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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 22 (28 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0182
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172

LA CHRONIQUE OES ARTS

M. Besnard a recherché au Mont Saint-Michel
les vestiges des églises primitives, celle de l’épo-
que carolingienne et celle qui fut élevée à la suite
de l’écroulement de 1103; il apporte les résultats
personnels auxquels il aboutit et y étudie le déve-
loppement de l’architecture monastique.

Le Musée central germano-romain de Mayence

Le Moyen âge avait donné au Rhin le nom de
« rue des Prêtres » (Pfaffengasse) à cause des églises
et des couvents innombrables qui lui faisaient
cortège depuis Bâle jusqu’à Cologne : c’est bientôt
« rue des Musées » qu’il faudra l’appeler. Car nulle
part les musées n’ont pris un développement plus
rapide que dans cette Allemagne rhénane où les
progrès de l’éducation artistique vont de pair avec
le prodigieux accroissement de l’activité économi-
que. Après l'inauguration du Musée modèle de
Darmstadt et la fondation de la Galerie de peinture
moderne de Mannheim, voici que le Musée ger-
mano-romain de Mayence rouvre ses portes, et
cette réouverture, qui a eu lieu le 3 mai, a tout
l’attrait d’une inauguration, car le musée, enrichi
et remanié à la suite d’un travail de plusieurs
années, apparaît transformé de fond en comble.

On peut dire qu’il réalise aujourd’hui l’idéal que
s’était proposé son fondateur Ludwig Linden-
schmit. Il s’agissait de réunir et de classer les princi-
paux monuments de l’art et de la civilisation germa-
niques depuis les âges préhistoriques jusqu’à l’épo-
que de Charlemagne. Ce musée do vait être, en somme,
pour la Germanie ce que notre Musée des antiquités
nationales de Saint-Germain-en-Laye est pour la
Gaule. Pour une pareille entreprise, aucune ville
n’était mieux désignée que Mayence, l’ancienne
Moguntiacum, qui fut à l’époque romaine la rési-
dence du légat de la Germanie supérieure. Le
Musée central germano-romain de Mayence, admi-
rablement installé dans une aile du vieux château
des princes-électeurs, au bord du Rhin, est encore
plus riche en antiquités préhistoriques et romaines
que le musée provincial de Bonn, et l’Empire a re-
connu son importance nationale en lui accordant
une subvention qui s’ajoute à celle du grand-duché
de Hesse.

Les collections sont groupées en trois départe-
ments distincts : Antiquités préhistoriques; —
Antiquités romaines ; —Antiquités mérovingien-
nes et carolingiennes. Le rez-de-chaussée est ré-
servé aux monuments de la préhistoire depuis
l’époque paléolithique jusqu’à l’âge du bronze. On
a rassemblé au premier étage tout ce qui se rap-
porte à la civilisation provinciale romaine. Une
salle spéciale contient tous les monuments figur és
de l’art antique représentant des Germains.

On ne pouvait songer, bien entendu, à illustrer
tout le développement de la civilisation germani-
que par des monuments originaux. A côté de 5.000
originaux, les collections du muséé contiennent
plus de 20.000 moulages systématiquement classés
qui fournissent de précieux éléments de comparai-
son. Le classement rigoureusement scientifique
tient compte à la fois de l’ordre chronologique et
de la répartition topographique.

Gomme dans tous les musées modernes dignes
de ce nom, on a pris soin de réserver à côté des
salles d’exposition (Schausœle) destinées à donner

au grand public une idée d’ensemble de la succes-
sion des civilisations sur le sol germanique, des
salles d’études (Studierræume), où les objets emma-
gasinés qui ne se prêtent pas à être exposés peu-
vent être commodément étudiés par les spécialis-
tes. Ce principe de la dualité des séries, préconisé
par les Américains, devrait être appliqué dans
tous nos musées français, dont le vice essentiel est
un fastidieux et inutile encombrement.

Ces travaux délicats et absorbants d’installation
et d’aménagement n’ont pas empêché les conser-
vateurs des différents départements de poursuivre-
l’établissement de catalogues scientifiques dont la
publication est déjà en cours.

Grâce à ce labeur méthodique, l’Allemagne est
dotée aujourd’hui d’un Musée d’antiquités germa-
niques qui peut se mesurer sans désavantage avec
notre musée de Saint-Germain, et Mayence sera dé-
sormais un centre de recherches de premier ordre
pour l’étude de la préhistoire et de la civilisation
romaine en Germanie.

Louis Réau.

REVUE DES REVUES

V Revue de Paris (15 mai). — A propos de
l’exposition récente, au Musée des Arts décoratifs,
des cartons, esquisses et dessins du peintre Albert
Besnard — qu’a suivie hier l’inauguration des
peintures de la coupole du Petit-Palais, — notre
collaborateur M. Paul Jamot publie sur cet ar-
tiste une étude très fine et très complète où sont
particulièrement bien mises en valeur ses qualités
d’amoureux de la vie, de décorateur élégant et
brillant, et la qualité spéciale de son originalité
faite de l’amalgame des diverses influences (les
Italiens et les Français du xvm' siècle, les im-
pressionnistes, Rubens) subies par lui.

X Revue des Deux-Mondes (15 mai). — M. Ro-
bert de la Sizaranne donne sur l’exposition des-
peintres du xrx° siècle en ce moment ouverte à la
galerie Georges Petit, une étude où sont retracés
avec justesse et éloquence les caractères de la sensi-
bilité et de l’oeuvre de ces grands artistes : Corot,.
Millet, Rousseau, Troyon, Delacroix, etc.

O Le Mois littéraire et pittoresque (avril). —
Article de M. J. Ageorges, sur les animaux
sculptés de M11* Poupelet (Il reprod.).

(Mai). — Les Madones de Raphaël, par M. Abel
Fabre (14 reprod.).

BIBLIOGRAPHIE

Index du « Mercure de France », par M. Étienne
Deville. Paris, J. Schemit. Un vol. petit in-4°
de xl-263 pages.

La Chronique a indiqué dès le premier jour (1)
l’importance qu’il convenait d’attribuer à la créa-
tion de la Bibliothèque Jacques Doucet. Un centre
nouveau d'études, libéralement pourvu, se trouve 1

(1) V. Chronique des Arts du 23 janvier 1909.
 
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