter Paris sans avoir vu les moulages de
Delphes, par exemple, parce qu'elle ne s'est
pas rendue au Louvre au jour et à l'heure
dits. Le manque de personnel pour un gar
diennage complet des salles ne semble pas
une excuse plus valable au Louvre qu'elle ne
le serait dans tel service public. En tout
cas, il est urgent d'y remédier en prévision
de l'affluence à laquelle le musée devra
ouvrir toutes ses portes.
L'occasion nous paraît bonne pour qu'on
mette à l'essai une réforme que nous avons
préconisée. Que l'on confie cet été la garde
du rez-de-chaussée du Louvre aux gardiens
de la paix. On pourra se convaincre que
leur vigilance est justement celle qu'il faut
souhaiter; il est môme probable qu'on lui
trouvera certains avantages sur l'automa-
tisme d'un personnel médiocrement choisi.
NOUVELLES
Samedi dernier, 14 avril, a été inau-
gurée solennellement par le Président de la
République, accompagné des ministres et de
tous les corps constitués, l'Exposition Univer-
selle Internationale de 1900.
A cette occasion, ont eu lieu, dans l'ordre
national de la Légion d'honneur, plusieurs
promotions parmi lesquelles nous mentionne-
rons les suivantes qui intéressent particuliè-
rement les Beaux-Arts :
A la dignité de grand-croix : M. Alfred Pi-
card, commissaire général de l'Exposition;
A la dignité de grand-officier : M. Bouvard,
directeur des services d'architecture et des
promenades et plantations de la Ville de
Paris ;
Au grade d'officier : MM. Gassien-Bernard,
architecte du pont Alexandre III ; Girault, ar-
chitecte en chef des palais des Champs-Ely-
sées, spécialement chargé du Petit Palais ;