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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 11 (12 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0091
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N° 11. - 1910.

BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)

12 Mars.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LS SAMEDI MATIN

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Départements.. 12 fr. || l’Union postale). 15 fr.

Le Numéro : O fr. SS

PROPOS DU JOUR

’il ne fallait s’attendre à toutes les
nouvelles quand elles annoncent
un vandalisme, on douterait ce-
pendant de celle qui nousparvient :
le désert de la Clrande-Cliartreuse serait me-
nacé par les ingénieurs. Il avait fallu déjà
bien des combinaisons, bien des intérêts, et
bien des complaisances pour que le Mont
Saint-Michel fut livré sans autre protestation
que quelques discours parlementaires à la
fantaisie des gens d’affaires. Mais la Grande-
Chartreuse, qui la pouvait croire en danger ?
qui donc imaginait que ses solitudes loin-
taines tenteraient un jour l’activité d’entre-
preneurs insouciants de la beauté des pay-
sages ?

On ne dit pas encore quels rêves insolites
doivent se réaliser là où jadis passaient seu-
lement les religieux et les visiteurs. Mais, de
tous ceux qui ont fait cette sorte de pèlerinage
dans la montagne, il n’en est pas un qui, s’il
le faut, ne voudra élever la voix pour la pro-
tection d’un site plein de grandeur et consacré
par toutes les idées que la tradition y atta-
chait. On prétendra que l’aspect de la région
est déjà modifié par le départ des religieux
qui la peuplaient et que, dès lors, une trans-
formation plus complète était fatale. Est-ce
bien une raison? et faut-il que les paysages
aussi subissent le contre-coup de ce qui agite
les sociétés?

A la vérité, c’est à propos de la Chartreuse
■ou du Mont Saint-Michel une question très
générale qui se pose, et c’est bien de quoi ont
eu conscience tant de diligentes Sociétés fon-
dées pour défendre les sites de France. Il
s’agit de savoir si le désir d’activité, le besoin
de développer des industries, le souci de créer

des richesses doivent se manifester aux dé-
pens de toutes les parures naturelles de
notre pays. Ce sont les jardins, les eaux, les
bois et jusqu’aux solitudes que le progrès
menace, et la civilisation matérielle semble
compromettre ce que la civilisation même
nous a fait admirer et aimer. Il n’y a que le
public lui-même qui puisse résoudre le pro-
blème; il n’y a que l’opinion qui puisse mo-
difier les mœurs. Et c’est pourquoi il ne faut
se lasser de faire son éducation en l’avertis-
sant chaque fois qu’un dessein profane met
en péril quelqu’une des beautés naturelles
qui fontpartie de notre patrimoine et doivent
être chez nous des objets de vénération.

NOUVELLES

*** Au cours de la discussion de la loi de
finances à la Chambre des députés, notre
directeur, M. Théodore Reinach, a fait adop-
ter un article additionnel qui répond aux
vœux que nous avions émis dans un précé-
dent Propos du jour :

« I. — L’article 54 de la loi du 16 avril 1895
est complété ainsi qu’il suit :

« Les ressources des musées nationaux
comprennent :

« 4° Le produit de la vente par ces musées
des estampes, moulages et autres reproduc-
tions, ainsi que des catalogues officiels de
leurs collections.

« II. — L’article 74 de la loi du 30 mars
1903 (remplaçant l’article 55 de la loi du
16 avril 1895) est modifié et complété ainsi
qu’il suit :

« Les ressources des musées nationaux
sont exclusivement employées : 1° en acqui-
sitions d’objets ayant une valeur artistique,
archéologique ou historique; 2° au rem-
boursement du prix de revient des produits
de la chalcographie et de l’atelier des mou-
 
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