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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 35 (19 Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0288
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278

LA CHRONIQUE DES ARTS

— Dans chaque fascicule, une chronique, due à
M. L. Serbat, tient les lecteurs au courant de
toutes les nouvelles archéologiques : fouilles, dé-
couvertes, actes de vandalisme, principales études
parues dans les périodiques français et étrangers.

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BIBLIOGRAPHIE

Le Château de Tournoël. Paris, H. Champion,
éditeur Un vol. in-8° de 308 pages, illustré
de 40 planches, texte et dessins par M. Gatian de
Clerambault.

Il est, en Auvergne, un vieux château qui solli-
cite à divers titres l’attention des archéologues.
C’est du château de Tournoël qu’il s’agit. Peu de
forteresses médiévales ont aussi miraculeusement
échappé aux ravages de la tourmente révolution-
naire et défié le péril, plus redoutable encore,
des restaurations hasardeuses. Une partie impor-
tante de ses archives est parvenue jusqu’à nous
et des documents nombreux permettent de recons-
tituer ce qu’était la vie des seigneurs au temps
jadis. On conçoit que de tels éléments aient été
de nature à piquer la curiosité et à susciter l’étude
d’un érudit et d’un artiste tel que M. Gatian de
Clerambault. Pour traiter ce sujet, il s’est placé
tour à tour au point de vue de l’art, du droit et
de l’histoire. Le crayon à la main, en des vues
d’ensemble et de détail, il a retracé quantité
d’aspects divers du château. Plusieurs reproductions
directes de peintures et de motifs d’ornements
s’ajoutent à ces illustrations originales. Textes et
images font de cette monographie une contribution
précieuse à l’histoire de la vie et de la pensée fran-
çaises durant la période du Moyen âge.

Quatre dialogues sur la peinture, de Francisco
be TIollanda, mis en français par Léo Rouanet.
Paris, II. Champion, éditeur. Un vol. in-18
de xxxiii et 237 pages.

Envoyé de Portugal à Rome afin d’y suivre la
renaissance italienne, Francisco de TIollanda vécut
dans l’intimité de Michel-Ange. Il put recueillir
de la bouche même du maître l’expression de ses
idées, et aussi ses théories, ses doctrines esthé-
tiques. La connaissance de ces entretiens fami-
liers est indispensable à qui veut ne pas s’en tenir
à une notion superficielle de l’esprit de Buonarroti ;
ils forment un complément logique aux travaux
contemporains de Condivi et de Yasari. Une tra-
duction en allemand des quatre « dialogues » a été
publiée dès 1899 ; pour la première fois on les
trouvera transcrits en français, sans omissions ni
suppressions. Une préface biographique et biblio-
graphique, deux anciens portraits de Michel-Ange
et un frontispice parent ce volume et contribuent à
en augmenter encore l’attrait.

NECROLOGIE

On annonce la mort de M. Jean-Emile Renié,
artiste peintre, décédé à Paris, le 13 novembre, à
l’âge de soixante-quinze ans. Né à Paris, il fut
élève de Diaz et de Théodore Rousseau et com-

mença d’exposer, comme paysagiste, au Salon de
1867. Il fit des vues de la forêt de Fontainebleau,
du Mont Saint-Michel, d’Espagne et des Pyrénées.
Il avait obtenu une mention honorable en 1881,
avec une toile représentant Le Village de Gèdres,
route de Gavarriie.

Le sculpteur Justin-Ghrysostome Sanson est
décédé, le 2 novembre, à Paris, à l’âge de soixante-
dix-sept ans. Il était né à Nemours, le 10 août
1833. Elève de Lequien et Jouffroy, il entra à
l’École des Beaux-Arts en 1854, obtint en 1859 le
deuxième prix au concours de Rome et, en 1861, le
grand prix avec cette composition : Chryséis ren-
due à son père Ulysse. Sa carrière fut féconde.
Parmi ses œuvres les plus importantes citons :
Diogène demandant l'aumône aux statues (1861),
bas-relief que possède le musée de Melun ; Le Dan-
seur de saltarelle, statue en plâtre qui figura en
bronze à l’Exposition Universelle de 1867 ; Suzanne
au bain, Danseur romain, divers bustes et mé-
daillons de personnages connus, une Pietà, etc. Au
Salon de cette année figuraient une statuette et une
statue en plâtre: Coquetterie et Jeanne d’Arc sur
le bûcher. Gomme travaux décoratifs, on lui doit
La Paix, La Guerre, La Science et VHistoire,
bas-reliefs en pierre à la nouvelle salle des Etats
cour du Carrousel ; L’Architecture pour le pavil-
lon Mollien au nouveau Louvre ; un Saint Pierre
à l’église Saint-François-Xavier ; La Loi et La
Justice, La Société protégée par la force, Les
Coupables punis par la: Justice, Le Droit, Le
Châtiment, pour le Palais de Justice d’Amiens ;
La Musique, pendentif au nouvel Opéra. Justin
Sanson avait obtenu une médaille de 3e classe en
1866 et à l’Exposition Universelle de 1867, une
autre médaille en 1869, une médaille de 2e classe
à l’Exposition Universelle de 1878, et une médaille
de bronze à celle de 1889. Il était chevalier de la
Légion d’honneur depuis 1870.

On annonce de Tours la mort de M. André Sto-
relli, qui a péri, le 5 novembre, sur la route de
Tours à La Flèche, dans un accident d’automobile.
C’était un artiste et un écrivain ; il avait notam-
ment illustré d’eaux-fortes et de jolies aquarelles
des notices écrites par lui sur les châteaux du
Blaisois, et remplies de documents inédits. Il
avait consacré, il y a quelques années, un très
intéressant et très luxueux volume au sculpteur
J.-B. Nini.

Le mois dernier est mort . le compositeur
de musique Georges-Amédée-Saint-Glair Ma-
thias. Né à Paris le 14 octobre 1826, il fut élève de
Kalkbrenner, puis de Chopin, dont il était le der-
nier disciple direct. Deuxième second prix de Rome
en 1848, il fut professeur de piano au Conservatoire
de 1862 à 1887 et eut parmi ses élèves Raoul Pugno,
I. Philipp, Camille Chevillard, etc. Il a publié
ses Souvenirs il y a une dizaine d’années.

M. Viollet-le-Duc, ancien chef du bureau des
Monuments historiques, secrétaire de la commis-
sion des mêmes Monuments, chevalier de la
Légion d’honneur, est décédé à Louveciennes
(Seine-et-Oise). Il était le fils du célèbre architecte.
 
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