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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 14 (2 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0121
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ET DE LA CURIOSITÉ

111

Édouard Colonne — do son vrai nom Jules- .
Édouard Juda — est mort à Paris lundi dernier
'23-mars. Il était le dernier survivant des trois
hommes qui créèrent en France l’organisation des
concerts symphoniques. Né à Bordeaux le 24 juil-
let 1838, il étudia au Conservatoire de Paris et y
remporta successivement des premiers prix de :
violon en 1857 et d’harmonie en 1858. Il fut d’abord
premier violon aux Concerts populaires de Pasde-
loup dès leur fondation en 1861, et à l’Opéra. Très
entreprenant, IL abandonna ce poste en 1871 pour
diriger le Concert national .fondé par l’éditeur
Hartmann, en vue de reprendre les œuvres de |
compositeurs français encore peu connus, qui
s’appelaient Lato, Massenet, César Franck, Bizet,
Delibes, etc. L’entreprise dura deux saisons, d’abord
à l’Odéon (où furent exécutées pour la première ;
fois la Marie-Magdeleine de M. Massenet, et Ré-
demption de César Franck), puis au théâtre du
Châtelet. Hartmann s’étant retiré après ces deux
années d’essai, Colonne jeta alors les bases d’une
Association artistique de concerts qui obtint peu à
peu la renommée que l’on sait.

Il y a dans l’œuvre que Colonne accomplit là
deux parties principales: son premier et principal
titre de gloire .'fut la glorification de Berlioz, alors
tant discuté .et dont il imposa l’admiration au pu-
blic en exécutant dans leur entier, avec une mer- :
veilleuse pénétration du génie du maître, Y Enfance '
du Christ, le Requiem,le Roméo et Juliette, Lëlio,
la Symphonie fantastique, et surtout la Damna-
tion de Faust, qu’il donna près de deux cents fois
et dont le succès inépuisable porta à son comble ;
la vogue des concerts du Châtelet. L’autre mérite ;
de Colonne fut le puissant concours qu’il a prêté ■
à la musique française moderne fil révéla Samson
et Dalila à l’admiration des musiciens quinze ans
avant l’admission de cette partition à la scène
inscrivit les ouvrages de César Franck à ses pro-
grammes à une époque où celui-ci était encore ;
méconnu et donna la première audition de ses ;
Béatitudes ; fit connaître nombre d’autres musi-
ciens de valeur.

Il s’était consacré également à la diffusion des :
œuvres de Wagner, de Schumann et des autres
grands compositeurs étrangers, s’était appliqué à ;
faire connaître au public clans leur ensemble les ;
symphonies deBecthoven, de Schumann,de Brahms,
ou des œuvres telles que le Manfred ou le Faust
de Schumann, Le Désert, Egmont, etc. Les qualités
dominantes de ses exécutions étaient l’expression,
l’émotion, la couleur. Il ne craignait d’ailleurs pas
les comparaisons et offrait une large hospitalité
aux grands chefs d’orchestre étrangers, tandis que
lui-même se rendait hors de France conduire des
concerts où il exécutait les œuvres de nos compo-
siteurs. Sans sortir de chez nous, il fut également
appelé plusieurs fois à diriger d’autres concerts
que les siens : en 1878, il fut désigné pour .conduire
les concerts officiels français de l’Exposition uni-
verselle et, en 1892, fut choisi par Bertrand et
Campocasso pour occuper la place de premier
chef d’orchestre à l’Opéra; il dirigea ainsi les ré-
pétitions et les premières représentations deSamson
et Dalila, de la Walkyrie et de Salammbô.

Il avait été récompensé par la rosette d’officier
de la Légion d’honneur des services rendus par lui
à la musique; mais, depuis deux ans, son état de
santé l’avait contraint de mettre un terme à son

•infatigable activité, ot il avait été remplacé au pu-
pitre de chef d’orchestre des concerts qui .portaient
son nom par M. Gabriel Piemé.

MOUVEMENT LES ARTS

Collection Jean Dolent

TROISIÈME PARTIE

Vente d’estampcsetdessins, faite à l’hôtel 1 h’ouot,
salle 11, le 17mars, par M03 Lair-Dubreuïl et André
D.esvouges et M. Loys Delteil.

Estampes.— Œuvres d'Eugène Carrière.— 2.
Verlaine (Paul), épreuve, avec dédicace : 35.0. —
3. Daudet (ALph..), avec dédicace : 222. — 4. Fil-
lette en buste, de face :285. — 6. Le Modèle véni-
tien, avec dédicace : 210.

Œuvres de Aug. Lepèrc. — 12. Carrières d’Amé-
mique, près Paris, sur Japon, signée : 200. — 13.
Bue de la Montagne-Sainte-Geneviève, premier
état, avec le chat, sur Japon pelure, dédicace : 500.

Dessins. — Œuvres d’Eugène Carrière. — 26. Tête
d'enfant. Fusain avec rehauts de blanc : 421. —
27. Fillette buvant. Fusain : 480. — 28. Croquis
divers : Edm. de Concourt, Ch. Morice,Daudet, Ro-
din, Rochefort. Scènes familiales. Dix croquis: 800.

46. Psyché reçue dans l’Olympe. Plume et encre
de chine, rehaussée d’aquarelle : 500. — 53. Ecole
'hollandaise (xvme siècle). Étude de femme nue,
assise. A la sanguine : 2< 5.— 76. Prunier (G.). Vue
prise de la passerelle à Passy. Aquarelle : 308. —
79. Ribot (Tli.), La Lettre. Plume et encre de
chine : 215. — 86. Servandoni (J.-J.). Prospelto di
tre parti dell' Cortile dell Emo. Cardinale di Poli
gnac, etc. Dessin rehaussé d’aquarelle : 500.

Produit total : 8.29G francs.

Tableaux, Objets d’art du XVIIIe siècle
Tapisseries anciennes

(Suite et fin) (1)

Ameublement, tapisseries anciennes, tapis de
la Savonnerie. — 101. Tapisserie, du temps
de François Ier, probablement de fabrication fran-
çaise : seigneurs et dames de qualité devisant.
Elle est encadrée de fragments de bordures diver-
ses : 7.000. — 102. Tapisserie rectangulaire fine, de
Bruxelles, du temps de L. XIV : sujet guerrier.
Bordure à cartel soutenu par deux Amours, guir-
landes de fruits ; fruits et fleurs. Atelier de Peetcr
van Seny : 3.700. — 103. Tapisserie fine de
Bruxelles, du temps de L. XIV, do la même suite
que la précédente. Sujet historique à grands per-
sonnages : 3.700. — i06. Ameublement de salon,
non monté, en ancienne tapisserie d’Aubusson, du
commencement du xix6 siècle : 5.220. — 107. Tapis
de Savonnerie, du .temps de l’Empire, vert, rouge,
blanc et jaune, à rosace sur fond uni, encadre-
ment à feuillages et fleurs, animaux fantasti-
ques : 5.550.

Tapisseries anciennes, appartenant à M. S...,
de Tours. — 108. Tapisserie, du temps de Fran-
çois Ier, probablement de fabrication française,
composition allégorique à nombreux personnages
autour d’un trône, chacun des personnages figu-

(1) V. Chronique des Arts du 26 mars lf 09.
 
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