DOI issue:
Nr. 16 (16 Avril)
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LA CHRONIQUE DES ARTS
122
l’ensemble si remarquable d’estampes japo-
naises que possède Le Louvre.
*** On sait qu’avec le château de la Mal-
maison M. Osiris avait légué à l’Etat ses col-
lections et la somme nécessaire pour la cons-
truction d’un musée dans le parc.
Un accord est intervenu entre l’adminis-
tration des Beaux-Arts, l’Institut Pasteur,
légataire universel, et les exécuteurs testa-
mentaires de M. Osiris, aux termes duquel
on renonce à cette construction nouvelle qui
aurait altéré le cadre de la Malmaison. Les
collections seront installées dans le château
même dont beaucoup de pièces sont encore
vides, et la somme d’argent laissée par M.
Osiris pour la construction du musée sera
remise à l’administration des Beaux-Arts.
*** On a inauguré hier vendredi, au Musée
des Arts décoratifs, une double exposition.
La première est celle des œuvres décoratives
de M. Albert Besnard, c’est-à-dire les car-
tons, dessins et préparations de toutes les
peintures murales du maître. L’autre exposi-
tion est celle des œuvres du regretté céra-
miste Chaplet.
*** Le jury d’architecture pour le Salon de
1910 de la Société des Artistes français est
ainsi composé :
MM. Daumet, président; Bernier, vice-pré-
sident; Hannotin et Tournaire, secrétaires;
Laloux, Girault, Devienne, Lambert, Lisch,
Louvet, Redon, Sortais.
Le jury de gravure est ainsi composé :
M. Firmin Bouisset, président; MM. Labat
et Sulpis, vice-présidents ; M. Géry-Bichard,
secrétaire; MM. Alleaume, Boileau, Jules
Jacquet, Laguillermie, Mignon, Mongin,
Ruffe et Trinquier.
*** Gomme nous l’avons déjà annoncé, une
grande Exposition des chefs-d’œuvre de l’art
musulman aura lieu cet été à Munich, sous le
protectorat de S. A. R. le prince-régent de
Bavière. On se propose d’y montrer les plus
remarquables productions de cet art en tous
genres : miniatures, ivoires, bois sculptés,
bronzes, orfèvreries, verres émaillés, céra-
miques, armes, costumes, étoffes, tapis, etc.,
depuis les œuvres sassanides jusqu’à l’an-
née 1/00, dans les divers pays d’Orient et
d’Europe. On y admirera, entre autres, une
série de magnifiques tapis persans apparte-
nant depuis des siècles à la maison de Bavière.
*** Un Congrès international de Numisma-
tique et d'Art de la Médaille contemporaine
aura lieu à Bruxelles les 26, 27, 28 et 29 juin
1910. Pour les adhésions s’adresser à M. A. de
Witte, président de la Commission belge d’or-
ganisation, rue du Trône, 55, Bruxelles.
Le prix de l’adhésion est de 3 fr. ; celui de
la souscription aux mémoires, 20 fr.; à la
médaille de bronze, 10 fr.; d’argent, 25 fr.
Le Congrès sera complété par un Salon
international de la médaille auquel les prin-
cipaux médailleurs du monde entier ont
adhéré.
*** Une exposition d’art religieux aura lieu
du 20 juin au 20 août prochain à Strengnæs,
près Stockholm. Les organisateurs de cette
exposition sont les Sociétés d’art ancien des
provinces de Sœdermanland et de Nerike. Les
œuvres qui sont prêtées par les églises du
diocèse de Strengnæs offrent un résumé in-
téressant des richesses d’art religieux en
Suède depuisle xiT siècle jusqu’au siècleder-
nier: Madones et Saints archaïques, crucifix
romans et gothiques, épitaphes richement
sculptées de style Louis XIV et propres à la
Suède, illustreront l’histoire de la sculpture
en bois. Des fonts baptismaux, des peintu-
res, des lustres gothiques en fer, des orne-
ments et des chasubles des xive siècle et siè-
cles suivants compléteront l’histoire de l’art
dans cette partie cenlrale de la Suède. D’un
intérêt tout spécial seront les grands retables
flamands de la cathédrale de Strengnæs, parmi
lesquels le plus important des retables bruxel-
lois du xve siècle. Enfin, en même temps
qu’on pourra étudier les relations entre l’art
suédois et les grands centres de l’art français,
Chartres, par exemple, la cathédrale de Stren-
gnæs, elle-même, du xme siècle, fournira une
image de l’architecture suédoise du Moyen âge.
