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La chronique des arts et de la curiosité — 1900

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Nr. 32 (20 Octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19755#0333
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ET DE LA CURIOSITE

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de la Léonide Leblanc. On en dirait autant
de Mademoiselle Mars, par le baron Gérard,
et de beaucoup d'autres portraits.

C'est en curieux, — disons en badaud —
qu'il i'aut aller li pour voir des gloires an-
ciennes qui, dans nos générations, n'ont
laissé qu'un souvenir de syllabes plus ou
moins sonores, puisque l'acteur ne laisse
qu'un nom. On fait un peu connaissance
avec eux devant leurs portraits. N'est-ce
pas très intéressant tous ces documents qui
raniment un instant et replacent dans la vie
parisienne tant de personnalités anéanties,
créatures gracieuses ou passionnées? Voici
Antonine, Sophie Arnould, Déjazet, les Bro-
han, la Bugazon et voilà YAlboni, Made-
moiselle George, Mademoiselle Mars, Ra
chel, la Malibran, Marie Dorval, Madame
Doche, — celles qui ont amusé et celles
qui ont ému, visages souriants et visages
expressifs, femmes d'esprit et femmes de
feu. Et toutes les aventures que l'on nous a
contées se font plus vivantes dans n >tre
mémoire. Du côlé des hommes, avec Tal-
ma, c'est Bocage, Melingue, Frédérich Le-
maître, Tamberlick, et d'antres, plus près
de nou«, dont nous avons connu les beaux
jours, comme Taillade, Delaunay, le joyeux
Davbray.

On peut s'étonner que les acteurs, à qui
toute publicité sait plaire, n'aient pas encore
eu cette idée d'exhiber leurs portraits avec
un peu plus de prestige qu'aux étalages de
la rue de Rivoli. Mais on voit qu'ils ne sont
pas si riches qu'on le croirait en portraits
présentables. D'ailleurs, que l'on songe à
ceux qui ont paru dans les Salons depuis
douze ou quinze ans. Oui, il y a eu le si
beau portrait de Sarah Bernhardt par Bas-
tien-Lepage qui figure au Pavillon de la
Ville de Paris, la Réjane de Besnard, ac-
tuellement à la décennale de l'Exposition
Universelle, et la Jane Eading de Roll.
N'est-ce pas tout? Antérieurement, il y a le
Faure-Hamlet de Manet. Il y a eu la Croi-
zelte de Carolus Duran, la Galli-Marié de
Delaunay. Aucune de ces œuvres n'est ac-
tuellement chez Georges Petit.

Ayant déploré la rareté des morceaux
louables, nous devons attacher d'autant plus
d'importance aux quelques peintures de
peintres véritables ou d'artistes inléressants.
Une Croizette en amazone, de Carolus Du-
ran, qui fut une des études du tableau auquel
nous faisons allusion et qui représentait la
séiui-ante actrice à cheval sur la plage
d'Etretat, est la première toile qui frappe
en entrant. Elle e.~t, comme l'on dira plus
tard, de la bonne époque de Carolus
Duran et l'on y trouve toutes les qualités
d'un peintre parfaitement doué. Plus loin,
on découvre encore de lui une Samary, un
Mounet-Sully, un Berlhelier. Le Baroil-
het de Couture, le Fauve et le Coquelin
cadel, de Zorn, sont aussi des œuvres qui
sautent aux yeux tant elles sont supérieures
à leurs voisines. Et puis, un Thiron qui est
une excellente petite peinture de Bouvin,
simple et construite comme un Chardin.
Renoir figure avec une Samary et une Ma-

dame Eenriot,cette dernière préférable à l'au-
tre. Le Régnierd'Tilie Delaunay, le Mounet-
Sully de J. P. Laurens sont remarquables,
comme Réjane, pastel de Besnard et Ma-
dame Roger-Miclos et Mademoiselle Fou-
quier par Henner. Mademoiselle Bartet
par Dagnan-Bouveret, et, en pastel, par
Jacques Blanche, attire l'attention deux fois.
Rachel Boyer par Boutet de ivlonvel; Sarah
Bernhardt et Re7iée du Minil par La Gan-
dara; le Faure, le Coquelin, la Réjane et
la Céline Monlaland de Boldini se dégagent
pareillement de l'ensemble. Les chercheurs
de curiosités s'intéresseront à une Bugazon,
miniature d'Isabey ; à un Elleviou, pein-
ture, et un Saint-Aubin, dessin de Boilly ;
à une Mademoiselle Mars, dessins de
Tassaert ; à un Talma, miniature de Drolling ;
à une Mademoiselle Georges, miniature de
Lagrenée; à un Chenard, lithographie de
Debucourt. En sculpture : Céline Chau-
mont, par Dalou; Rose Chéri, par Dan-
tan ; Taillade, par Deloye.

Dans la collection de nombreux petits
portraits de Coquelin aîné dans ses divers
rôles, chux de Charlemont et de Friant sont
fort habilement interprétés, à la fois en illus-
trateurs et en peintres.

Cette exposition a un but philanthropique;
les recettes iront à la Société de secours mu-
tuel des artistes dramatiques et lyriques,
présidée par Coquelin. Nous lui souhaitons
donc des visiteurs en foule.

Julien Leclbrcq.

L'Estampe et l'Affiche

a l'èxposition univèrsèllè

Aucun emplacement spécial n'a été réservé, à
l'Exposition, — nous le croyons du moins, car
qui peut se vanter d'y avoir tout vu ? — à l'art
si amusant de l'affiche ; et c'est à travers le dé-
dale des groupes et des nationalités diverses qu'il
faut aller chercher les émules des Grasset, des
Ibels et des Ghéret. Il y a dans toutes ces com-
positions, tantôt gracieuses et tantôt bouffonnes
Beaucoup de talent dépensé ; elles méritent tout
au moins d'être rapidement passées en revue.

Puisque nous sommes chez nous, faisons tout
d'abord à nos hôtes les honneurs de cette b>ève
nomenclature, et commençons par les Anglo-
Saxons, qui peuvent être considérés comme les
créateurs de l'affiche, puisque, bien avant nous,
ils en ont compris l'énorme puissance commer-
ciale. Les affiches anglaises, affiches artistiques
s'entend, sont relativement peu nombreuses, et
dans la classe de l'Enseignement, qui est leur
place normale, je n'ai découvert parmi les édi-
teurs d'estampes qu'un seul exposant anglais.
La qualité, toutefois, compense la quantité, et
dans la vitrine de MM. Bemrose and Son, j'ai
découvert d'excellentes images, une surtout, dans
le style si délicieusement humoristique de Cal-
decott et qui est consacrée à la gloire du Gad-
bury's Cocoa : sur une reute blanche de neige,
 
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