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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 31 (24 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0254
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244 LA CHRONIQUE DES ARTS

Corneille de la Chapelle aurait pris en sous-loca-
tion en 1533. » Ces deux inscriptions écarteraient
le nom de Quentin Matsys, mort en 1530. Sur le
deuxième tableau, M. de Mély lit en français :
« Doict le roy à maître Corneille de la Chapelle,
son peintre, la somme de 2.000 livres à prendre
sur la gabelle du sel. » M. de Mély pense donc
qu’il faut restituer ces tableaux au peintre Corneille
de la Chapelle, dit également Corneille de Lyon,
qui, venu de Flandre à Lyon en 1544, devint
peintre du roi en 1547 et mourut en 1574.

Jacques-François Blondel

ADMIRATEUR DE L'ARCHITECTURE GOTHIQUE

C’est un fait aujourd’hui bien établi que les
débuts du romantisme ne doivent être cherchés ni
chez Victor Hugo, ni chez Lamartine, ni chez Cha-
teaubriand, mais qu’on les rencontre dès le milieu
du xvine siècle. Pourquoi n’en aurait-il pas été de
même pour la réhabilitation de l’art du Moyen
âge, que les plus hardis n’osent faire remonter au
delà de la fondation, par Lenoir, du Musée des
Monuments français ? Pourquoi des qualités es-
sentiellement romantiques, comme l’imagination
et la sensibilité, et celles qui en découlent, le goût
du pittoresque et l'amour du passé pour lui-même,
qui ont fait comprendre et aimer l’art gothique
aux Chateaubriand, aux Victor Hugo, aux Miche-
let, n’auraient-elles pas eu le même effet chez les
hommes de la seconde moitié du xvme siècle, ou au
moins chez certains, puisqu'elles existent dès ce
moment et qu’on en saisit nettement l’action en
d’autres domaines ?

Néanmoins, ce n’est pas sans étonnement qu’on
trouve de tels sentiments chez l’architecte Jacques-
François Blondel, professeur à l’Académie royale
d’architecture, traducteur de Vignole, et auteur
de Y Architecture française et du Cours d'archi-
tecture civile. Le passage qu’on va lire est extrait
d’un ouvrage inédit de Blondel, écrit en 1760 et
intitulé : Recueil contenant la description, les
plans, les élévations et les coupes du château de
Blois, et précédé d’une Introduction contenant
quelques observations sur plusieurs édifices des
villes d'Orléans et de Blois, des châteaux de
Chamlord et d'Amboise, de la Roche-Courbon, de
l’abbàie de Marmoutiers, de la ville de Tours et
du château de Richelieu (1). C’est à propos de la
cathédrale Sainte-Croix d’Orléans que Blondel
expose cette opinion.

« Nous ne craignons pas de l’avancer ici. Ce
« genre gothique, poussé à un tel point de perfec-
« tion, devroit peut-être rester consacré pour la
a structure de nos temples, de préférence à cette
« multitude d’ordres et de membres d’architecture,
« qui pour l’ordinaire range nos églises dans la
« classe des bâtiments destinés à l’habitation des
« grands; en effet quelle noblesse, quelle dignité,
« quel repos s'offre aux yeux des connoisseurs, en
<« entrant dans ce temple ! un caractère religieux
« affecte l’âme; une admiration contemplative nous
« fixe et nous détermine à la piété ; caractère es-

(1) Voyez sur les circonstances qui amenèrent la
composition de ce travail et les conditions dans
lesquelles il fut exécuté : Arch. Nat., OH326,
liasse 14, et OH827, liasse 1.

« sentiel que devraient présenter aux fidèles tous
« les monuments de l’espèce dont nous parlons.
« De grandes hauteurs de voûtes, qui, en les exa-
« minant, portent les esprits vers la Divinité, une
« élégance ingénieuse qui satisfait la raison, une
« belle simplicité qui se suffit à elle-même et fait
« aimer le recueillement, sont les effets qu’on
« éprouve dans l’intérieur de cet édifice, ce que
« l’on sent rarement dans nos églises modernes.
« Tant de vraies beautés, sans doute, sont les
« motifs qui ont déterminé à faire à ce monument
« un frontispice dans le genre gothique, qui fut
« commencé en 1736 sur les desseins de M. Ga-
« briel le père ; cette idée d’unité des dehors aux
« dedans est louable, mais il aurait été à désirer
« que l’architecte de l’église l’eût aussi été dupor-
« tail ; car il est à craindre que ce nouveau gothi-
« que, qui n’approche pas à beaucoup près de
« l’ancien, ne présente une disparité considérable
« qui nuira nécessairement à l’accord général de
« ce monument.

« Nous le répétons, exempt de préjugé, nous
« croïons que l’architecture gothique corrigée de
« ses écarts serait convenable pour la décoration
« de nos temples : leur ordonnance alors n'aurait
« rien de vulgaire ; ce genre deviendrait un genre'
« particulier pour les édifices sacrés, qui conser-
« veroient par ce moïen un caractère qui n’auroit
« rien de commun avec les autres bâtiments. II ne
« s’agiroit pour cela que de perfectionner certaines
« parties de détail, qui restitueraient à cette ar-
« chitecture toutte sa beauté, et lui ferait atirer le
« suffrage qu’on ne peut se refuser d’accorder à
« un assés grand nombre de monuments de cette
« espèce, mais que quelques désassortiments ré -
« pandus dans leur décoration par les hommes
« subalternes de ces temps-là ont fait condamner
« à l’oubli par nos modernes, sans considérer que
« de l’architecture gothique et de l’architecture
« mauresque il peut naître un genre intéressant,
« tel qu’on le remarque dans l’intérieur de l’église
« de Ste-Groix ».

(Bibliothèque de l’Institut, ms. in-fol. N125F, p. 2).

Pierre Lesueur.

-K*>*-

REVUE DES REVUES

V Mercure de France (1er septembre). —
M. Franck Delage résume excellemment, dans un
article très documenté et d’un vif intérêt, toutes
nos connaissances actuelles touchant l’art de
l’homme préhistorique, que nous ont révélé les
gravures et peintures de cavernes découvertes au
cours de ces dernières années, principalement en
Espagne et en France (on connaît actuellement
50 de ces cavernes : 30 en Espagne, 19 en France
et 1 en Italie). Il décrit, comme notre éminent
collaborateur M. Edmond Pottier l’a fait naguère
dans la Gazette (1), ces figurations, parfois très
remarquables d’observation et de caractère, d’ani-
maux (ce sont les plus nombreuses) ou d’hommes,,
ces ensembles de signes géométriques ; il expose
les phases de progrès, puis de décadence, par les-
quelles cet art primitif a passé et le sens de ces
représentations où les archéologues s’accordent à

(1) V. Gazette des Beaux-Arts de décembre 1907,.
p. 441.
 
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