DOI Heft:
Nr. 41 (29 Décembre)
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LA CHRONIQUE DES ARTS
à l'Exposition centennale du Grand Palais et
que la Gazette a reproduit naguère (1).
Le ministre du Commerce vient de dé-
signer les personnalités à qui incombe la
rédaction des rapports officiels sur l'Exposi-
tion Univer.-elle. C'est M. Larroumet qui a été
chargé du rapport sur les Beaux-Arts.
La Chambre a consacré quelques ins-
tants à une véritable discussion esthétique
sur les nouveaux timbres-poste, assez défavo-
rablement accueillis par l'opinion. Comme à
l'ordinaire, et sur la foi de renseignements
inexacts, l'admnistration des Beaux-Arts a été
prise à partie, malmenée. Le malheur est
qu'elle n'en peut mais. Toutes informations
prises, le ministère du Commerce doit être
seul rendu responsable de modèles qu'il a
commandés directement, sans solliciter ni ac-
cepter aucun conseil ; il ne s'est senti insuffi-
sant que lorsqu'il s'est agi d'apprécier la
gravure des nouveaux timbres, et c'est sur
cette gravure seule que l'administration des
Beaux-Arts a été appelée à se prononcer.
Au cours de l'assemblée générale de la
Société des Artistes français, une proposition
tendant à substituer au système de l'élection
celui du tirage au sort pour le jury et aussi
pour les emplacements, a été émise; le co-
mité a réclamé, avant toute discussion, un
vote de confiance qui lui a été refusé, et il a
donné sa démission.
D'autre part, M. Eoujon, directeur des
Beaux-Arts, vient d'aviser par lettre M. Jean-
Paul Laurens, président de la Société, que,
après examen des besoins des divers services
qui doivent occuper le Grand Palais des
Cbamps-Élysées dans les premiers mois de
1901, le Salon devra avoir lieu du 15 avril au
1" juillet.
On va commencer au Sénat des tra-
vaux très délicats destinés à débarrasser les
admirables peintures de Delacroix qui ornent
la bibliothèque des couches de poussière et
de fumée que les années y ont accumulées.
Ce travail fait suite à la restauration dont
nous avons parlé de la grande salle des Pas-
Perdus et de la galerie des Bustes.
Le Couronnement de Molière, la
grande tapisserie commandée à la manufac-
ture des Gobelins, il y a quelques années, par
la Comédie-Française, a été livré la semaine
dernière.
Par un décret en date du 17 décembre
dernier, une rue nouvelle, ouverte dans le
dix-septième arrondissement de Paris, entre
le boulevard Pereire et la rue Ampère, a reçu
le nom de rue Puvis-de-Ghavannes.
*** Le jury chargé de classer les esquisses
présentées au concours ouvert pour la déco-
ration picturale de la mairie d'Asnières a,
dans sa séance du lundi ~ik décembre, désigné
les trois projets dont les auteurs, conformé-
(1) V. Gazette des Beaux-Arts de juin 1899,
p. 482.
ment à l'article 9 du programme, doivent
prendre part au second degré du concours.
Ces trois projets sont, par ordre alphabétique,
ceux de MM. H. Bouvet, H. Darien et P.
Sehmitt.
Des mentions honorables ont été décernées
aux projets de MM. Eugène Bourgeois, d'Ar-
gence, Menu et Pape.
Le jugement définitif sera rendu dans le
courant du mois de mars 1901.
*** On a inauguré jeudi dernier, à la ca-
thédrale de Dijon, un monument à la mé-
moire de Mgr Rivet, œuvre du statuaire Paul
Gasq.
Le musée de Toulouse voit enfin s'élever
le pavillon terminal qu'il attendait depuis
plusieurs années. La galerie des tableaux et
la galerie des antiques seront ainsi augmen-
tées d'une travée Dans la galerie des an-
tiques vont être classées les sculptures orne-
mentales, les têtes et les statues récemment
découvertes à Mestres par M. Joulin. Elles
compléteront l'ensemble superbe des œuvres
d'art que contenait cette villa, qui fut une des
plus magnifiques des Gaules et qui, depuis
quatre-vingts ans, n'a cessé d'être l'objet ries
études et des recherches de la Société archéo-
logique de la Haute-Garonne.
