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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 34 (5 Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0280
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LA CHRONIQUE DES ARTS

l’ouvrage se termine par une courte description
de la curieuse église Saint-Martin qui contient
des parties antérieures à lJépoque romane.

Trois autres monographies sont consacrées à des
édifices civils. Le château de Rambouillet s’impose
à l’attention autant par les souvenirs qu’il évoque
que par son intérêt artistique. M. Longnon, après
avoir précisé l’origine, toute modeste, du château,
montre les intentions et le goût des propriétaires
successifs à qui Rambouillet a dû son charme et
sa renommée, décrit l’ornementation et les curio-
sités des appartements, les beautés du parc et les
oeuvres d’art qu’il renferme, fixe, enfin, aussi
exactement que possible, la date de construction
ou de réfection des diverses parties de l’édifice
dont un plan en cinq couleurs rend sensibles les
transformations.

Fervent de notre art français du xvn* siècle,
M. Louis Dimier était bien préparé à écrire l’his-
toire de l’Hôtel des Invalides. Avec la méthode
sûre et l’érudition que nos lecteurs lui connaissent,
il a raconté en détail l’histoire de la vaste cons-
truction de Mansard, et décrit d’une façon très
complète l’édifice, les œuvres d’art et les musées
qu’il renferme. Avant ou après une visite aux In-
valides, la lecture de ce petit volume sera des
plus fructueuses; elle aidera à apprécier comme
il convient ces façades majestueuses, ce dôme, cette
église, cette chapelle célèbre. Gomme dans les
autres volumes de la collection, de très nombreuses
gravures remettent en mémoire les œuvres les plus
remarquables du monument et aussi les pièces les
plus belles du Musée d’artillerie, du Musée de
l’armée, etc., qui ont trouvé asile aux Invalides et
qui jusqu’ici n’étaient décrites que dans des cata-
logues spéciaux.

De même, le capitaine de Fossa, qui depuis
longtemps a fait du château de Vincennes l’objet
de ses études, était l’historien désigné de cet édi-
fice, pour lequel jusqu’ici manquait un guide
autorisé et précis. Désormais les visiteurs sauront
que la vieille résidence royale, n’est pas qu’un
« vieux fort », mais bien une merveille offrant des
spécimens incomparables d’architecture des xiv8 et
xvii* siècles et méritant do retenir toute l’atten-
tion. En lisant ce petit volume, en regardant les
plans et les gravures qui l’illustrent, on se repré-
sentera ce qu’a été cette fameuse habitation, et
on comprendra que le donjon, les tours, les
rem] arts de Charles Y, la Sainte-Chapelle, les
pavillons Louis XIV, font partie de ces richesses
artistiques delà France qu’il faudrait ne pas laisser
perdre par insouciance ou ignorance, et qui doivent
être mises en valeur. Le livre du capitaine de
Fossa n’est donc pas seulement un guide ; c’est un
plaidoyer en faveur du vieux château, un appel à
tous les amis des arts pour qu’ils se liguent en vue
d’obtenir la désaffectation d’une partie des bâti-
ments et leur libre accès aux visiteurs.

Dans la collection des notices archéologiques
plus détaillées, publiées par l’éditeur Longuet, où
ont déjà paru L’Abbaye de Saint-Denis et La Ca-
thédrale Notre-Dame de Paris, un autre monu-
ment illustre, et d autant plus cher à notre sou-
venir qu’il a souffert, voici quarante ans, des coups
sauvages de la guerre, la cathédrale de Strasbourg,
vient d’étre étudié en détail par un écrivain qu’un
livre récent a montré bien informé des choses d’Al-
sace, M. Georges Delaliache. Avec une sûreté d’in-
formation, une netteté d’exposition remarquables,

il a résumé d’abord l’histoire de l’édifice, des
origines jusqu a nos jours, puis décrit partie
par partie l’admirable construction d’Erwiu de
Steinbach : la crypte, le chœur et le transept
avec ses portails ; la nef et ses bas-côtés; le nar-
thex et la façade occidentale avec son peuple de
statues entre lesquelles se détachent les célèbres
allégories de l’Eglise et de la Synagogue, les ex-
pressives figures des Prophètes, des Vertus, des
Vierges sages et des Vierges folles-, les tours; la
flèche ; les vitraux ; enfin le mobilier : le baptis-
tère et la chaire du xve siècle ; l’horloge astrono-
mique, etc. Ce résumé clair et précis de rensei-
gnements qu’il fallait auparavant chercher dans
de nombreux ouvrages spéciaux constitue un guide
précieux, qu’enrichissent encore de nombreuses
illustrations ou planches en phototypie cl’une
finesse extrême donnant la restitution du projet
d’Erwin, des vues extérieures ou intérieures de
l’édifice, des reproductions des plus beaux mor-
ceaux : portails, statues, chaire, baptistère, etc.

Le merveilleux ensemble architectural et sculp-
tural qu’est la cathédrale de Milan, avec sa forêt
de pinacles et de fléchés de marbre tant de fois
célébrée, mérilait bien aussi une monographie dé-
taillée. Un historien consciencieux et bien in-
formé, M. Charles Romussi, vient de nous la donner
sous forme d’un petit livre, abondamment illus-
tré, traduit en français, qui constituera pour les
visiteurs du Dôme un guide très utile. L’au-
teur, qui est un des administrateurs du Dôme, a
pu facilement et abondamment puiser dans les ar-
chives du monument dont un de nos compatriotes,
l’architecte parisien Nicole Bonaventy, traçait, en
1390, le dessin de l’abside et, qu’à la même épo-
que un autre Français, Le Roy, ornait le premier
d’une sculpture : une Pietà, qu’on voit encore au-
jourd'hui dans le trésor. Des fondations au sommet
de la grande aiguille que surmonte la Vierge dorée,
M. Romussi a suivi l’histoire de la construction
et de la décoration de l'édifice et nous décrit toutes
les œuvres d’art qui en forment la parure :
sculptures, vitraux, tapisseries, orfèvreries, etc.,
que reproduisent plus de trois cents gravures.

A. M.

Histoire de Charles Martel. Un album in-18 de
102 planches, précédé d’une notice de 23 pages,
par le P. van den Gheyn. — Bruxelles, Vromant,
imprimeur-éditeur.

Nous avons signalé en son temps cette collec-
tion, qui constitue une sorte de pendant belge à
celle qu’institua chez nous la phototypie Ber-
thaud. M. AHomant poursuit son entreprise en
faisant paraître aujourd’hui, dans un album de for-
mat commode et de prixabordable, la reproduction
des cent deux miniatures de Loyset Liedet (1470;
qui illustrent ïHistoire de Charles Martel et de ses
successeurs. Une notice du P. van den Gheyn est
placée au seuil de l’ouvrage. 11 y rappelle qu’une
signature a déterminé de façon certaine l'auteur
de ces miniatures; il explique les mutilations su-
bies par le manuscrit de la Bibliothèque royale de
Bruxelles et comment un feuillet égaré appartient
aujourd’hui au musée du Louvre; il donne enfin
un « essai de catalogue » des travaux d’enlumi-
nure attribuables à Loyset Liedet.

Pour en revenir à l'Histoire de Charles Martel,
on ne saurait que souscrire à l’appréciation qu’en
 
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