La chronique des arts et de la curiosité (1900)

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LA CHRONIQUE DES ARTS

nouveau plafond, l'ancien plafond de M. Ma-
zerolle ayant été complètement détruit. Le
plafond du foyer, au contraire, qui est l'œuvre
de M. Dubufe, est resté intact. Mais il n'en est
pas de môme des médaillons en camaïeu gris
et or qui l'encadraient tout le long des vous-
sures. Ces médaillons, qui ont été peints par
M. Pierre Brisset, représentent : Phèdre, Le
Double Veuvage, Rhadamiste, Le Joueur,
L'École des maris, L'École des mères, Ho-
race, la Mëlromanie, Yenceslas, Le Glo-
rieux, Alzire et Le Com te d'Essex. Quelques-
uns ayant été fortement endommagés, il était
impossible de les remettre à leur place primi-
tive dans le grand foyer. Il a donc été décidé
qu'on les conserverait dans le foyer des ar-
tistes. Quant au cadre du plafond de M. Dubufe,
selon les dessins de M. Jambon il se compo-
sera de rinceaux en camaïeu bleus, gris bleu
et or, séparés par des consoles en relief sui-
vant le mouvement des voussures.

M. Pascal, architecte, chargé des tra-
vaux qui s'effectuent actuellement à la Biblio-
thèque Nationale, a formé le projet de recons-
tituer, dans la partie de l'édifice qu'il achève
en ce moment de construire rue Golbert et
rue Vivienne, le fameux cabinet de médailles
du roi Louis XV. MM. Léopold Delisle, admi-
nistrateur ; Babelon, Bouchot, Marchai et
Omont, conservateurs de la Bibliothèque Na-
tionale, ont mis à sa disposition, dans ce but,
tous les documents, tous les meubles et objets
d'art qui sont épars rue Richelieu, dans les
divers départements de la Bibliothèque, ou
qui ont été prêtés à l'Exposition Universelle,
et il se trouve ainsi que le « cabinet du roi »
pourra être intégralement reconstitué tel
qu'il existait jadis, avec l'armoire, la commode
et les deux meubles d'encoignure qui font
actuellement l'admiration des visiteurs du
Petit Palais des Champs-Elysées ; avec la
grande table et les six médailliers en bois doré
et sculpté qui se trouvent au Cabinet des mé-
dailles de la rue Richelieu ; enfin, avec les
charmantes peintures des maîtres du dix-
huitième siècle, panneaux, dessus de portes,
etc., etc., qui sont, pour le moment, dans le
département des manuscrits ou décorent la
grande antichambre d'honneur de la Biblio-
thèque Nationale.

**# Le Congrès international de numisma-
tique a tenu sa session du 1er au 16 juin inclus.
Il était présidé par M. le comte H. de Castel-
lane, assisté de MM. E. Babelon, A. de Foville
et M. de Marchéviile, vice-présidents ; Adrien
Blanchet, secrétaire général, et L. Sudre, tré-
sorier.

Le Congrès a été particulièrement brillant ;
de nombreux délégués officiels français et
étrangers y assistaient. Dans la dernière de
ses séances, M. E. Babelon, membre de l'Ins-
titut, délégué de M. le Ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts, a, dans un remar-
quable discours de clôture, retracé l'historique
des anciens amateurs d'antiquités et de mé-
dailles qui ont contribué, pour une large
part, à former les musées dont les capitales
de l'Europe s'énorgueillissent aujourd'hui.

Le mercredi, 27 juin, a eu lieu à Char-
tres l'ouverture du 67» Congrès archéologique
de France, sous la présidence de M. Héron
de Villefosse, membre de l'Institut, délégué
du ministre de l'Instruction publique. Après
des allocutions de bienvenue et de remercie-
ments, une communication sur l'historique
de la cathédrale de Chartres a été faite par
M. Merlet, puis d'autres par l'abbé Sainsot,
par M. Maugars sur les acqueducs de Main-
tenon et par M. Mayaux sur la façade occi-
dentale de la cathédrale de Chartres.

#*# Un certain nombre des principaux pein-
tres et graveurs de marine viennent de fonder
une association. Le comité est composé de
MM. Tattegrain, président ; Fouqueray, vice-
président; Couturier, Weber, Maufra, Bour-
gain, Courant, Adler, Cottet, Vincent-Darasse,
Dauphin et Jobert.

Le 14 juin a eu lieu à Haarlem l'inau-
guration solennelle d'une statue à Frans Hais.
Un magnifique cortège historique a eu lieu à
cette occasion, ainsi qu'une exposition de por-
traits du maître dans la maison qu'il habita.

On a célébré, ces jours derniers, à
Mayence, le 500e anniversaire de la naissance
de Gutenberg par de grandes l'êtes, au cours
desquelles a eu lieu un grand cortège histo-
rique.

Le samedi 23 a été ouverte, à cette occasion,
au Musée communal, une exposition fort in-
téressante de documents et d'ouvrages con-
cernant l'histoire de l'imprimerie, où figurent
nombre de pièces rares et curieuses : les deux
Bibles originales de Gutenberg, celle à 42
lignes, qui remonte à 1455, et celle à 36 lignes,
qu'on date de 1457 ; un psautier imprimé par
Fttrst et Schœffer, les compagnons de Guten-
berg, et qu'on croit être aussi de 1457 ; etc.

On a, du reste, l'intention de transformer
cette exposition en un musée permanent où
prendront place des imprimés, des objets et
des documents qui se rapportent à l'invention
de l'art d'imprimer, tandis que dans la biblio-
thèque annexe on placera tous les livres qui
s'occupent de l'origine de l'imprimerie et de
son développement. On a le projet aussi de
fonder une Société internationale Gutenberg,
qui aurait pour but d'entreprendre ou de favo-
riser des ouvrages importants sur l'art de
l'imprimerie.

On vient d'ouvrir à Londres le Wallace
Muséum, composé, comme on sait, des ma-
gnifiques collections léguées à l'État anglais
par lady Richard Wallace avec sa demeure
d'HertfordIIouse, et dont nous donnerons pro-
chainement un compte rendu d'ensemble. A
cette occasion, le conservateur du musée,
M. Claude Phillips, annonce, dans le Nine-
teenth Century, une découverte des plus im-
portantes faite par lui dans cette collection : il
aurait retrouvé le célèbre tableau du Titien
Persée et Andromède, dont une copie existe
à Saint-Pétersbourg et qu'on considérait comme
perdu depuis plus de cent ans. Cette œuvre,
peinte dans les dernières années de la vie du