On vient de découvrir à Venise, dans
l'église des Frari, plusieurs fresques, en diffé-
rents endroits : autour du tombeau de Jacopo
Marcello, héros vénitien tué à Gallipoli en
1484, une série de peintures représentant, en
haut, un vainqueur sur un char de triomphe
entouré de cavaliers et de personnages à pied,
et surmonté de trois écussons; sur les côtés,
des instruments de guerre et des trophées ;
en bas, un socle figuré. A côté, au-dessus des
portes qui mènent aux bâtiments du cloître,
on a trouvé, derrière un grand panneau de
bois peint qui servait de fond au sarcophage
de Carmagnole, l'arc de la porte elle-même,
orné de peintures et de belles terres cuites.
Ces découvertes font penser qu'autrefois toute
l'église, jusqu'à une certaine hauteur, était
ainsi décorée de peintures.
La Restauration des Tapisseries
DU GARDE-MEUBLE
La Chambre vient de voter, pour 1S01, un
crédit de 50.0 0 francs destiné à commencer
la réparation des tapisseries de l'État. Inutile
de revenir sur les négociations entamées de-
puis plus de dix ans pour préparer ce résul-
tat. Il n'est que juste, toutefois, de reconnaî-
tre que l'ancien directeur des Bâtiments civils,
M. Jules Comte, a pris, dès 1888, l'initiative
de cette mesure conservatrice et l'a préparée
en faisant dresser un inventaire détaillé de
nos tentures. Depuis lors, des amateurs émé-
rites, en première ligne le distingué ministre
des Pays-Bas, M. le chevalier de Stuers, n'ont
cessé de plaider la cause de nos trésors, et
une bonne part du succès leur est due. De son
côté, M. le ministre de l'Instruction publique
LA CHRONIQUE DES ARTS
à l'Exposition centennale du Grand Palais et
que la Gazette a reproduit naguère (1).
Le ministre du Commerce vient de dé-
signer les personnalités à qui incombe la
rédaction des rapports officiels sur l'Exposi-
tion Univer.-elle. C'est M. Larroumet qui a été
chargé du rapport sur les Beaux-Arts.
La Chambre a consacré quelques ins-
tants à une véritable discussion esthétique
sur les nouveaux timbres-poste, assez défavo-
rablement accueillis par l'opinion. Comme à
l'ordinaire, et sur la foi de renseignements
inexacts, l'admnistration des Beaux-Arts a été
prise à partie, malmenée. Le malheur est
qu'elle n'en peut mais. Toutes informations
prises, le ministère du Commerce doit être
seul rendu responsable de modèles qu'il a
commandés directement, sans solliciter ni ac-
cepter aucun conseil ; il ne s'est senti insuffi-
sant que lorsqu'il s'est agi d'apprécier la
gravure des nouveaux timbres, et c'est sur
cette gravure seule que l'administration des
Beaux-Arts a été appelée à se prononcer.
Au cours de l'assemblée générale de la
Société des Artistes français, une proposition
tendant à substituer au système de l'élection
celui du tirage au sort pour le jury et aussi
pour les emplacements, a été émise; le co-
mité a réclamé, avant toute discussion, un
vote de confiance qui lui a été refusé, et il a
donné sa démission.
D'autre part, M. Eoujon, directeur des
Beaux-Arts, vient d'aviser par lettre M. Jean-
Paul Laurens, président de la Société, que,
après examen des besoins des divers services
qui doivent occuper le Grand Palais des
Cbamps-Élysées dans les premiers mois de
1901, le Salon devra avoir lieu du 15 avril au
1" juillet.
On va commencer au Sénat des tra-
vaux très délicats destinés à débarrasser les
admirables peintures de Delacroix qui ornent
la bibliothèque des couches de poussière et
de fumée que les années y ont accumulées.
