y
N° 1,8'. — 1900
BUREAUX : 8, RUE FAVARÏ
12 Mai.
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
î-jRIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois . ......8 fr,
PROPOS DU JOUR
nfin, l'heure est venue pour nous
aussi, studieuse Chronique, de
laisser paraître notre joie et
d'afficher un légitime orgueil.
Ne sommes-nous pas «exposants» à notre
façon et n'avons-nous pas le droit de dous
féliciter sans fausse modestie devant notre
œuvre accomplie, devant Chassériau sauvé
de sa destruction et rayonnant aux yeux de
tous, en pleine Exposition « centenale » ?
Il n'y a plus aujourd'hui d'équivoque pos-
sible sur l'importance historique et artis-
tique des peintures de l'escalier du palais
d'Orsay, ni sur la possibilité de leur enlève-
ment et de leur sauvegarde partiels. Nous
avons fait choix, pour cette démonstration
publique, du morceau le plus complet et le
mieux conservé que nous ayons pu déta-
cher de ces murs maudits ; mais, après les
péripéties que nous avons racontées (1),
c'est-à-dire lorsque notre Comité se vit dû-
ment propriétaire de ces beaux fragments,
nous n'avons plus rencontré que quelques
légères difficultés techniques relativement
aisées à résoudre.
Aujourd'hui, le fragment de La Paix pro-
tectrice des Arts triomphe dans toute sa
majesté. De tous côtés, nous recevons l'ex-
pression d'une surprise émue de la part des
meilleurs connaisseurs. Aussi, tenons-nous
à leur rappeler que nous avons en notre
possession d'autres fragments tout aussi
importants : le grand panneau du Commerce
(1) Voir Chronique des Arts des 15 janvier et
12 février 1398.
rapprochant les peuples; l'allégorie de La
Force et le Droit, des grisailles pleines de
grandeur et de charme...
Que ferons-nous de ces reliques? Qui re-
cevra dignement notre cadeau tant désinté-
ressé? L'heure est venue d'en délibérer, et
déjà sans doute beaucoup des amis qui nous
ont aidés dès la première heure s'interro-
gent.....
La Paix, la laborieuse Paix de Th. Chas-
sériau, que nous avons ressusoitée, n'est pas
à nous; elle est à tous.
NOUVELLES
Par suite d'un tassement du sol dans le
Grand Palais des Champs-Elysées, une statue
en marbre, La République, de M. Granet,
est tombée, dimanche matin, sur une autre
statue et s'est brisée. Elle a, en outre, dété-
rioré, dans sa chute, la statue Icare, de Mail-
lard, appartenant à l'État, et que l'administra-
tion des Beaux-Arts avait prêtée pour la déco
ration du Palais, à l'occasion de la visite di.
Président de la République.
#*# Mercredi dernier a eu lieu, à l'Expos:
tion Universelle, l'inauguration du pavillc
allemand, dans lequel quatre salons — don
la luxueuse installation est une merveille de
goût et d'élégance — renferment les œuvres
d'art françaises du xvnr siècle — tableaux,
sculptures et meubles — appartenant aux col-
lections impériales et courtoisement envoyées
par l'empereur d'Allemagne pour rehausser
l'éclat de l'Exposition.
Nous ne pouvons, ici, que donner un aperçu
des trésors renfermés là (au reste, la Gazette
y reviendra) ; ce sont : la Leçon cl Amour, les
Bergers, l'Amour paisible et la Danse, de
N° 1,8'. — 1900
BUREAUX : 8, RUE FAVARÏ
12 Mai.
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ET DE LA CURIOSITÉ
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î-jRIS ET DÉPARTEMENTS :
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PROPOS DU JOUR
nfin, l'heure est venue pour nous
aussi, studieuse Chronique, de
laisser paraître notre joie et
d'afficher un légitime orgueil.
Ne sommes-nous pas «exposants» à notre
façon et n'avons-nous pas le droit de dous
féliciter sans fausse modestie devant notre
œuvre accomplie, devant Chassériau sauvé
de sa destruction et rayonnant aux yeux de
tous, en pleine Exposition « centenale » ?
Il n'y a plus aujourd'hui d'équivoque pos-
sible sur l'importance historique et artis-
tique des peintures de l'escalier du palais
d'Orsay, ni sur la possibilité de leur enlève-
ment et de leur sauvegarde partiels. Nous
avons fait choix, pour cette démonstration
publique, du morceau le plus complet et le
mieux conservé que nous ayons pu déta-
cher de ces murs maudits ; mais, après les
péripéties que nous avons racontées (1),
c'est-à-dire lorsque notre Comité se vit dû-
ment propriétaire de ces beaux fragments,
nous n'avons plus rencontré que quelques
légères difficultés techniques relativement
aisées à résoudre.
Aujourd'hui, le fragment de La Paix pro-
tectrice des Arts triomphe dans toute sa
majesté. De tous côtés, nous recevons l'ex-
pression d'une surprise émue de la part des
meilleurs connaisseurs. Aussi, tenons-nous
à leur rappeler que nous avons en notre
possession d'autres fragments tout aussi
importants : le grand panneau du Commerce
(1) Voir Chronique des Arts des 15 janvier et
12 février 1398.
rapprochant les peuples; l'allégorie de La
Force et le Droit, des grisailles pleines de
grandeur et de charme...
Que ferons-nous de ces reliques? Qui re-
cevra dignement notre cadeau tant désinté-
ressé? L'heure est venue d'en délibérer, et
déjà sans doute beaucoup des amis qui nous
ont aidés dès la première heure s'interro-
gent.....
La Paix, la laborieuse Paix de Th. Chas-
sériau, que nous avons ressusoitée, n'est pas
à nous; elle est à tous.
NOUVELLES
Par suite d'un tassement du sol dans le
Grand Palais des Champs-Elysées, une statue
en marbre, La République, de M. Granet,
est tombée, dimanche matin, sur une autre
statue et s'est brisée. Elle a, en outre, dété-
rioré, dans sa chute, la statue Icare, de Mail-
lard, appartenant à l'État, et que l'administra-
tion des Beaux-Arts avait prêtée pour la déco
ration du Palais, à l'occasion de la visite di.
Président de la République.
#*# Mercredi dernier a eu lieu, à l'Expos:
tion Universelle, l'inauguration du pavillc
allemand, dans lequel quatre salons — don
la luxueuse installation est une merveille de
goût et d'élégance — renferment les œuvres
d'art françaises du xvnr siècle — tableaux,
sculptures et meubles — appartenant aux col-
lections impériales et courtoisement envoyées
par l'empereur d'Allemagne pour rehausser
l'éclat de l'Exposition.
Nous ne pouvons, ici, que donner un aperçu
des trésors renfermés là (au reste, la Gazette
y reviendra) ; ce sont : la Leçon cl Amour, les
Bergers, l'Amour paisible et la Danse, de