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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 3 (15 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0031
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ET DE LA CURIOSITÉ

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Leheu l’appela à diriger les travaux d’art de la ma-
nufacture royale. Il devait en transformer à bref
délai la fabrication, alors bien vieillie. Ses premiè-
res recherches tendirent à modifier les motifs d’or-
nement encours d’emploi; puis la pensée lui vint
(peut-être à la suggestion des exemples japonais) de
puiser dans la nature environnante, dans le paysage,
dans la flore, dans la faune du Danemark, des thè-
mes de décoration inédits. On sait quel parti M. Krog
sut tirer de ces éléments nouveaux. La porcelaine
s’accommodait d’ailleurs fort logiquement de repré-
sentations d’un pays où le gris, le bleu et le brun
clair semblent les tonalités dominantes. Les expo-
sitions universelles révélèrent le prix de tant
d’inventions simples, délicates et charmantes. Elles
assurèrent, dès 1889, la renaissance puis le renom
de la manufacture royale. La sculpture avait sa part
dans ces créations, et ce furent, parallèlement aux
plats, aux vases, de tons lins et clairs, des statuet-
tes de femmes, d’enfants, des figures d’animaux,
pourvues au plus haut point de caractère. Dans la
suite, les émaux cristallins, la porcelaine d’usage,
la porcelaine peinte sur émail surent retenir à leur
tour l’activité d’un des vrais maîtres de ce temps.

M. Krog a liés légitimement conquis l’admiration
de ceux auxquels demeurent chers les nobles tra-
vaux de la céramique.

M.

CORRESPONDANCE D’ITALIE

A LA GALEBIE DES OFFICES DE FLOBENCE

La Chronique des Arts a déjà enregistré les
modifications apportées, au musée de l’Académie,
à la Tribune de Michel-Ange. On vient d’inaugu-
rer en même temps d’importants remaniements à
la galerie des Offices. Les portraits d’artistes, qui
se trouvaient dans des salles séparées du premier
étage, ont été rejoindre les autres œuvres de pein-
ture, tandis que l’on établissait au premier, dans
des cartons et des armoires, les collections de des-
sins et d’estampes, trop à l’étroit jusqu’ici et trop
à l’abri du public dans des pièces qui faisaient
partie des bureaux de la direction. On y a joint
une bibliothèque documentaire très précieuse, et
la première des salles, moins réservée aux travail-
leurs, sera consacrée aux expositions temporaires
qui se succéderont. On a réuni, pour commencer,
une belle série de gravures de Bartolozzi, qui était
originaire de Florence. Les épreuves sont de pre-
mier choix, et il en est de fort peu connues, comme
les planches exécutées pour l’ornementation de
livres de musique, des cartes d'invitation, billets
de bals masqués ou cartes de visite.

D’autre part, les portraits d’artistes peints par
eux-mêmes trouvent un regain d’intérêt dans leur
installation neuve. On a, en effet, tiré des maga-
sins quelques beaux morceaux oubliés ; d’autres,
qui étaient sacrifiés, se retrouvent mis en valeur.
Nos maîtres français, en particulier, jouissent d’un
nouveau prestige, auquel contribuent les récents
envois de M. Albert Besnard, qui s’est représenté
avec sa femme dans une composition d’un double
caractère sérieux et charmant; celui de M. Jacques
Blanche, et celui d’Alphonse Legros qui s’est retracé
dans un de ses dessins savants.

G. S.

REVUE DES REVUES

X Revue des Deux Mondes (ltr janvier). —
Dans unremarquable article intitulé L’École bolo-
naise, notre savant collai orateur M. Marcel Rey-
mond étudie avec pénétration, et sous une forme
extrêmement claire, la profonde transformation
qui se produisit dans l’art italien vers la fin du
xvie siècle, par la décadence des écoles florentine
et vénitienne et la suprématie soudaine de l’école
bolonaise. Il montre excellemment les raisons de
ce succès : la nécessité à ce moment d’une réforme
de l’art qui répondît aux idées de réaction contre
le paganisme de la Renaissance; l’impuissance des
anciennes écoles à remplir cet office; les qualités
qui au contraire y prédisposaient celle de Bologne :
souci de l’idée chrétienne, volonté de faire concourir
tous les détails de l'œuvre d’art à l’expression de
la pensée par la réunion de toutes les qualités
empruntées aux autres écoles, — éclectisme qui
d’ailleurs ne leur permit de porter aucune de
ces qualités à son plus haut degré de perfection,—
art plus intellectuel que pictural et où, à cette
époque qui n’était plus très profondément chré-
tienne, le cœur aussi avait peu de part. M. Marcel
Reymond résume brièvement l’œuvre des Carraclie
et du Dominiquin, montre l’influence de ces maîtres
sur les grands artistes étrangers : Poussin et
Claude Lorrain, Rubens, van Dyck, Ribera,
Velâzquez et Murillo, Rembrandt même, mais
ensuite le déclin, au xvn° siècle, de cet art savant,
un peu triste, auquel les papes d’origine romaine
préféreront « un art fait pour plaire plus que pour
convaincre. Les temps d’épreuves sont passés;
l’hérésie n’est plus à craindre ; il ne s’agit plus de
faire des démonstrations de doctrine ; les intelli-
gences sont conquises, il reste maintenant à les
charmer » ; et ce sera alors le règne du Bernin et
des Jésuites.

Z Mercure de France. (16 novembre 1809). —
Quelques généralités sur les mon uments d’Anghor,
par M. J. Commaille.

(16 décembre 1909 et 1er janvier 1910). — L’His-
toire des mœurs dans l’iconographie du moyen-
âge, étude très documentée par M. C. Enlart.

— Le premier de ces deux fascicules contient en
outre une étude de M. Jean Poueigh sur La
Musique et la Chanson française.

— Bulletin de correspondance hellénique
(XXXIII, 1909). — H. Grégoire, Rapport sur un
voyage d'exploration dans le Pont et en Cappa-
doce. Intéressants renseignements et documents
photographiques sur l’exèdre et le temple romains
de Rourn Digin (route de Sivas à Kaisariéh), sur
les églises et monastères byzantins, en partie ru-
pestres, de la Gappadoce du Sud.

— W. Vollgraff, Inscriptions d’Argos. Le n° 1
concerne divers embellissements effectués dans la
chapelle de l’oracle d’Apollon à Argos : un ompha-
los, une colonnade et une clôture, avec rigole d’é-
coulement, un tronc pour les offrandes, etc. Aussi
un relief funéraire (n° 24), un autre représentant
un dieu barbu tenant sceptre et coupe (n° 25).

— G. Karo, En marge de quelques textes del-
phiques. 1° Le Trésor de Corinthe était placé
 
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