Pour tous renseignements, s’adresser au
Dr J. Roosval, 24, Norr Mælarstrand, Stock-
holm.
LE SALON
de la Société Nationale des Beaux-Arts
Après une expérience de vingt années, il est
permis de conjecturer la figure que feront, devant
l’histoire, les Salons de la Société Nationale. Ins-
titués dans un but protestataire pour émanciper
les talents et mettre en lumière l’originalité, ils
n’ont pas tardé à choir dans les errements qu’ils
avaient mission de combattre. Faute de se régéné-
rer en acceptant le bénéfice d’apports nouveaux, les
forces, réduites à elles-mêmes, se sont appauvries.
Il ne nous souvient pas avoir éprouvé au même
degré la sensation de la vie qui s’immobilise ; les
seuls changements qui frappent viennent moins
des tableaux que des soins inédits apportés à
leur présentation.
D’ailleurs,au rebours de ce qui se passe ailleurs,
le plus vif de l'intérêt ne va pas à la peinture ;
rien n’y égale en importance et en beauté l’ensem-
ble que montre M. Auguste Rodin. Deux bustes
d’hommes certifient avec quelle autorité il s’em-
pare de la forme, de la ressemblance, comment il
arrive au par dedans moral par l’exaltation des
traits distinctifs en quoi réside le caractère pro-
pre à chaque physionomie ; point d’effigies pour
apparaître davantage expressives et révélatrices.
Par contraste, afin de marquer l’étendue de la
maîtrise et indiquer la tendresse où peut atteindre
un si rude génie, ce sont, à côté, deux torses de
femmes, frémissants de vie et parés de toutes les
grâces de la jeunesse ; les inflexions du modelé y
sont notées par un artiste amoureux, voluptueux,
à la façon d’Ingres; la lumière glisse et joue sur
le plan simplifié ; et le souvenir va aux sculpteurs
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l’ensemble si remarquable d’estampes japo-
naises que possède Le Louvre.
*** On sait qu’avec le château de la Mal-
maison M. Osiris avait légué à l’Etat ses col-
lections et la somme nécessaire pour la cons-
truction d’un musée dans le parc.
Un accord est intervenu entre l’adminis-
tration des Beaux-Arts, l’Institut Pasteur,
légataire universel, et les exécuteurs testa-
mentaires de M. Osiris, aux termes duquel
on renonce à cette construction nouvelle qui
aurait altéré le cadre de la Malmaison. Les
collections seront installées dans le château
même dont beaucoup de pièces sont encore
vides, et la somme d’argent laissée par M.
Osiris pour la construction du musée sera
remise à l’administration des Beaux-Arts.
*** On a inauguré hier vendredi, au Musée
des Arts décoratifs, une double exposition.
La première est celle des œuvres décoratives
de M. Albert Besnard, c’est-à-dire les car-
tons, dessins et préparations de toutes les
peintures murales du maître. L’autre exposi-
tion est celle des œuvres du regretté céra-
miste Chaplet.
*** Le jury d’architecture pour le Salon de
1910 de la Société des Artistes français est
ainsi composé :
MM. Daumet, président; Bernier, vice-pré-
sident; Hannotin et Tournaire, secrétaires;
Laloux, Girault, Devienne, Lambert, Lisch,
Louvet, Redon, Sortais.
Le jury de gravure est ainsi composé :
M. Firmin Bouisset, président; MM. Labat
et Sulpis, vice-présidents ; M. Géry-Bichard,
secrétaire; MM. Alleaume, Boileau, Jules
Jacquet, Laguillermie, Mignon, Mongin,
Ruffe et Trinquier.
