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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 16 (16 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0136
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126

LA CHRONIQUE DES ARTS

Kuzmany sur les jeunes peintres-graveurs autri-
chiens : il s’agit, cette fois, des lithographies
(26 planches originales, dont plusieurs en cou-
leurs, ou reprod. d'œuvres) de MM. E. Orlik,
L.-H. Jungnickel, L. Kasimir, K. Schmoll von
Eisenvvertli, M. Svabinsky, L. Wyczolkowskj, J.
Stanislawski, F. Andri, F. von Myrbach, K.-F.
Bell, R. Friedrich, Max Liebenwein, A. Gluck,
J.-A. Lang, K. Mediz et sa femme Emilie Mediz-
Pelikan, Mathias Schiestl, Rudolf Schiestl, J.
Mehoffer, W. Weiss, E. Trojanowski, S. Kanocki,
et Mme H. Haller-Ostersetzer.

— Dans le supplément, M. J. Meder décrit un
dessin (considéré jusqu’ici à tort comme une gra-
vure) de l’ancienne collection Scbreiber, un Saint
Bernard au pied du crucifix, exécuté d’après une
gravure sur bois bâloise (reproduite ici en re-
gard); — M. A. Weixlgærtner, publie un dpssin
de Durer, jusqu’alors inconnu ; une Sainte Made-
leine, conservé au musée de Budapest (reprod.);
— M. P. Kristeller étudie les plus anciens travaux
de Urs Graf pour les graveurs sur bois (1 fig.); —
etM. Hermann Yoss les productions graphiques
de 1’ « Ecole du Danube », qui rayonnent autour
d’Alhrecht Altdorfer et de WTolf Hubei (étude ter-
minée dans le fascicule suivant) (11 reprod.).

(Fasc. IV). — Études de M. A. Weixlgærtner
sur F. Brangvvyn graveur (2 planches originales
et 15 reprod. d’œuvres) ; — de M. Clément-Janin
sur Gustave Doré (8 reprod.).

(Portefeuille annuel). — L’album de grandes
estampes originales qui sert de supplément annuel
à cette belle revue est composé, cette fois, de quatre
eaux-fortes dues à des artistes bien connus de nos
lecteurs pour la plupart et justement réputés :
l’Américain Joseph Pennell, qui, clans le Pont
d’Alcantara, a déployé ses qualités de vision et de
facture les plus pittoresques et les plus spiri-
tuelles; Luigi Kasimir, auteur d’une belle planche
en couleurs, La Cathédrale Saint-Étienne de
Vienne vue par-dessus les toits de la vieille cité;
Walter Zeising, qui a gravé une Croix de pierre
en Bretagne, et Heinrich Otto un Troupeau de
moutons. Get ensemble est complété par une
planche plus importante et plus remarquable en-
core, offerte en prime aux abonnés : L’Église Saint-
Nicolas de Dixmuiden, qui compte parmi les plus
puissantes évocations du célèbre aquafortiste an-
glais Frank Brangwyn.

BIBLIOGRAPHIE

Le Portrait en France, par L. Dumont-Wilden
(.Bibliothèque de l'art du xvm8 siècle). Bruxelles,
G. van Oest et G‘% 1909. In-4°, 276 p. avec 45 fig.
hors texte.

Ce livre est un exposé de l’évolution qui a été
suivie par le portrait durant le xvm8 siècle, exposé
largement, nettement conçu, et d’une lecture très
attachante. L’auteur débute par une explication de
cette uniformité d’allure et même d’expression
qui s’étend à l’œuvre des Largillière et des Rigaud :
l'idéal du Français étant à leur époque de colla-
borer à l’éclat et à la puissance du roi, « l’orgueil
collectif consentant à se fondre dans l’orgueil im-
périal du chef », chacun s’attache à donner de soi
une image harmonisée au haut caractère du mo-
narque, chacun a à cœur de paraître en quelque

sorte figurer dans son cortège ; l’individualisme
se sacrifie à la grandeur. Ainsi donc, pour cette
première période du xvm8 siècle, la Cour continue
comme précédemment à donner le ton à la société.
Sous Louis XV, au temps de M™8 de Pompadour,
« incarnation royale de la Parisienne », c’est Paris
au contraire qui dirige le goût. Pour comprendre
le monde de la Cour, il faut regarder les salons de
la ville ; quand on voit, par exemple, Versailles
s’accommoder du sans-façon d’un indépendant
comme La Tour, c’est bien que Versailles a fini par
s’associer aux égards dont la société parisienne
témoigne désormais aux artistes. Mais voyez
comme le portrait, pour cette période aussi, dit
bien la manière générale dont on se comportait
dans la haute société, cette sécheresse surtout
d’existence « où l’urbanité tenait lieu de toutes les
vertus » ; comme La Tour est bien l’homme de son
époque en ce sens que son souci de l’analyse cor-
respond exactement à ce constant besoin cle raison
dialectique qui travaillait, minait son temps ! —
Avec Louis XVI, au contraire, le cœur, dans l’ex-
pression du portrait, a pris la place de l’esprit;
pendant la Révolution, sous l’effet de l’ardeur
combative, le tempérament physique souvent s’y
trahira. Cette révision synthétique d’un art qui
tant de'fois se montra merveilleux, s’arrête çà et
là à l’examen de morceaux typiques dont la signi-
fication s’amplifie par les coups d’œil du commen-
tateur hors du cadre. On goûte l’alliance qui s’y
trouve faite de l’histoire et d’unpeu de fine psycho-
logie avec la critique d’art proprement dite ; la
méthode convient, en effet, si l’on veut apprécier
par tous ses côtés un genre qui a le propre de nous
éclairer sur l’attitude sociale d’une époque en
même temps que sur les individus, et qui, pour
avoir été aussi remarquablement pratiqué, a
exigé, non moins que l’œil du peintre, la perspi-
cacité du moraliste.

Prosper Dorbec.

Notre confrère Albert Soubies, utilisant toute
une série de pièces authentiques inédites, publie,
à la librairie Fisclibacher, une étude très intéres-
sante, illustrée de nombreuses et curieuses gra-
vures, sur l’histoire, demeurée jusqu’à présent
fort obscure, du Théâtre Italien au temps de
Napoléon et de la Restauration (in 8°, 30 p.,
av. 13 planches).

Fritz Burger. — Die Villen des Andrea Palla-
dio. EinBeitrag zur Entwicklungsgeschichte
der Renaissance-Architektur. Leipzig, Klin-
khardt et Biermann. In-4°, 158 p., av. 48 pl.

M. F. Burger est disciple du professeur Wœlf-
llin. Il considère l’histoire de l’art non pas seule-
ment comme une succession de faits, dont il suffit
de connaître la genèse, mais comme une manifes-
tation de l’esprit humain qu’il s'agit de mettre en
lumière par une méthode d’analyses et de compa-
raisons subordonnée à un-principe philosophique.
Examiné à ce point de vue, l’architecte Palladio
représente, à une étape importante de notre passé
artistique, l’esprit vénitien tel qu’il apparaît, en
peinture, dans les œuvres de Paul Véronèse. En
prenant pour objet d’étude uniquement les maisons
de campagne que cet artiste a construites dans les
environs de Venise, M. Burger dégage, sous la .
froideur apparente des formules, la personnalité a
 
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