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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 28 (13 Août)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0230
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LA CHRONIQUE DES ARTS

Au Musée du Louvre

La collection des dessins du xix* siècle vient
d’ètre l’objet, au Louvre, de remaniements très
heureux et qui les mettent beaucoup plus honora-
blement et avantageusement en valeur. Us devaient
se contenter à peu près uniquement, autrefois, d’un
étroit couloir reliant les salles Thiers à l’escalier
Thomy-Thiéry. Ce couloir même a été réinstallé
dans des conditions qui en rafraîchissent l’aspect,
et de nouveaux éléments y ont été introduits çà et
là. Des aquarelles charmantes de Granet, deGabat,
d’Isabey ou de Lami y sont venues voisiner avec
celles de Paul Huet. Dehodencq y fraternise avec
Delacroix et avec Henri Régnault, comme Corot
avec Millet. On y voit un morceau typique de
Cals (Portrait de femme âgée), don récent géné-
reusement fait par Mme Bellery-Desfontaines en
souvenir de son mari, ainsi que des dessins de
goût classique de Ravier ou du P. Besson.

Mais c’est au second étage du musée qu’on a
surtout une agréable surprise. Une salle toute
nouvelle y a été installée, à proximité des salles de
peinture moderne, qui en est en quelque sorte le
complément et qui, réunissant un choix des plus
beaux dessins des maîtres du xixe siècle, leur rend
un hommage mérité. Ce sera désormais la salle
d’honneur des dessins modernes. Ingres y est avant
tout le triomphateur et y prend une telle impor-
tance, que la salle pourrait presque porter son
nom. La belle série des cartons de vitraux pour la
chapelle Saint-Ferdinand des Ternes (1842) ou pour
celle de Dreux (1844), qu’on n’avait pas vue depuis
longtemps dans une installation d’une homogénéité
si bien appropriée, est exposée ici d’ensemble, re-
prenant en haut des murailles son rôle décoratif,
comme une suite de fresques aux matités harmo-
nieuses. Au-dessous sont- venus se ranger en un
ou deux panneaux les merveilleux dessins du
maître, études, .compositions et portraits, qui sont
une des gloires du musée. Ingres ne perd pas
d’être vu ainsi sous un double aspect, en sa finesse
délicate en même temps qu’en sa noble grandeur,
mieux qu’il ne pouvait l’être jadis dans le petit
cabinet qui lui servait de chapelle.

Près de lui ont trouvé place en deux autres
groupes homogènes : d’une part, Delacroix, repré-
senté par un ensemble de notes variées, d’un crayon
ferme et nerveux ou d’un brillant éclat de couleur,
considérablement enrichi en ces derniers temps,
surtout grâce au généreux concours de la Société
des Amis du Louvre; de l’autre, Millet, Corot,
Iiervier ou Ravier, évoquant le souvenir du grand
mouvement naturaliste du siècle et de l’observation
attentive de la réalité, notamment dans le paysage.
II est fâcheux, d’ailleurs, que sur ce point le Lou-
vre n’ait pu, faute d’éléments, introduire de grands
noms comme ceux de Théodore Rousseau ou de
Troyon, par exemple, lacunes qui seront à combler
dans l’avenir. Enfin une étonnante aquarelle de
Lami, Souper de la reine d'Angleterre dans la
salle de spectacle de Versailles, récemment rentrée
au Louvre, est enchâssée comme une pierre pré-
cieuse dans un entourage choisi de pièces colorées,
d’époque ou d’esprit romantique, qui la soutien-
nent et l’encadrent harmonieusement, à une dis-
tance suffisante de la trop vive lumière pour qu’elle
ne puisse en souffrir, tandis que, sur une paroi
voisine, Henri Régnault ou Carpeaux célèbrent, de

leur côté, les élégances et les fêtes du Second Em-
pire. On s’est appliqué ainsi de place en place à
constituer des ensembles intimement unis, soit
par le sujet, soit par les tonalités ou le sentiment.

Le cabinet voisin de la salle des pastels, autre-
fois occupé par Ingres, va recevoir très prochai-
nement le magnifique ensemble de miniatures, de
dessins et d’aquarelles de Jean-Baptiste Isabey, si
libéralement légué au musée par Mme Rolle, qui
se trouvera là évidemment dans son cadre, par
l’emplacement comme par les dimensions. Ce sera
le digne pendant de la petite salle Van Blaren-
berghe, qui lui fait vis-à-vis. Signalons aussi que,
sur le revers d’un des portraits destinés aux nou-
velles acquisitions, dans la salle des Portraits
d’artistes, viennent d’être placés les quatre pré-
cieux dessins acquis par le Louvre à la vente A.
von Lanna, ainsi qu’une charmante miniature d’un
livre d’Heures français du xvi° siècle (La Vierge
et l'Enfant), provenant de la vente Anatole Gruyer
et qu’a récemment donnée M. Jules Maciet avec
son habituelle générosité. Ce groupe d’œuvres-
menues, délicates et fines constitue également une
harmonie d’un goût exquis.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 6 août

Donations. —- Lecture a été donnée:

1° Du décret autorisant l’Académie à accepter
définitivement la donation entre vifs qui lui a été-
faite par M. Clausse, architecte, d’un titre de rente
de 1.000 francs en faveur des pensionnâmes archi-
tectes de la Villa Médicis, pour faciliter leurs tra-
vaux de restauration d’un monument antique ;

2° De l’extrait d’un testament de Mma veuve
Ambroise Thomas, léguant à l’Académie, en mé-
moire de son mari, une rente annuelle de 1.200 fr.,
pour être partagée entre les jeunes musiciens
admis au concours définitif du grand prix de
Rome.

Prix. — Le prix Jean Leclaire (architecture), de
la valeur do 1.000 francs, est partagé également
entre MM. Castel, élève de M. Louis Bernier, et
Maillard, élève de M. Laloux.

Le prix Abel-Blount a été décerné à M. Tour-
non, élève de M. Louis Bernier.

Académie des Inscriptions

Séance du 30 juillet

Condoléances ; Don. -*■ Le secrétaire perpétuel
donne lecture des adresses de condoléances éma-
nant de plusieurs académies étrangères : l’Académie
royale de Belgique, celle d’Autriche, celle de Ber-
lin, etc., exprimant leurs condoléances au sujet
de la mort de M. Léopold Delisle.

Le président, M. Edmond Pottier, annonce que
l’éminent savant a légué à l’Académie une somme
de 4.000 francs, avec charge d’entretenir sa tombe,
celle de sa femme et celle de Burnouf. Le surplus
devra être consacré à l’achat de livres pour la
bibliothèque.

Documents chinois. — M. Chavannes étudie
 
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