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La chronique des arts et de la curiosité — 1900

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Nr. 30 (22 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19755#0321
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ET DE LA CURIOSITÉ

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0 Notice de M. Wilfrid Meynel sur M. et
Mrs Stokes, un intéressant ménage d'artistes où
la femme a su se créer une situation artistique
indépendante à côté du mari.

0 Etude de M. Addisson Mac Leod sur les
œuvres de Fra Angelico qui se trouvent dans les
monuments de Rome et notamment sur les deux
tympans de la chapelle de Nicolas V, au Vatican.

0 A signaler encore une courte notice biogra-
phique consacrée à Munkacsy, un compte rendu
de l'exposition des Femmes artistes récemment
ouverte à l'Earl's Court, et, parmi les illustra-
tions, une belle héliogravure d'après Le Piano,
de Whistler.

(Août). — M. Lionel Gust, en rendant compte
de la récente exposition de la Grafton Gallery,
uniquement consacrée à Romney, constate tout
d'abord la monotonie qui se dégage d'une pa-
reille 6 xhibition. Komney ne fut jamais un peintre
d'apparat; il est mal à l'aise dans les vastes salles
où, en dépit des qualités de charme et de grâce
qui caractérisent son art, les faiblesses de sa
technique se manifestent d'une façon plus sen-
sible Il est à peine besoin de rappeler qu'une
femme, lady Hamilton, remplit la vie du peintre.
Elle avait été et demeura son modèle préféré, et
même dans ses œuvres de pure imagination,
c'est encore sa figure qui s'impose à l'imagina-
tion de l'artiste. Plusieurs de ces compositions
figurent à la Grafton Gallery, parmi lesquelles
le tableau connu sous le nom de Nature (à
M. Tankerville Ghamberlayne). A citer encoro :
Lady Hamilton lisant une gazette, le portrait
de Charlotte Frances Benlink, et ceux de Mrs
Townley Ward et de Mrs Carwadine avec son
jeune enfant.

0 A l'occasion du cinquième centenaire de
Geoffroy Ghancer, M. Spielmann publie une in-
téressante notice sur l'iconographie du grand
poète anglais.

0 A signaler encore : une étude de M. L. Bé-
nédite sur le musée du Luxembourg; un compte
rendu des récentes acquisitions des musées an-
glais ; un article sur l'architecture à l'Exposition
Universelle de 1900 ; etc.

-y* ^ -

BIBLIOGRAPHIE

J. et M. Dieulafoy. Le Théâtre dans l'inti-
mité, avec photographies. Paris, Ollondorf,
19u0. 2 vol. in-8» ; 322 p., 92 p. et 72 gr.

Dans la demeure hospitalière de M"" Dieulafoy
est un de ces rares salons où l'esprit toujours en
éveil de la maîtresse de la maison, tient sous le
charme l'attention d'hôtes fidèles, qui savent y
rencontrer un accueil toujours égal, en même
temps que d'intellectuelles jouissances très per-
sonnelle*.

Chaque dimanche, ce sont quelques nouvelles
surprises; si je disais nouveautés, je me trom-
perais. Car depuis deux années, au contraire,
M. et M™ Dieulafoy convient toutes les semaines
un public ami, très fin, très digne de les compren-
dre, à des restitutions de pièces de théâtre de
l'antiquité et du moyen âge.

L'intérêt do ces reconstitutions, admirablement
rendues par une troupe d'amateurs qui, connais-
sant à fond les sujets, dirigés par doux savants
maîtres, y mettent par conséquent toutes les
nuances que les autres ne pourraient qu'ignorer,
est doublé, tant par la fidélité des costumes,
reproduits d'après des monuments absolument
authentiques, que par le charme des petites con-
férences dont les amis les plus illustres de la
maison font précéder chaque représentation.
Cartes, pas un auditeur n'a oublié cet après-midi
dominical où M. Larroumet leur expliqua, si
simplement, le rôle du fourbe au théâtre et la
manière dont il avait été compris, depuis la
Marmite de Plaute jusqu'aux Deux billets de
Florian, qui furent ensuite représentés pour la
plus grande joie des spectateurs.

Bref, les très érudits maîtres de la maison n'ont
pas voulu résister aux sollicitations de leurs
invités et ils viennent do donner, dans deux
élégants petits volumes, les pièces représentées,
au printemps de 1899, sur la jolie scène de leur
hôtel de la rue Chardin.

Tout d'abord, je retrouve ici un de ces déli-
cieux mimes de Théocrite, Nais, dont M. Ber-
nardin indiquait la genèse et que l'originalité de
Théocrite sut rendre célèbres : et nous en respi-
rons le parfum persistant, comme celui de la der-
nière rose épanouie au jardin automnal de la
Grèce. Puis voici La Sulamite. La causerie de
M. Philippe Berger est une page très délicate
d'histoire littéraire sémitique. Le Cantique des
Cantiques n'est plus une prière, c'est un véritable
drame : dans les versets de l'Ancien Testament,
il sépare les demandes et les réponses et il nous
présente un drame amoureux entre une bergère,
un pâtre et un roi qui fait la cour à cette bergère
et qui la voit lui préférer son amant. Nous som-
mes donc loin de trouver ici, par conséquent, le
livre dans lequel on était habitué à voir le pané-
gyrique do l'amour divin, les entretiens mysti-
que?, de l'âme avec Celui qu'elle aime et la réponse
de son divin Pasteur. La persuasive éloquence du
savant conférencier a su faire accepter cette nou-
velle conception à tous ceux qui eurent le grand
plaisir de l'entendre. Et c'est sur un rythme très
doux, sur un thème musical composé d'après ce
qui a pu survivre de la musique antique, par
M. Le Verrier, que s'échangent, entre la Sula-
mite et son berger, ces doux propos d'amour, qui,
pour être terrestres, n'en sont pas moins exquis.

Très amusantes, très intéressantes les farces du
Pâté et de la Tarte, du Cuvier, auxquelles nos
vieux aïeux prirent si grand plaisir. Aujourd'hui
nous y trouvons aussi notre part de gaieté; nous
nous demandons même comment on fut si long-
temps à nous les faire revoir.

C'est pour permettre justement à d'autres défaire
œuvre d'art, de montrer à nos contemporains que
nos bons ancêtres savaient s'amuser tout comme
nous — et même mieux — que ces volumes ont
été publiés. Et, pour faciliter la tâche de ceux qui
voudraient suivre cette voie, non seulement de
très curieuses planches d'après des instan-
tanés, ornent leurs pages, mais, dans une savante
préface, on trouvera la plus minutieuse descrip-
tion de la construction d'un théâtre de salon, ainsi
que les moyens de sortir des mille et un embar-
ras que les directeurs mondains improvisés ren-
contrent fatalement au début sous leurs pas. Que
 
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