La chronique des arts et de la curiosité (1910)

ET DE LA CURIOSITÉ

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d’anciens documents chinois écrits sur des fiches
de bois qui ont été découverts, au nombre de près
de deux mille, par l’explorateur Aurel Stein, le
long de l’ancienne Grande Muraille à l’extrême
ouest de la Chine. Ces documents sont datés la
plupart du ier siècle avant et du ier siècle après
notre ère. Us nous permettent de reconstituer dans
tous ses détails la vie des colonies militaires qui
étaient chargées de protéger la route menant dans
les contrées d’Occident. Il nous ont conservé en
même temps quelques débris de livres anciens,
parmi lesquels un recueil de recettes médicales,
un traité de divination, un calendrier de l’an 63
avant Jésus-Christ, un autre de 59 avant Jésus-
Christ.

Séance du 5 août

L'Aigle funéraire. —M. Franz Cumont, corres-
pondant étranger, rappelle que les stèles funérai-
res d’Hierapolis de Syrie, la ville sainte de là déesse
Atargatis, sont régulièrement ornées d’un aigle
éployé tenant dans ses serres ou dans son bec une
couronne. Il se demande quelle idée on attachait à
ces symboles adoptés dans un des centres princi-
paux du paganisme sémitique. Il fait voir que
l’aigle était, suivant les croyances populaires, le
messager des Baals solaires, chargé de faire re-
monter jusqu’à eux les âmes libérées de leurs
corps. On doit, lui semble-t-il, rapprocher ces em-
blèmes du rituel usité lors de l’apothéose des
empereurs romains. On lâchait du haut du bûcher
un aigle qui, selon les auteurs anciens, portait au
ciel l’âme du souverain divinisé.

MM. Collignon, le duc de Loubat, Bouché-Le-
clercq, Clermont - Ganneau, Heuzey, présentent
quelques observations relatives à la vulgarisation
orientale de l’apothc'ose et au développement du
culte solaire. M. Clermont-Ganneau, en particulier,
rappelle qu’en Egypte tout défunt devient un Osi-
ris, toute défunte un Isis. L’aigle de Jupiter peut
avoir été substitué à l’épervier égyptien et ainsi, à
Rome, chaque impératrice avait, comme génie per-
sonnel, sa Jnnon ; chaque empereur, son Jupiter
ou son Apollon qui, à sa mort, remontait au ciel.

Un manuscrit de la Laurentienne. — On igno-
rait, dit le comte Paul Durrieu, pour qui Jean
Mielot, chanoine de Lille, qui vivait au milieu du
xv° siècle, avait traduit en français, entre autres
livres, le Romuleon de Roberto délia Porta, his-
toire abrégée des Romains jusqu’à Constantin.

M. Durrieu a rencontré récemment à la Biblio-
thèque Laurentienne de Florence un exemplaire
de l’ouvrage, qui contient une dédicace au duc de
Bourgogne Philippe le Bon. Il a reconnu, en outre,
qu’il avait eu pour possesseur d’abord le duc de
Bourgogne Charles le Téméraire, puis plus tard
le duc de Lorraine Antoine le Bon, fils de René de
Yaudémont.

Tout porte à croire, conclut M. Durrieu, que ce
manuscrit pourrait bien être un trophée de victoire
recueilli par la maison de Lorraine dans les ba-
gages du Téméraire, qui est venu, on le sait, périr
en 1467 devant Nancy.

Découverte d'un monument antique. — L’Aca-
démie reçoit une série de photographies représen-
tant un fragment d’un monument archaïque récem-
ment découvert dans l’île d’Eubée, représentant
l’enlèvement de l’amazone Antiope par Thésée. Ce
monument sera conservé au musée d’Athènes.

Société Française de Numismatique

Séance du 7 mai

La Société est informée que l’Académie des Ins-
criptions lui a décerné le prix Duchalet, et que l’un
de ses membres, le colonel Allotte de la Fuye, a
obtenu le prix Drouin.

M. Sudre présente une pièce d’essai, frappée à
la Monnaie en 1879, et obtenue en unissant les
métaux d’une pièce d’or de 5 francs et d’une d'ar-
gent de même valeur.

Le comte de Castellane communique un denier
inédit du pape Boniface VIII pour le Comté Ve-
naissin émis en 1300 dans l’atelier de Sorgues.

M. Bordeaux produit un document d’archives
établissant que le rat qui figure sur des monnaies de
l’atelier d’Arras estle « différent » dumaître Edmond
Artus. Il signale ensuite l’emploi, sous le règne
de Louis XII, du b minuscule gothique comme
lettre de l’atelier de Bourges. Il présente, en outre,
la liste des différents des graveurs pour tous les ate-
liers de France en 1786.

Le Dr Baillache décrit trois pièces inédites de la
collection de M. de Marchéville.

M. Blanchetlit un passage de Sauvai intéressant
pour l’histoire monétaire.

-K»X-

REVUE DES REVUES

O Bulletin des Musées de France (1910, n° 3).

— Articles de M. G. Lecomte sur les collections de
la mission Pelliot au Musée du Louvre (3 fig.) ; —
deM. L. D. sur la série d’œuvres d’Isabey, récem-
ment léguée au Louvre par Mm° Vv0 Rolle (4rep.);

— de M. Henri Chabeuf sur les Pleurants des
tombeaux des ducs de Bourgogne et l’histoire de
leurs vicissitudes.

— Nouvelles des musées nationaux et des mu-
sées de Paris et de province.

X Les Arts (août). — Fascicule consacré à la
récente Exposition des Vingt peintres du dix-neu-
vième siècle à la galerie Georges Petit : étude par
M. Maurice Hamel, accompagnée de 36 reproduc-
tions.

Z Le Mois littéraire et pittoresque (août). —
Michel-Ange peintre de la Sixtine, par M. Abel
Fabre (13 reprod.).

BIBLIOGRAPHIE

Bologne, par P. de Bouci-iaud (124 fig.) ; — Car-
thage, Timgad, Tebessa et les villes antiques
de l’Afrique du Nord, par René Cagnat, de
l’Institut (113 fig.) ; —Cracovie, par Mme Marie-
Anne de Bovet (118 fig.) ; — Bruxelles, par
Henri TIymans (139fig.); — Troyes et Provins,
par Lucien Morel-Payen (120 fig.). — Paris,
Ii. Laurens. In-4° (Coll, des Villes d'art célè-
bres).

Vienne, par J. Charles-Roux (41 grav.); — Va-
lence, par Jeanne de Flandreysy et Etienne