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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 39 (24 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0320
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LA CHRONIQUE DES ARTS

par Dierick Bouts [et nous pensons que ce pourrait
être celui de la National Gallery]; ....le pourtrait
d’une femme avecq un couvre-chef de toile blanche
en guise d’une Béguine ou nonnain, en huyle sur
carton, fait par Albrecht Bouts », etc. Les prix
d’achat mentionnés varient de 3 1/2 à 30 florins ;
quelques-uns sont comptés en patars, de 3 à 13.

— Ernst Steinmann, Les crevasses de la cha-
pelle Sixtine. L’auteur, qui a vu à la lumière
électrique et touché les peintures de Michel-Ange,
déclare formellement que foutes les fissures dont
il a été question dans la livraison d’août du
Burlington sont réelles ; les plus anciennes avaient
été remplies avec une mixture de gomme et de cire,
ce qui a pu faire croire qu’elles étaient peintes.

— William Bankin, L'Art en Amérique (3 pl.).

(Novembre). — Guy Dickins, L’Art à Sparte.
Étude historique à partir du viie siècle (3 pl. et
20 fig. dans le texte).

— Note sur un Alchimiste de la collection de
MM. Dowdes'well, fort analogue et un peu posté-
rieur comme date au beau van O stade de la Na-
tional Gallery (1 pl.).

— Christiana J. Herringham, Notes sur les des-
sins des tapis orientaux (28 article) (16 fig. et2pl.
hors texte).

— Roger E. Fry, Notes sur la Pinacothèque de
Munich. L’auteur étudie le « guide » du Dr Karl
Yoll, dont il approuve certains changements d’at-
tributions (par exemple FA donation des Mages et le
Baiser de Judas retirés à Th. Bouts) qui exige-
raient des preuves singulièrement fortes pour être
admis.

— W.-H. James Weale, Lancelot Blondeel (lsr ar-
ticle (1 pl.).

— A.-G. Temple, L’Lnstitut Whitworth de Man-
chester.

— E.-Alfred Jones, Deux pièces de vieille orfè-
vrerie appartenant à lord Rosebery.

(Décembre). — Note anonyme sur la réorgani-
sation du South Kensington, qui a pour nouveau
directeur le savant bien connu M. Gecil Smith.

— Campbell Dodgson, Une peinture de Cranach
(trois têtes de femmes) au musée de Trurs (Angle-
terre) (1 pl.).

— E. Agnes R. Haigh, Une origine proposée
pour la faïence persane (2 pl.).

— Friedrich Sarre, Le Monument hittite cl’Ivriz
et le dessin d’un tapis cl’Asie-Mineure (1 pl.).

— Christiana J. Herringham, Notes sur les des-
sins des tapis orientaux (3e article) (3 pl. hors
texte et 28 fig.).

— James Weale, Lancelot Blondeel (2e article)
(2 pl.).

— A. J. Finberg, Un tableau de Turner : Paysage
avec troupeau dans l'eau.

— E.-Alfred Jones, Quelques masses en argent
anglaises (1 pl.).

— Oswald Sirén, L'Art en Amérique (2earticle)
(4 planches).

BIBLIOGRAPHIE

Le Mont Saint-Michel, par M. Paul Goût, Paris,
Armand Colin et Cle. 2 vol. in-8% illustrés.

Il faut se réjouir de toutes les études dont le
Mont Saint-Michel est l'objet. Elles exaltent l’ad-
miration due à un monument unique dans les fas-

tes de l’art ; elles aident aussi à le défendre contre
les profanations du vandalisme moderne. La pu-
blication dont il s’agit aujourd’hui revêt un carac-
tère d’exceptionnelle importance ; songez qu’elle
comprend deux forts volumes atteignant à un total
de près dehuit cents pages etqu’elle groupe environ
cinq cents illustrations de toutes sortes, scrupu-
leusement documentaires, éclairant et fortifiant à
plaisir les leçons du texte !

Ce texte a pour auteur l'architecte auquel l’État
a confié le soin de conserver et de restaurer cette
double œuvre de la nature et de l’art, et ce ne sont
pas les moins curieuses pages du livre, celles
où M. Paul Goût s’explique sur la façon dont
il comprend les charges et le principe de sa mis-
sion. Mais on s’abuserait à croire que l’ouvrage est
tout uniment d’ordre technique ; ce qui lui vaut
notre sympathie, c’est que M. Paul Goût s’y mon-
tre historien averti et artiste sensible autant qu’ar-
chéologue érudit. Un détail de sculpture trouve à
l’intéresser et à l’émouvoir autant qu’un rapport
de masse ou de volume. Le document d’archive a
pour lui autant de prix qu’un plan ou qu’une
épure. Avant de procéder à la description raison-
née et critique du monument, le mieux n’était-il
pas d’en faire revivre l’histoire religieuse et mili-
taire ? Les différents aspects de l’abbaye et ses
variations topographiques à travers la suite des
âges sont tout d’abord rappelés; succède le récit
des vicissitudes du mont depuis les Gaulois et les
ermites chrétiens jusqu’aux temps modernes. Ce
que cette première partie peut offrir d’un peu sé-
vère est compensé par un appendice où abondent
les considérations curieuses sur la vie monastique,
sur les pèlerinages, sur l’ordre des Chevaliers de
Saint-Michel et sur les prisons de l’abbaye
(tome I, p. 308-378).

Le deuxième volume de l’ouvrage est consacré
dans son entier à l’architecture du monument.
M. Paul Goût en traite avec sa compétence profes-
sionnelle, avec un souci d’exactitude jaloux de
ne laisser aucun point dans l’ombre, mais aussi
avec une sensibilité qui ne se dément pas un
instant : elle donne infiniment de vie et de charme
à ses descriptions. Ce sera son mérite propre d’avoir
établi l’existence de l’ancienne collégiale et des
fondements du monastère carolingien devenus les
substructions de la basilique romane. A cet égard,
les travaux et les recherches de M. Goût appor-
tent une contribution essentielle à l’histoire de
l’architecture romane en France. Dans la suite, on
apprendra de l’auteur comment au xii“ siècle
les développements et les transformations ont
conduit le monastère à l'état où nous le voyons,
comment surgit, au xm*, la conception d’une entre-
prise d’allure imposante, de proportion gigantes-
que, comment, enfin, le xv' siècle et la Renaissance
voulurent ajouter de nouvelles parures à la beauté
d’une œuvre désormais complète et parfaite... (1)

Les pèlerins de la religion et de l'art qui visi-
tent chaque année en nombre le Mont Saint-Michel
ont désormais à leur disposition un guide enthou-
siaste, fidèle et sûr. Les hommes d’étude aux-
quels l’histoire de l’art monumental est chère
trouveront ici, en dehors des renseignements par-

(1) Un vocabulaire des différentes parties de
l’abbaye et de la ville forme à cetie seconde partie
de l’ouvrage un appendice de la plus précieuse
utilité pratique. i
 
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