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La chronique des arts et de la curiosité — 1900

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Nr. 7 (17 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19755#0067
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N» 7.„— 1900

bureaux : 8, rue favart

17 Février.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

i.^RIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an......,. . . 12 fr. | Six mois . ......8 fr.

PROPOS DU JOUR

[ell'i qui embrassera d'un coup
d'œil philosophique les salles de
j peinture rétrospective à l'Expo-
JSjKmS^ii sition universelle, jouira d'un
spectacle qui, sans doute, ne sera jamais
revu. L'école française du siècle aura vrai-
ment défilé, de l'alpha à l'oméga, aux trois
solennités de 1878, de 1889 et de 1900 : il ne
faudra plus parler, pour les ancêtres ni poul-
ies modernes, de parias ni d'oubliés : les
plus obscurs auront été conviés en champ
clos; l'art national aura comparu là tout
entier, et la dernière parade sera peut-être
la plus belle.

Tout entier, disais-je. Non pas. Un groupe
d'artistes contemporains s'est cantonné dans
une dédaigneuse abstention. La plus cour-
toise invitation, les plus amicales insis-
tances ont été repoussées. Or, ces blasés, ces
sceptiques ou ces défiants compères sont les
peintres que l'on appela, il y a quelque
vingt ans, « impressionnistes ». Ils enten-
dent continuer d'être célèbres à part et veu-
lent mourir sans qu'on leur ait rendu justic.

Ils n'en prennent guère le chemin. Ils ont
déjà vu bien des barrières, même des bar-
rières officielles, s'abaisser devant eux; ils
ont entendu chanter à leurs oreilles et la
louange et la flatterie; ils ont été, bon gré
mal gré, assimilés et mis au rang dont ils
sont dignes par l'ironique histoire.

Mais pourquoi ne pas leur rendre tout à
fait justice comme s'ils étaient morts — ce
qu'à Dieu ne plaise ! — c'est-à-dire sans les
consulter ? Il est nécessaire — et ils le sa-

vent bien, dans leur malin orgueil — que la
fleur de leur art soit piquée dans le grand
bouquet symbolique. Supposons donc que
la postérité commence à nous en ce qui con-
cerne leurs œuvres et recherchons à loisir
dans les musées, dans les collections, celles
qui marquent toute leur originalité. Qu'elles
prennent place à l'Exposition ; qu'elles y
subissent le contrôle universel ; qu'elles
connaissent la bonne et la mauvaise for-
tune de tous les ouvrages qae le peintre
aliène, et qu'il soit permis, sans le consente-
ment d'auteurs irascibles et hautains, d'en
garder le charme ingénument.

NOUVELLES

Le musée du Louvre va, au bout de
cent ans, grâce à une nouvelle initiative de
M. Lucien Lambeau, archiviste du Conseil
municipal et secrétaire de la Commission du
Vieux Paris, rentrer en possession d'un pré-
cieux retable provenant de l'ancienne grand'-
salle du Parlementet actuellement placé dans
la salle des audiences de la 1" chambre de
la Cour d'appel. Ce retable, en forme de trip-
tyque, représente le Calvaire.

Au centre, le Christ sur ta croix et, au-des-
sus, le Père éternel et le Saint-Esprit; à
droite, se détachant sur un fond où l'on voit
le Palais de justice avec son donjon et ses
bâtiments gothiques, la "Vierge, que soutiennent
les Saintes femmes, saint Jcan-Ba|>tiste et
saint Louis; à gauche, saint Jean l'Évangé-
liste, saint Denis et saint Charlemagne, avec
le Louvre et l'Hôtel de ville en perspective.

Cette peinture, qui avait été attribuée à 1ort
à Albert Durer, puis à van Eyck, fut exécutée
de 1452 à 1455. Elle a échappé à l'incendie du
 
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