*** Gomme nous l’avons déjà annoncé, une
grande Exposition des chefs-d’œuvre de l’art
musulman aura lieu cet été à Munich, sous le
protectorat de S. A. R. le prince-régent de
Bavière. On se propose d’y montrer les plus
remarquables productions de cet art en tous
genres : miniatures, ivoires, bois sculptés,
bronzes, orfèvreries, verres émaillés, céra-
miques, armes, costumes, étoffes, tapis, etc.,
depuis les œuvres sassanides jusqu’à l’an-
née 1/00, dans les divers pays d’Orient et
d’Europe. On y admirera, entre autres, une
série de magnifiques tapis persans apparte-
nant depuis des siècles à la maison de Bavière.
*** Un Congrès international de Numisma-
tique et d'Art de la Médaille contemporaine
aura lieu à Bruxelles les 26, 27, 28 et 29 juin
1910. Pour les adhésions s’adresser à M. A. de
Witte, président de la Commission belge d’or-
ganisation, rue du Trône, 55, Bruxelles.
Le prix de l’adhésion est de 3 fr. ; celui de
la souscription aux mémoires, 20 fr.; à la
médaille de bronze, 10 fr.; d’argent, 25 fr.
Le Congrès sera complété par un Salon
international de la médaille auquel les prin-
cipaux médailleurs du monde entier ont
adhéré.
*** Une exposition d’art religieux aura lieu
du 20 juin au 20 août prochain à Strengnæs,
près Stockholm. Les organisateurs de cette
exposition sont les Sociétés d’art ancien des
provinces de Sœdermanland et de Nerike. Les
œuvres qui sont prêtées par les églises du
diocèse de Strengnæs offrent un résumé in-
téressant des richesses d’art religieux en
Suède depuisle xiT siècle jusqu’au siècleder-
nier: Madones et Saints archaïques, crucifix
romans et gothiques, épitaphes richement
sculptées de style Louis XIV et propres à la
Suède, illustreront l’histoire de la sculpture
en bois. Des fonts baptismaux, des peintu-
res, des lustres gothiques en fer, des orne-
ments et des chasubles des xive siècle et siè-
cles suivants compléteront l’histoire de l’art
dans cette partie cenlrale de la Suède. D’un
intérêt tout spécial seront les grands retables
flamands de la cathédrale de Strengnæs, parmi
lesquels le plus important des retables bruxel-
lois du xve siècle. Enfin, en même temps
qu’on pourra étudier les relations entre l’art
suédois et les grands centres de l’art français,
Chartres, par exemple, la cathédrale de Stren-
gnæs, elle-même, du xme siècle, fournira une
image de l’architecture suédoise du Moyen âge.
Pour tous renseignements, s’adresser au
Dr J. Roosval, 24, Norr Mælarstrand, Stock-
holm.
LE SALON
de la Société Nationale des Beaux-Arts
Après une expérience de vingt années, il est
permis de conjecturer la figure que feront, devant
l’histoire, les Salons de la Société Nationale. Ins-
titués dans un but protestataire pour émanciper
les talents et mettre en lumière l’originalité, ils
n’ont pas tardé à choir dans les errements qu’ils
avaient mission de combattre. Faute de se régéné-
rer en acceptant le bénéfice d’apports nouveaux, les
forces, réduites à elles-mêmes, se sont appauvries.
Il ne nous souvient pas avoir éprouvé au même
degré la sensation de la vie qui s’immobilise ; les
seuls changements qui frappent viennent moins
des tableaux que des soins inédits apportés à
leur présentation.
D’ailleurs,au rebours de ce qui se passe ailleurs,
le plus vif de l'intérêt ne va pas à la peinture ;
rien n’y égale en importance et en beauté l’ensem-
ble que montre M. Auguste Rodin. Deux bustes
d’hommes certifient avec quelle autorité il s’em-
pare de la forme, de la ressemblance, comment il
arrive au par dedans moral par l’exaltation des
traits distinctifs en quoi réside le caractère pro-
pre à chaque physionomie ; point d’effigies pour
apparaître davantage expressives et révélatrices.
Par contraste, afin de marquer l’étendue de la
maîtrise et indiquer la tendresse où peut atteindre
un si rude génie, ce sont, à côté, deux torses de
femmes, frémissants de vie et parés de toutes les
grâces de la jeunesse ; les inflexions du modelé y
sont notées par un artiste amoureux, voluptueux,
à la façon d’Ingres; la lumière glisse et joue sur
le plan simplifié ; et le souvenir va aux sculpteurs