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La chronique des arts et de la curiosité — 1900

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Nr. 10 (10 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19755#0095
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N« 10. — 1900

BUREAUX : 8, RUE FAVART

10 Mars.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

î.iRIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois . ,......8 fr.

PROPOS DU JOUR

la nouvelle de certaines catas-
fcvyVL-<( tropliBs, l'émotion publique met
ln7cv£|A^/ presque sur le môme rang d'ir-
^S^^JÎ rémédiable désastre la perte de
vies humaines et la destruction d'objets
d'art. Il y a là la marque d'un incessant
progrès moral. On voit aiusi, par de sou-
daines ouvertures, que des sentiments sin-
gulièrement délicats et désintéressés sont
partagés aujourd'hui par toutes les cons-
ciences sociales et que de grands mouve-
ments d'intelligence s'opèrent mystérieuse-
ment dans les foules.

L'idée que l'œuvre d'art, luxe de quelques-
uns, n'a qu'une cote vénale, qui se peut
garantir à coup d'assurances, tend à dispa-
raître comme une conception de barbares
illettrés. Le prix documentaire, l'intérêt de
souvenir et d'histoire, la notion d'unicité
que les plus raffinés attachent aux belles
choses et aux choses qui ont un passé, la
collectivité en est venue à. les partager de
confiance. Ce sont des constatations conso-
lantes qu'on peut faire au lendemain d'un
incendie tel qu'a été celui de la Comédie-
Française, durant lequel on peut dire que
l'anxiété générale s'est portée sur le sort des
merveilles conservées au foyer du théâtre
avec une admirable spontanéité.

Nous dirons bientôt quels ont été les dom-
mages soufferts par ces précieuses archives.
Hors d'atteinte du fléau, la précipitation des
sauveteurs semble seule avoir causé quel-
ques avaries à ces reliques d'art et d'his-
toire. Un scène frappante aura marqué la

triste journée du 8 mars : on aura vu, réunie
autour du Voltaire de Houdon dans une
sorte de conseil suprême tenu parmi les
rugissements de l'incendie, une élite de per-
sonnes officielles et dévouées à l'art déli-
bérant sur le transport de cet impérissable
marbre. Le chef-d'œuvre est resté intact à
à sa place, qu'il doit avoir quittée, à l'heure
où nous écrivons, pour quelqu'abri plus
sûr. Le marbre du Voltaire assis avait été
commandé pour l'Académie. Mme Denis le
destinait à cette docte maison. Mais la nièce
du philosophe eut à se plaindre de certaines
railleries des encyclopédistes, lors de son
mariage avec Duvivier et c'est à la maison
de Molière qu'elle remit l'admirable bloc où
la vie circule. Puisse-t-il avoir traversé la
dernière épreuve et résider désormais dans
un temple à l'épreuve du feu ! Avant-hier,
tout un peuple lui rendait hommage en de
touchantes angoisses.

--"O «B<S3S 0» o

NOUVELLES

M. Paul Meurice vient de faire don au
Cabinet des Estampes de laBibliothèque natio-
nale, d'une collection de plus de mille pièces
concernant Victor Hugo et les siens : por-
traits, photographies, scènes dé la vie, habi-
tations, reproductions de dessins et vignettes.
Cet ensemble, qui sera mis sous peu à la dis-
position du public, constitue un recueil unique
et d'un intérêt considérable pour l'histoire de
la littérature du xixe siècle.

Parmi d'autres pièces importantes qui sont
entrées en ces derniers temps au Cabinet des
Estampes, nous rappellerons 1.500 volumes de
littérature et d'histoire du Japon; divers por-
traits provenant de la collection Eudel; des
 
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