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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 1 (1 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0012
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LA CfiRONIQÛE DES ARTS

à

çais vient d’être appelée à la recueillir. Les
310.000 francs du legs Ideilbuth seront ver-
sés en partie au fonds de réserve de la Société
des Artistes français, en partie à la caisse des
retraites de cette Société, et enfin à la maison
de retraite de Montlignon.

*** Le Salon d’Automne vient de procéder
à l’élection partielle de son bureau, qui se
trouve ainsi composé : MM. Rodin et Renoir,
présidents d’honneur; Frantz- Jourdain, pré-
sident ; Georges Desvaliières, Camille Lefè-
vre et Charles Plumet, vice-présidents ; Géo
Weiss, trésorier ; Charles Guérin, Sauvage,
Perrichon, A. Marque, Dethomas et Hamm,
présidents de sections ; Baignères, Duchamp-
Villon, Laprade, Le Bail, Massoul, membres
titulaires.

*** Dans le même champ des Fins, près
Annecy, où fut trouvé récemment un sarco-
phage en tuiles d’une jeune Gallo-Romaine,
les ouvriers ont mis à jour une importante
construction souterraine : escaliers à larges
et hautes marches accédant à une profondeur
de quatre mètres à un caveau à parois cons-
truites en petit appareil romain, au sol dallé
d’un pavage en marbre, qui contenait un sar-
cophage monolithe recouvert d’une énorme
pierre et scellé au mur et au sol. Au-dessus
de cette pierre reposait une dalle à trois or-
nements en triangle du type ordinaire des
couvercles de sarcophages antiques. Des tra-
ces de peinture rouge formant plinthes se
voyaient encore sur l’enduit de la base des
murs. Il s’agit vraisemblablement d’une sé-
pulture du me siècle, au temps d’Alexandre
Sévère, à une époque où le rite de l’incinéra-
tion commençait à être abandonné dans la
province de l’empire pour être remplacé par
celui de l’inhumation. Aucun mobilier funé-
raire n’a été rencontré dans ce tombeau, qui
contenait seulement quelques débris d’osse-
ments.

*** Le professeur Ludwig Justi, nommé à
la tête de la Galerie Nationale de Berlin en
remplacement de M. H. von Tschudi, vient
de prendre possession de sou poste direc-
torial.

PETITES EXPOSITIONS

Exposition de l’Habitation a bon marché
(Grand Palais)

Difficile, périlleuse, est l'entreprise de loger et
de meubler à bon marché. On sacrifie le luxe,
inutile, on ne laisse rien subsister qui n’ait une
destination pratique. Mais la maison, le mobilier
ainsi réduits aux éléments essentiels ont une fri-
gidité qui rebute la classe à laquelle ils sont des-
tinés. Les petites gens aiment les signes de l’opu-
lence ; on leur demande d'abandonner le clinquant
de bazar qui leur en donnait l’illusion. Inquié-
tante mission.

Quelques artistes s’efforcent de concilier la sim-
plicité et l’élégance. La première exposition orga-
nisée par la Préfecture de la Seine, encore qu’in-
complète, révèle quelques-unes de leurs recher-
ches. Parmi les architectes, MM. Turin, H. Lam-
bert ont édifié des maisonnettes à figures pas trop
maussades. Fabricants de meubles, MM. Ausseur
et Hipp, comme MM. Gauthier et Poinsignon, ces
derniers soutenant la réputation nancéenne, ont
trouvé d’heureuses proportions, de gracieux
profils; leurs chambres d’enfants sont particulière-
ment réussies.

« L’Éclectique »

(Galerie des Artistes modernes)

Les arts somptuaires restreignent aussi leur
ambition et ne visent plus guère à orner les pa-
lais, mais plutôt les appartements bourgeois. Ils
doivent se contenter d’une clientèle moins éprise
du travail parfait. Ce n’est pas pourtant qu’un
Dammouse ou un Feuillâtre, comme on le voit
ici, ne soient des artistes comparables à ceux du
passé. M. Charles Rivaud, aussi, pourrait rivaliser
avec les joailliers d’autrefois, auxquels il sait, par
une recherche heureuse, emprunter la technique
du métal enroulé. M. Jean Dunand, « cliauldron-
nier » excellent et digne de ceux de Dinant, ne
laisse pas au cuivre, comme ceux-ci, sa couleur et
son éclat natif, mais les transforme peut-être trop
par des savantes patines. L’aigle qu’a sculpté
M. Ttaymond Bigot dans le bois est un beau mor-
ceau à tous égards, ainsi que sa frise des pigeons
qu’accompagne une broderie à gros points de
Mmo Le Meilleur. Ingénieux ferronnier, M. Émile
Robert forge non seulement des grilles, des lustres
et des consoles, mais encore des animaux aux
membres solidement rivés. M. A. Bigot continue
en maître de modeler et de colorer le grès. Enfin,
si les arts majeurs restent, par exception, au secona
plan à T « Éclectique », on y rencontre pourtant la
Jeune fille à la gazelle de M. Bouchard, un
bronze d’une exquise gracilité, les animaux dessi-
nés par M. Paul Jouve, et les paysages gravés par
M. Le Meilleur.

Expositions Methey
(Musée Galbera et Galerie Druet)

S’il s’agit des œuvres d’un céramiste, trop sou- .
vent on excuse la forme peu gracieuse ou le décor
médiocre en vantant la matière admirable ou le
travail prestigieux. Yoici des œuvres qui se pas-
sent de ces restrictions. Céramiste autodidacte,
rénovateur de procédés abandonnés ou méprisés,
M. Methey est par-dessus tout un artiste qui crée
de belles formes et de beaux décors. Au musée
Galbera, M. Delard a eu l’heureuse idée de réunir
une série de pièces qui constituent l’histoire de
ses recherches ; à la galerie Druet se voient ses
dernières productions.

Le plus souvent, les plats, les larges vases
où se réalisent de si magnifiques sympho-
nies, sont i n argile commune, couverts d’un
décor géométrique grassement coloré, éclatant,
joyeux, jouant sous la couverte, à peine métallisée,
quelquefois d’une technique aussi fruste que de
rustiques bols à cidre ou que des pots à lait de
Thoune, parfois centres de lumière et de couleur
aussi puissants que les plats hispano-mauresques
et, comme eux, prédestinés à embellir les
 
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