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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 20 (14 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0164
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LA CHRONIQUE DES ARTS

îo't

nommé, pour une période de cinq années,
chargé de cours titulaire (4° catégorie) d’une
classe préparatoire de violon au Conserva-
toire national de musique et de déclamation,
en remplacement de M. Desjardins, décédé.

*** Le Service des Travaux historiques et
de la Bibliothèque de la Ville de Paris a
ouvert mercredi dernier à l’hôtel Lepeletier
de Saint-Fargeau, 29, rue de Sévigné, la qua-
trième des expositions documentaires dont
son chef M. Marcel Poète a pris l’heureuse
initiative en 1907. Cette exposition est consa-
crée à la transformation de Paris sous le
Second Empire.

Cette exposition restera ouverte jusqu’au
1er octobre.

*** Mardi dernier a eu lieu, au Salon de la
Société des Artistes français, l’inauguration
des expositions rétrospectives des oeuvres de
J.-C. Chaplain, de Chauve! et de Boilvin.

*** On a découvert au Villars, près de
Tournus (Saône-et-Loire), dans un vase de
poterie fine de l’époque romaine, des mon-
naies en argent qui sont frappées aux effigies
des empereurs Philippe (mort en 248), Dèce
(mort en 251) et de sa femme Etruscille, Va-
lérien (mort en 263), Postume (mort en 268)
et de sa femme Salonine, Tétricus père (267-
273) et Tétricus fils (267-272).

Ce trésor, enfoui au lieudit les Perrières,
semble avoir été caché au moment de la fa-
meuse insurrection des Bagaudes, paysans
gaulois, qui ravagèrent Autun et la région de
270 à 277.

Ces pièces de monnaie, qui sont très bien
conservées, ont été déposées au musée de
Tournus.

*** Pendant les travaux de construction
d’une voûte d’égout sur la place du Capitole à
Toulouse, on a mis au jour des fragments de
l’enceinte romaine élevée au commencement
du iv° siècle, particulièrement la base d’une
des deux tours rondes en assises de pierres
cubiques et briques qui flanquaient la porte
ouverte sur le flanc nord de l’enceinte et
dite la Porterie, Portoria, que précédait un
ouvrage avancé, découvert il y a quelques
années à l’angle nord-ouest de la place.

Sur le nouveau dallage de la place, des
traits de forme et de couleur différentes indi-
queront la direction, l’épaisseur et les con-
tours de ces tours.

*** Nous avons le plaisir d’apprendre que
notre savant collaborateur, M. André Michel,
conservateur au musée du Louvre, vient
d’être nommé membre associé de l’Académie
royale de Belgique (classe des Beaux-Arts) et
de" l’Académie royale des Beaux-Arts de
Milan.

*** Notre compatriote le peintre Albert
Besnard vient d’être chargé par le gouver-
nement hollandais de décorer la grande salle
du Palais de la Paix, à La Haye.

Un des anciens édifices de Florence, le
palais Davanzati, construit au commence-
ment du xivc siècle pour les Davizzi et qui

appartint ensuite, de 1578 à 1838, à la famille
des Davanzati, vient d’être ouvert au public
après avoir été restitué dans son état primitif
par l’expert Yolpi, qui l’avait acquis en 1901 :
les plafonds et les lambris anciens et, dans cer-
taines salles, des peintures à fresque ont été
remis au jour, et les appartements ont été
garnis de meubles et d’objets d’art qui lui
rendent sa physionomie d’autrefois.

PETITES EXPOSITIONS

Vingt Peintres du xixe siècle
(Galerie Georges Petit)

Applaudissons d’abord à cette exposition, qui
prouve qu’on peut attirer le public mondain avec
d’autres peintures que celles du xvme siècle, pour
lesquelles il semblait avoir un goût par trop exclu-
sif. Réjouissons nous aussi de voir comment la
large place donnée au grand Delacroix imposera à
plus d’un qui comprenait mal le maître une idée
plus complète de son inspiration virile, auprès de
laquelle celle de tous nos contemporains semble
fluette. Les cavaliers arabes, où les rouges remuent
l’âme comme de belle musique, lè Combat du Giaour
et du Pacha, la Chasse au lion, le Portrait du
Comte Palatiano ,YArabe montant à cheval,1e Bon
Samaritain, apportent, après la vente Gbéramy et
le don Moreau-Néiaton une nouvelle preuve de la
jeunesse immortelle de ce maître splendide. La
réunion unique de figures de Corot sera un des
autres bienfaits de cette exposition. E le montrera
entre autres choses combien hâtive et insuffisante
fut celle du Salon d’Automne dernier. Entre le
Portrait de M. Mole et celui de Mme d'Haussonville
de Ingres, une Baigneuse de Corot permettra de
constater une fois de plus comment le dessin des
deux maîtres est hardiment vrai, respectueux du
caractère « naturaliste », comme on disait vers
1830. « Le vrai a fait Homère et Raphaël », disait
Ingres. « Toute chose imitée de la nature est une
œuvre et cette imitation mène à tout », ajoutait-il.
Corot aurait-il parlé autrement? Voyez les acces-
soires des deux portraits, quelle modestie dans
l’imitation ! Mais les chairs ne sont pas de la
même peinture, et ne font point oublier Mw° De-
vançai/.

Daumier et Millet, qui voisinaient déjà en 1800,
sont bien des classiques, l’un malgré lui (1), l’autre,
qui dès sa jeunesse eut le culte de Poussin, très
volontairement. Daumier et Millet voient en sculp-
teurs ; leurs figures composeraient des bas-reliefs
et plus d’une fois rappelleraient la statuaire fran-
çaise du xme siècle. La couleur de Millet a foncé;
mais voyez dans ses pastels cette trouvaille émou-
vante : le groupe de la mère donnant la pâtée
aux canetons, tandis que l’enfant repousse du
pied l’oie gloutonne. Fit-on plus grand avec une
action plus simple? Et les Fugitifs, de Daumier
(collection Esnault Pelterie), le plus beau peut- 1

(1) Un jour, chez Steinheil, M. Bracquemond ayant
dit à Daumier : « Le ventre législatif et la Cha-
pelle Sixtine (d’Ingres), c’est le même dessin »,
Daumier, protestant d’abord, finit par acquiescer,
et, la discussion terminée, Corot s'écriait : Eh bien !
maintenant on va chanter une chanson !
 
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