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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 32 (8 Octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0265
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ET DE LA CURIOSITE

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Ier siècle de notre ère, puis rebâti au n° siècle ou
au ni8 siècle avec deux absides. Les monnaies les
plus tardives qui s'y sont rencontrées sont de Te-
tricus, de Constantin et d’Arcadius. Cet édifice a
été détruit parles chrétiens qui y ont tout broyé.
Les murs sont recouverts de peintures où se re-
marquent des rectangles rouges et des dessins de
fleurs variées ; une foule de fragments de marbres
très riches gisent sur le sol. Une piscine rectangu-
laire, pavée en mosaïque, où l’on descend par trois
marches, reçoit des eaux de source captées avec
un soin méticuleux et amenées par des conduites
de bois où l’eau, après plus de quinze siècles, coule
encore. On a rencontré deux ex-voto en forme de
bustes, d’autres en forme de torses, de cuisses et
de pieds. Il n’est donc pas douteux que ce temple
était celui d’un dieu guérisseur où les malades
venaient se baigner pour obtenir leur guérison.
Son nom se retrouve sur deux des ex-voto : il
s’agit de cet Apollon Moristagus dont on connais-
sait déjà le nom par une inscription trouvée en
décembre 1632 à Alise, considérée bien à tort comme
suspecte et brisée en 1813. Cette pierre rappelait
la réfection du portique dédié au dieu par Tiberius
Niger. Les fouilles continuent actuellement.

Les découvertes de la mission Pelliot. — M. Cor-
dier annonce que le gouvernement chinois a fait
transporter à Pékin le surplus des manuscrits
trouvés dans une grotte, dont la meilleure partie a
été rapportée en France par M. Pelliot : il y a là
encore des textes du vu8 siècle, et une commission
chinoise s’occupe d’en dresser le catalogue.

La civilisation élamite. — Le R. P. Scheil lit un
mémoire relatif à l’expansion de la langue anza-
nite, parlée et écrite parle peuple d’Elam. Le pre-
mier document qui subsiste de cette langue, re-
monte au xxxvie siècle avant notre ère ; c’est la
charte d’alliance du vainqueur Naram Sin avec
l’Elam vaincu. Du xxxvi8 au ive siècle avant Jé-
sus-Christ, la langue anzanite a été parlée par les
populations les plus civilisées de l’Orient, du golfe
Persique aux sources du Tigre, principalement
dans les pays du Nord et du Nord-Est, voisins de
la Médie et de la Perse.

M. Pottier, président, observe que la céramique
élamite est de beaucoup supérieure, également,
aux céramiques voisines : la culture du peuple
d’Elam, à en juger ainsi par son industrie comme
par sa langue, paraît répondre à une supériorité
intellectuelle marquée ou à une civilisation plus
avancée.

La sculpture préhistorique. — M. Salomon
Reinach présente la restitution ingénieuse, faite
par M. l’abbé JBreuil, d’un objet mutilé et mysté-
rieux en bois de renne trouvé au Mas d’Azil, par
Édouard Piette et interprété trop hâtivement par
cet initiateur comme un sphinx préhistorique. Il
s’agit, en réalité, d’un propulseur décoré en ronde-
bosse de l’image d’un coq de bruyère ; on en pos-
sédait déjà un autre décoré d’un bouquetin.
L’arme, désignée sous le nom de propulseur, a été
employée à l’époque préhistorique, avant l’inven-
tion de l’arc, pour quadrupler la vitessse de jet des
flèches légères destinées à lâchasse des petits ani-
maux. Ce petit bâton est encore employé aujour-
d’hui en Australie et par les Esquimaux du Nord
de l’Amérique.

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REVUE DES REVUES

O Bulletin des Musées de France (1910, n° 4).

— On trouvera dans cette livraison la reproduc-
tion, accompagnée de savants articles de M. André
Michel et de M. P. Leprieur, des œuvres récemment
acquises par le département des sculptures et celui
des peintures et dessins du musée du Louvre : les
bustes d’Antoine Coypel par Coyzevox et de Noël-
Nicolas Coypel par J.-B. Lemoyne ; les deux beaux
dessins de l’école française du xiv8 et du xv* siècle
achetés à la vente Lanna. — M. P. Vitry donne
ensuite une note sur le musée de la Société des
Amis du vieux Reims, récemment fondée (2 fig.),

— et M. L. Deshairs sur l’Exposition chinoise du
musée des Arts décoratifs.

Y Les Arts (septembre). — Livraison consacrée
spécialement à un nouveau musée de Florence : le
Musée Stibbert, formé delà riche collection d’armes
et d’armures réunie par le chevalier Frédéric
Stibbert, décédé en 1906, et qui constitue une des
plus belles armerias du monde. 37 belles gravures
donnent des vues des salles ou reproduisent les
pièces les plus remarquables.

B La Revue hebdomadaire (24 septembre). —
Intéressante étude de M. Pierre Hepp sur les
tapisseries de Mignard et de Coypel qui ont été
exposées cet été à Versailles (2 repr., et repr. des
bustes de Mignard, par Desjardins, et d’Antoine
Coypel, par Coyzevox).

X Le Tour du Monde (13, 20 et 27 août, 3, 10 et
17 septembre).— Le commandant E. Lunet de La-
jonquière, chargé de missions archéologiques en
Extrême-Orient, décrit dans un récit de voyage
De Saigon à Singapour autour du golfe de Siam,
accompagné de nombreuses gravures, les anciens
monuments de l’art klimer et de l’art siamois qu’il
a étudiés : les temples d’Angkor, les pagodes de
Petchabouri, la grotte-sanctuaire de Yala, etc.

BIBLIOGRAPHIE

Table des Procès-verbaux de 1 Académie
royale de peinture et de sculpture (1648-
1793), rédigée pour la Société de l’Histoire de
l’art français par M. Paul Cornu. Paris, J.
Schemit. in-8, vn et 228 p. à 2 col.

Voici un ouvrage extrêmement précieux que les
travailleurs nous sauront gré de signaler à leur
attention. On sait quelle mine de renseignements sur
l’ancienne Académie royale de peinture et de sculp-
ture constituent les procès-verbaux de ses séances,
conservés au secrétariat de l’École des Beaux-Arts et
qui, pendant longtemps jalousement détenus, furent
publiés par Anatole de Montaiglon, sous les auspices
de la Société de l’Histoire de l’art français, en dix
volumes, de 1875 à 1892. Le savant éditeur avait rêvé
de donner à sa publication le complément indis-
pensable qu’elle réclamait : une table détaillée des
noms et des matières. Sa mort, survenue en 1895,
 
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