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La chronique des arts et de la curiosité — 1900

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Nr. 39 (15 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19755#0387
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N- 39. — 1900

BUREAUX : 8; RUE FAVART

15 Décembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

F.lRIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an. , ,......12 fr. | Six mois . ......8 fr,

PROPOS DU JOUR

^SjjKji^ n'est guère de visiteur qui n'ait
TpjSl^v^J éprouvé quelque surprise à ren-
*fôO|U^f contrer le Musée de la marine
cê&^j&ri au Louvre. En vain sa présence
fut-elle dès longtemps jugée fort étrange;
en vain fut-il remarqué que sa place serait
mieux à propos aux Invalides que parmi
les peintures, les statues et les dessins. On
hésita toujours à exiler du Louvre son hôte
vénérable. On avait à cœur d'user de ména-
gement à son égard; on se faisait surtout
un scrupule de priver du domaine qui leur
était cher ceux qui en avaient la garde. Au-
jourd'hui l'heure est venue où il importe de
prendre un parti. On le peut sans chagriner
personne, puisque le regretté amiral Miot n'a
point encore de successeur. On le doit, afin
de donner à l'admirable collection de dessins
du Louvre les galeries du second étage, où
elle se développera librement dans l'espace
et la lumière. Quant au Musée de la ma-
rine, il ira, sur l'autre rive de la Seine,
trouver asile au Musée de l'armée qui l'in-
vite et l'attend, et qui lui promet, avec
l'hospitalité, un très illustre voisinage.

Parmi les Champs-Elysées, il est un heu-
reux espace que le destin a gardé jusqu'à
ce jour des édifices envahisseurs. Des ar-
bres y étalent à l'aise leurs branches ; un
vieux saule, auprès d'une vieille fontaine,
plie ses rameaux penchés. Cette retraite
simple et reposée longtemps parut digne de
vivre. Mais depuis qu'une porte d'honneur
s'ouvre dans les jardins de l'Elysée, et qu'à

son faîte un coq gaulois dresse sa crête
d'or, des projets grandioses se sont fait con-
naître. Au lieu des arbres voués à périr on
rêve de voir une large place, et en son mi-
lieu une colonne majestueuse qu'une Répu-
blique couronnera, ce pendant qu'à ses
pieds veillera une Ville de Paris.

Si fervent admirateur que l'on soit de la
beauté géométrique et des cités régulières,
c'est en vérité une excessive ardeur que
de vouloir bannir toute fantaisie, et le bon
goût n'en réclame pas tant. Il y a aussi
quelque naïveté à décider à l'improviste
l'élévation d'un monument que l'heure n'ap-
pelle point. Les colonnes elles-mêmes, comme
la poésie, vivent d'inspiration. Il n'est de
vrais monuments que ceux-là qu'anime une
pensée comprise ou aimée de tous ceux qui
éternisent un souvenir ou fixent une idée
dans une forme matérielle. A tous les au-
tres le passant jette un regard plus étonné
qu'heureux, et à leur somptueuse froideur
il préfère les grâces sans apprêts des arbres
et des feuillages.

NOUVELLES

Par décret du Président de la Républi-
que, M. Nicolas Gritsenko, artiste peintre du
ministère de la marine russe, est nommé, à
titre étranger, chevalier de l'Ordre national
de la Légion d'honneur. Nous sommes heu-
reux de cette distinction accordée à l'excellent
artiste qui a été notre collaborateur et nous
lui envoyons toutes nos félicitations.

La Monnaie a commencé ces jours
derniers à frapper les médailles de l'Exposi-
tion, gravées par M. Ghaplain, et des plaquet-
 
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