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La chronique des arts et de la curiosité — 1900

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Nr. 17 (28 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19755#0173
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ET DE LA CURIOSITE

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et il se distingue justement par ses architectures
et ses perspectives.

Les dates concordent parfaitement, car Lievin
de Witte naquit à G and en 1513, et vivait encore
en 1578.

Les documents que M. E. de Busscher a ras-
semblés sur ce maître et que M. H. Hymans
rappelle dans son commentaire du Livre des
Peintres, tendent à nous montrer en lui tout à la
fois un peintre, un archilhecte et un mathéma-
ticien.

Malheureusement, les archives gantoises ne
mentionnent avec certitude qu'un seul travail de
do Witte : une bannière de la Chambre de rhé-
torique faite en 1Ô38, c'est-à dire vers l'époque où
le tableau cité plus haut a été peint et daté.

Voici quelques autres particularités de la vie
de cet artiste; malheureusement elles ne concer-
nent que sa vie privée.

En 1575, Lievin de Witte comparut devant les
magistrats de Gand, se disant ùgé de soixante-
deux ans; il fit un testament en faveur de sa
servante, à laquelle il légua un tiers de ses biens
pour les soins qu'elle avait donnés à son frère
Jean, décédé, et à lui-même. En 1577, cette fille
s'étant mariée, de Witte fit aux époux une donation
entière entre vifs, à charge pour eux de le loger,
nourrir, vêtir, soigner, etc. Ils devaient, en outre,
prendre soin de ses funérailles et de son enterre-
ment. Cet acte fut rompu en 1578 du consentement
des deux parties ; les archives ne disent pas pour
quelle raison.

A. Siret, dans son Dictionnaire des Peintres,
lui attribue erronément diverses miniatures du
bréviaire Grimani. Celles-ci doivent être restituées
a Lievin van Lathem, que M. Pinchart a identifié
avec Lievin d'Anvers, cité par l'anonyme de
Morelli comme un des artistes ayant collaboré
au fameux manuscrit de Venise.

Je crois qu'il y a tout lieu d'attribuer l'œuvre
de Gand au peintre gantois Lievin de Witte, plu-
tôt qua Pierre Coecke d'Alost; car La Femme
adultère, à côté des grandes qualités de couleur
et do facture que l'on remarque dans l'exécu-
tion des architectures et orn ementations du
tableau, présente dans les personnages, des dé-
fauts de dessin et do proportion qui font songer
à un peintre plus modeste que ne l'était alors le
fameux peintre d'Alost.

Quoique ses peintures soient, pour ainsi dire,
ignorées, on sait que Pierre Coecke était peintre-
graveur de l'empereur Charles-Quint et de Marie
de Hongrie. De plus, il nous est connu comme un
sculpteur de premier ordre; parmi ses œuvres
principales, il faut citer la cheminée monumen-
tale qui décore l'hôtel de ville d'Anvers. « Comme
dessinateur, on connaît de lui une suite de plan-
ches en bois, oii il retraça magistralement les
souvenirs d'un assez long voyage qu'il fit en
turquie. Mariette n'hésite pas à signaler quel-
ques dessins de Pierre Coecke comme dignes du
Giorgione (1) ».

Ce qui me parait une raison de plus pour ne
Pas lui attribuer le tableau de Gand, dont le des-
sin ne rappelle pas celui d'un des plus grands
artistes de l'Italie.

L. Maeterlinck.

, (1) Pierre Breughel le Vieux, par H. Hymans
■ Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. III. p. 362-

Académie des Inscriptions

Séance du 20 avril

Les remparts d'Avignon. — Au cours d'un
voyage archéologique en Provence et dans le
Comtat venaissin, M. Mûntz a eu l'occasion de
recueillir un certain nombre d'observations histo-
riques et archéologiques, qu'il porte officielle-
ment à la connaissance de l'Académie et sur les-
quelles il attire tout particulièrement l'attention
du monde savant.

Dans une lettre datée d'Avignon et adressée à
la compagnie, il annonce que l'antique palais des
papes, en dépit de la bonne volonté du génie
militaire, achève do se dégrader.

Sous le porche de Notre-Dame-des-Doms,
l'inappréciable fresque peinte par Simone Mar-
tini, seul ouvrage authentique laissé de ce côté-ci
des monts par l'émule de Giotto et l'ami de Pé-
trarque, résiste de moins en moins aux intempé-,
ries, alors qu'il serait si facile de la protéger par
un vitrage.

Enfin,un danger pressant menace l'incompara-
ble enceinte fortifiée, ce cadre qui rehausse si
originalement l'aspect de l'antique cité pontifi-
cale.

Est-il nécessaire de rappeler des faits qui font
dans la mémoire de tous ?

En 1895, par délibération du 14 août et du
19 septembre, le conseil municipal de cette ville
vota la destruction des remparts mêmes pour la
partie restaurée par Viollet-le-Duc. Mais cette
décision souleva une telle réprobation qu'un ins-
tant on put croire que le projet serait abandonné.
Il n'en était rien.

Dans la nuit du 5 juillet 1896, le maire fit dé-
truire, à l'improviste, la porte Imbert.

Cette fois encore, l'unanimité des protestations
sembla devoir couper court à toute tentative ul-
térieure.

Mais voici, écrit M. Mûntz, que dans sa séance
du 9 avril courant, le conseil municipal d'Avignon
est revenu à la charge et a voté la démolition
d'une autre portion des remparts. Il est à craindre,
ajoute-t-il, que ce ne soit là que le prélude d'un
démantèlement général.

Peu à peu, sous les prétextes les plus variés,
on s'attaquera tantôt à une courtine, tantôt à une
autre, et lorsque la vénérable enceinte gothique
ne présentera plus qu'une série morcelée détours,
de portes ou de bastions, on décrétera qu'il est
inutile de conserver une collection aussi encom-
brante de spécimens sans cohésion.

L'intérêt que les fortifications d'Avignon pré-
sente pour l'archéologie du moyen âge est trop
grand, écrit M. Mûntz, pour qu'il hésite à saisir
l'Académie de sa protestation et à lui demander
de vouloir bien lui prêter la publicité de ses
comptes rendus ainsi que son appui moral et
efficace.

L'Académie se range unanimement à l'avis de
M. Mûntz et décide d'appuyer la protestation de
tout le poids de son autorité auprès des pouvoirs
publics.

Les musées d'Arles et d'Avignon. —M. Mûntz
écrit encore qu'il a la satisfaction de constater,
tant à Arles qu'à Avignon, la sollicitude avec
 
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