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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 36 (3 Décembre)
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ET DE LA. CURIOSITÉ

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une importante exposition de l’œuvre (mé-
dailles, plaquettes et dessins) de notre re-
gretté compatriote J.-C. Chaplin. Le cata-
logue, très artistement présenté, qui comprend
15L numéros, est précédé d’une préface de
M. Deneken.

PETITES EXPOSITIONS

Exposition des élèves de Gustave Moreau
(Galerie Hessèle)

C’est de beaucoup la plus intéressante exposi-
tion de cette quinzaine. Par l’atelier de Moreau ont
passé les peintres les plus divers et les plus origi-
naux. Cet homme dont renseignement était si fort,
et dont les maximes courent encore l’école, a été le
maître des artistes les plus opposés, de MM. Guérin,
Bussy et Matisse, aussi bien que de M. Maxence.
On retrouve ici toute une filiation de peinture
idéaliste et des figures de rêve splendidement
ornées : voyez par exemple les envois de M. Marcel
Béronneau. Mais on trouve tout autant de peinture
directement copiée de la vie : M. du Gardier a donné
des scènes charmantes, M. Sabatté et tant d’autres
de la peinture exacte, franche et bien vue. Il serait
extrêmement carieux de suivre à travers les tem-
péraments la déformation de renseignement tech-
nique de Moreau. Il faisait peindre par petites
touches libres et dispersées, laissant de l’air
entre elles. Le procédé est très visible dans
les tableaux de M. Décote, par exemple, ou de
M. Morisset. Il donne un effet charmant dans un
très joli petit nu de M. Baignères. Au contraire la
touche devient plus large, plus définitive chez
M. Guérin; elle se change en un large plan robuste
chez M. Henri Matisse, qui a ici deux fort belles
études. Comment ne pas citer enfin entre ceux
des élèves de Moreau qui sont vraiment ses fils
spirituels, et qui sont demeurés originaux, M. Des-
vallières, qui a ici une délicieuse Annonciation !

Expositions Dalou
(Galeries Ilébrard et Susse)

On a réuni rue Boy ale et boulevard de la Made-
leine une quantité de maquettes, de bustes, de figu-
rines de Dalou, de la plus affligeante médiocrité.
Il est difficile de voir quelque chose de plus com-
mun, de plus officiel, et de plus dépourvu de style.
Les portraits ont, avec une ressemblance des
traits, un convenu de pose et d’expression qui les
dénature. Il n’est pas jusqu’à un petit enfant qui
ne pose déjà, et qui ne soit académique dès le
maillot.

Exposition Ciiamaillarjq
(Galerie Bernheim)

Après une très courte exposition de M. Luce,
la galerie Bernheim nous montre des paysages de
M. Chamaillard, très dessinés, très composés et
qui valent surtout par cet arrangement des plans,
des motifs et des ciels. Ils sont peints en hachures
de tons purs, ou presque purs, où l’on reconnaît
le vert émeraude, le bleu d'outremer, le jaune de
cadmium clair, le vermillon, et, si je ne me
trompe, le vert véronèse. L’ensemble est plus dis-
tingué que savoureux, facilement acide et souvent
sec, quoique quelques paysages donnent une belle
impression d’atmosphère et soient réellement,
comme on dit, sous le ciel.

Expositions Stetson et' Ridel
(Galerie Georges Petit)

L’exposition de M. Stetson est inégale. Dans la
figure elle est quelquefois extrêmement faible.
Mais il y a de jolis paysages, peints d’une peinte
grasse, avec une interprétation solide et simplifiée
des arbres. Il y a surtout un très joli esprit de
tache et de mise en page : silhouettes de sémina-
ristes allemands à la soutane rouge, adroitement
placées dans la campagne romaine, scènes, cor-
tèges, et trois femmes penchées qui regardent le
départ d’une galère.

M. Louis Ridel est un artiste délicat, qui com-
pose bien et qui a, avec de la grâce et de l'expres-
sion, un vif sentiment de l’unité et de l'harmonie.
Il peint dans une couleur un peu privée de vibra-
tion et de transparence, mais distinguée et qu’il
sait modeler. Ce qu’il y a de plus nouveau dans
son exposition, c’est, à côté de tableaux plus
calculés que spontanés, de très vives et souvent
très jolies études faites au bord de la mer : une
vague, une plage nue où repose une épave, un
port à Marseille; le tout animé de charmantes
qualités de peinture.

Exposition Jouas
(Galerie des Artistes modernes)

Des dessins de Paris et de Versailles, des éten-
dues vues des tours de Notre-Dame, des coins de
la Cité : le tout d’un dessin fin, exact, très soigné,
un peu fade et insubstantiel. Un air d’illustration
plutôt que de vie.

Henry Bidou.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 19 novembre

Eloge. — Au début de la séance, M. de Selves
donne lecture de la notice qu’il a écrite sur la vie
et les travaux de M. Gruyer, son prédécesseur à
l’Académie.

Candidatures. — Il est ensuite donné lecture
des lettres des candidats au fauteuil de M. Fré-
miet. Ces candidats sont par ordre alphabétique :
MM. Antonin Caries, Ernest Dubois, Gardet,
Hugues, H. Lefebvre, Peynot, Sicard, Verlet.

L’Académie ajoute le nom de M. Gustave
Michel.

Séance du 26 novembre

Legs. — L’Académie est autorisée à accepter
définitivement le legs qui lui a été fait, par MUe Vic-
toriana Saturnina de Badiola, d’une somme de
100.000 francs dont les arrérages serviront à créer
un prix dit «prix Badiola», destiné, soit tous les
ans, soit à des intervalles plus éloignés, à être
attribué aux jeunes architectes qui, ayant concouru
une ou plusieurs fois pour le grand prix de Rome,
n’auront obtenu que le second prix et se trouve-
ront hors d’état de concourir de nouveau par suite
de la limite d’âge.

Pour empêcher un acte de vandalisme. —
M. Daumet communique une lettre de M. Bœswil-
vvald relative au projet, dont nous avons déjà parlé,
de démolition des deux mosquées de la ville
d’Alger.
 
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