Ce travail fait suite à la restauration dont
nous avons parlé de la grande salle des Pas-
Perdus et de la galerie des Bustes.
Le Couronnement de Molière, la
grande tapisserie commandée à la manufac-
ture des Gobelins, il y a quelques années, par
la Comédie-Française, a été livré la semaine
dernière.
Par un décret en date du 17 décembre
dernier, une rue nouvelle, ouverte dans le
dix-septième arrondissement de Paris, entre
le boulevard Pereire et la rue Ampère, a reçu
le nom de rue Puvis-de-Ghavannes.
*** Le jury chargé de classer les esquisses
présentées au concours ouvert pour la déco-
ration picturale de la mairie d'Asnières a,
dans sa séance du lundi ~ik décembre, désigné
les trois projets dont les auteurs, conformé-
(1) V. Gazette des Beaux-Arts de juin 1899,
p. 482.
ment à l'article 9 du programme, doivent
prendre part au second degré du concours.
Ces trois projets sont, par ordre alphabétique,
ceux de MM. H. Bouvet, H. Darien et P.
Sehmitt.
Des mentions honorables ont été décernées
aux projets de MM. Eugène Bourgeois, d'Ar-
gence, Menu et Pape.
Le jugement définitif sera rendu dans le
courant du mois de mars 1901.
*** On a inauguré jeudi dernier, à la ca-
thédrale de Dijon, un monument à la mé-
moire de Mgr Rivet, œuvre du statuaire Paul
Gasq.
Le musée de Toulouse voit enfin s'élever
le pavillon terminal qu'il attendait depuis
plusieurs années. La galerie des tableaux et
la galerie des antiques seront ainsi augmen-
tées d'une travée Dans la galerie des an-
tiques vont être classées les sculptures orne-
mentales, les têtes et les statues récemment
découvertes à Mestres par M. Joulin. Elles
compléteront l'ensemble superbe des œuvres
d'art que contenait cette villa, qui fut une des
plus magnifiques des Gaules et qui, depuis
quatre-vingts ans, n'a cessé d'être l'objet ries
études et des recherches de la Société archéo-
logique de la Haute-Garonne.
On vient de découvrir à Venise, dans
l'église des Frari, plusieurs fresques, en diffé-
rents endroits : autour du tombeau de Jacopo
Marcello, héros vénitien tué à Gallipoli en
1484, une série de peintures représentant, en
haut, un vainqueur sur un char de triomphe
entouré de cavaliers et de personnages à pied,
et surmonté de trois écussons; sur les côtés,
des instruments de guerre et des trophées ;
en bas, un socle figuré. A côté, au-dessus des
portes qui mènent aux bâtiments du cloître,
on a trouvé, derrière un grand panneau de
bois peint qui servait de fond au sarcophage
de Carmagnole, l'arc de la porte elle-même,
orné de peintures et de belles terres cuites.
Ces découvertes font penser qu'autrefois toute
l'église, jusqu'à une certaine hauteur, était
ainsi décorée de peintures.
La Restauration des Tapisseries
DU GARDE-MEUBLE
La Chambre vient de voter, pour 1S01, un
crédit de 50.0 0 francs destiné à commencer
la réparation des tapisseries de l'État. Inutile
de revenir sur les négociations entamées de-
puis plus de dix ans pour préparer ce résul-
tat. Il n'est que juste, toutefois, de reconnaî-
tre que l'ancien directeur des Bâtiments civils,
M. Jules Comte, a pris, dès 1888, l'initiative
de cette mesure conservatrice et l'a préparée
en faisant dresser un inventaire détaillé de
nos tentures. Depuis lors, des amateurs émé-
rites, en première ligne le distingué ministre
des Pays-Bas, M. le chevalier de Stuers, n'ont
cessé de plaider la cause de nos trésors, et
une bonne part du succès leur est due. De son
côté, M. le ministre de l'Instruction publique