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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

DOI issue:
Nr. 13 (26 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0109
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ET DE LA CURIOSITÉ

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tiche de dominer, M. Southall a trouvé quelques
très jolies harmonies.

Exposition Vlaminck
(Galerie Vollard)

L’impressionnisme copiait particulièrement dans
un objet les modifications que lui apportaient les
objets voisins et les colorations accidentelles de la
lumière. La réaction contre l’impressionnisme
conduisit à peindre, si l’on peut dire, l'objet en soi,
ou, du moins, à l’isoler des influences momentanées
pour en déterminer surtout le relief et la silhouette
générale. M. Vlaminck accuse cette tendance avec
une vigueur abondante. Elle n’est pas exclusive
chez lui et s’allie, d’ailleurs, à une recherche de la
couleur soutenue, riche en toutes les parties de la
toile, par les oppositions et par les superpositions de
tons rapprochés, en sorte qu’on peut presque con-
fondre ses peintures avec ses faïences décoratives,
avec ses assiettes rustiques, et que les unes s’ex-
pliquent par les autres.

Exposition Anna Boberg
(Galerie Durand-Ruel

Très descriptives, au contraire, sont les œuvres
de Mme Boberg, et même cette soixantaine le sont
avec une décision d’une constance rare chez une
femme. G’est par des moyens très étudiés, très réflé-
chis, et même un peu trop préconçus, que Mme Bo'
berg est parvenue à reproduire ave’c une vérité
fort heureusement appliquée des sites que tous
ceux qu’intéressent les choses des pays lointains
verront avec plaisir. Us sont assez variés pour
donner une idée complète de ces petits ports arcti-
ques couverts de neige, de ces scènes du large où
les barques dans la brume se groupent pour la
pêche, de ces fjords où la mer s’arrête au pied de
monstrueux rochers et de ces nuits illuminées
par les féeriques aurores boréales. Un romantisme
sans puérilité agrandit ces tableaux dont la suite,
remarquable par son unité, est, comme un récit
d’explorateur, propre à exciter l’imagination.

Exposition Constance Schwedeler
(Petit Musée Beaudoin)

L’uniformité des moyens d’expression surprend
plus chez M"8 Schwedeler que chez Mm° Boberg,parce
quelle s’applique à.des climats fort divers. On s’é-
tonne qu’elle retrouve à Cherbourg, ou à Venise,
ou àPieve di Cadore des tons si semblables et d’ail-
leurs si artificiels. Peut-être seraient-ils moins gê-
nants si le dessin ne leur était presque complètement
sacrifié. Ainsi sont compromises les qualités d’une
paysagiste que l’on sent pourtant éprise de son art,
rien qu’au joli choix de ses motifs.

Expositions Le Gout-Gérard,
Degallaix et Sunyer
(Galeries Georges Petit et Barbazanges)

Bien quelles soient très peuplées de figures, les
toiles de M. Le Goût-Gérard appartiennent certai-
nement au genre paysage et au plus déplorable.
Le monde n’existe pour M. Le Goût-Gérard qu’en
tant que taches dont il compose à peu de frais de
petites peintures où seuls nos yeux habitués aux
plus expéditifs trompe-i’œil peuvent reconnaître
les coiffes des Bretonnes comme les clochers de
Camaret et de Concarneau, ou les campaniles de
Venise. Ces productions sont beaucoup plus loin

de la nature que celles des pires extravagants du
Cours-la-Reine, et elles n’ont jamais les heureux
hasards de tons que celles-ci offrent quelquefois.

M. Degallaix aussi eet un « tachiste ». Il pro-
digue la couleur en ses fleurs à l’aquarelle et en
ses grandes pochades des quais de la Seine.

Très difficile à définir, le talent de M. Sunyer
est d’une souplesse qui lui permet de rappeler plus
d’un peintre contemporain. Ses plus récentes
œuvres semblent inspirées de celles de M. Maurice
Denis. Ce sont des scènes au bord de la mer, le
plus souvent des figures à l’ombre se profilant sur
des plages ensoleillées.

J.-F. Schnerb.

Académie des Beaux-Arts

Séance clu 19 mars

Concours. — L’Académie, rendant son jugement
sur le concours pour le prix Achille Leclère (ar-
chitecture) dont le sujet était : La Salle centrale
du Musée d’un grand Etat, a décerné le premier
prix à M. René Mirlaud, élève de M. Laloux,etle
second prix à M. Paul Tournan, élève de M. Louis
Bernier, et des mentions honorables à MM. André
Japy, Émile Thomas et Jules Pin.

Concours de Rome. — Ont été admis en loge
pour prendre part au concours définitif du grand
prix de Rome (gravure en taille-douce) à décerner
en 1910 : MM. 1. Jules Piel (élève de MM. Sulpis
et J. Jacquet); 2. Émile-Henri Feltesse (Waltner
et Merson) ; 3. Omer-Désiré Bouchery (J. Jacquet
et Cormon) ; 4. Pierre-Jules Godard (Waltner et
Merson); 5. Jules-René Bauffanais (J. Jacquet et
Cormon); 6. Roger Favier (Cormon et J. Jacquet);
7. Raphaël-Exupère-Adolplie Manchon (G. Ferrier
et Waltner) ; 8. Charles-Firmin Mazelin (J. Jac-
quet et Cormon).

--

Académie des Inscriptions

Séayice du 18 mars

Prix. — L’Académie attribue sur le prix Loubat
(antiquités américaines) : 2.500 francs à l’ouvrage :
Antiquités de la région andine de la République
Argentine et du désert d'Alacama, par M. Eric
Boman, de la mission Crequi-Montfort-Senechal de
la Grange.

Portraits dans un livre d'Heures du duc de
Berry. — M. le comte Durrieu fait une communi-
cation sur le livre d’Heures composé pour le duc
de Berry, Jean, frère de Charles V et dénommé
« les Très riches Heures de Notre-Dame ». Ce
manuscrit a été cédé par ce prince avant 1412 à
Robinet d’Etampes qui, en 1438, maria son fils
avec Marguerite de Beauvilliers. Il fut démembré
ensuite en plusieurs fragments et les Heures de
Turin, brûlées en 1904, en provenaient. Au début,
dans le courant du quinzième siècle y avaient été
ajoutés deux petits portraits d’une dame qui sont
précisément ceux de Marguerite de Beauvilliers.
Dans l’une des miniatures de la partie du manus-
crit qui subsiste chez M. de Rothschild, M. Dur-
rieu reconnaît Guillaume IV de Bavière, comte de
Hainaut et de Hollande et, derrière lui, son gendre
 
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