Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1910

DOI issue:
Nr. 40 (31 Décembre)
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0324
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
314

LA CHRONIQUE DES ARTS

du môme peintre : Le Tsarévitch passant une
revue.

Le musée de Cluny s’enrichit d’un bracelet
d’or indien et d’un portrait signé Gervex.

Le musée de Caen reçoit deux portraits de
famille dus au pinceau de M. Edouard De-
taille.

*** Le statuaire Justin-Ghrysostome San-
son, mort récemment, vient de fonder, par
son testament, un prix annuel de 1.000 francs,
destiné au jeune sculpteur, concourant pour
la villa Médicis, qui aura remporté le second
prix de Rome.

Il a légué, d’autre part, 3.000 francs à la
Société des Amis du vieux château de Ne-
mours où est installé le musée, auquel il laisse
ses collections composées de tapisseries,
verreries, faïences, camées, statues et ta-
bleaux, et a légué 10.000 francs à la Société
des Artistes de la fondation Taylor.

*** Le Journal Officiel vient de publier un
arrêté du ministre de l’Instruction publique
réglant les conditions du prix fondé par M.
Üsiris, sous le nom de « grand prix Osiris ».

Ce prix sera attribué tous les ans à la suite
d’un concours spécial non public, qui aura
lieu à une date choisie par le ministre entre
le 20 novembre et le 20 décembre et auquel
seront appelés à prendre part les lauréats,
hommes ou femmes, ayant obtenu dans l’an-
née un premier prix dans les classes d'art
lyrique et dramatique. Ce prix, d’une valeur
de 5.000 francs, ne pourra pas être partagé.
Il sera décerné par le ministre des Beaux-
Arts sur la présentation d’un jury choisi par
le Conseil supérieur d’enseignement du Con-
servatoire parmi les membres des deux sec-
tions, musicale et dramatique. Quatre mem-
bres (deux pour la section musicale et deux
pour la section dramatique) seront en outre
désignés pour suppléer les membres du jury
qui se trouveraient empêchés. Ce jury sera
présidé par le sous-secrétaire d’Etat des
Beaux-Arts ou, à son défaut, par le directeur
du Conservatoire.

Le prix des années 1907, 1903 et 1909 sera
décerné sur la présentation du jury institué
pour 1910. Toutefois, à titre exceptionnel, le
prix de ces années ne donnera pas lieu à un
concours; le choix du titulaire sera simple-
ment laissé à l’appréciation du jury sur
l’examen des titres invoqués par les candi-
dats. Les lauréats de 1908 et 1909 auront
droit, comme ceux de 1910, à un prix de
5.000 francs. Ceux de 1907 ne recevront que
la portion de la rente acquise entre la date
du décès de M. Osiris et le 1er janvier 1908.

*** Mme veuve Frémiet vient de faire don à
la ville de Dijon du plâtre original du Saint
Michel qui surmonte la flèche de l’abbaye du
Mont-Saint-Michel.

D’autre part, l’Etat qui avait acquis, en
1900, la statue de Rude en bronze doré, par
Frémiet, vient d’offrir cette statue au musée
de Dijon.

*** Mm® la comtesse de la Roclie-Aymon
vient de faire classer par l’administration des
Beaux-Arts parmi les monuments histori-

ques la chapelle de Champigny-sur-Veude
(Indre-et-Loire), dont elle est propriétaire.
Cette chapelle, qui appartenait à l’ancien châ-
teau des Bourbon-Montpensier, contient une
série de vitraux célèbres du xvi° siècle, re-
traçant, en trois registres, la Passion du
Christ, l’histoire de saint Louis et la généalo-
gie des Bourbons.

sic** Le tableau de notre compatriote M. A.
Stengelin, Clair-obscur en Hollande, qui fi-
gura au dernier Salon de la Société Nationale
des Beaux-Arts, a été acquis par le musée
d’Amsterdam.

PETITES EXPOSITIONS

Première Exposition rétrospective
de Peintres-Graveurs
(Galerie Devambez)

Cent cinquante-sept planches extrêmement inté-
ressantes, dans des états souvent curieux, et dont
quelques-unes sont très belles. Une série de
Daubigny occupe le fond d’une salle : douze gra-
vures, dont le Gué et l'Arbre aux corbeaux, si
largement traités. Des Delacroix, dont la Rencontre
de cavaliers maures, la Lionne déchirant la
poitrine d'un Arabe, le beau portrait de M. Fré-
déric Viliot ; deux petites litho^ seulement, mais
admirables, de Raffet ; une suite de Corot, rapide-
ment traités, émouvants et vivants; un très beau
portrait d’Ingres; des Jacque, des Jongkind:
moulins, arbres, maisons, indiqués sous de
grands ciels ; des arbres de Théodore Rousseau,
magnifiques de grandeur ; des Millet, où paraît
à l’excès le caractère littéraire ; une série de
Paul Huet, étonnamment colorée : il est vraiment
impossible de rendre plus brillamment, avec
l’encre et le papier, les jeux vibrants de la lu-
mière. Enfin des Bresdin, des Cabat, des vues de
Yenise de Joyantet des vues de Paris de Meryon,
celles-ci un peu froides et austères, mais vigou-
reuses.

« L’Éclectique »

(Galerie des Artistes modernes)

Peu de peinture, et souvent médiocre, sauf quel-
ques Morisset et des paysages de M. Vuillaume,
mais de jolis envois d’art décoratif, et particuliè-
rement de ceux du métal. Les dinanderies de
M. L. Bonvallet ont des accents aigus, des arêtes
et des ombilics qui leur donnent un caractère
particulier; M. E. Robert a de charmants fers
forgés, comme ce devant de foyer où de petites
feuilles décorent un grillage, ou comme la délicieuse
lampe en forme d’œuf dans des tiges courbées.
M. Frank Scheideckcr a de très agréables métaux
découpés; M. Dunand de beaux vases; M"’* Myto
René-Jean a fait de la feuille du buis, de celle du
chêne et de fruits en pierre verte, des bijoux d’un
goût pur.

Entre les émaux, il faut citer ceux de M. Feuil-
lâtre, cette boîte ocellée comme la queue d’un paon,
ce papillon qui est, je crois, une vanesse, et cet
autre, bleu, dont l’abdomen estime énorme pierre,
et cet autre en opale. M. Dammouse a montré ces
grès et ces porcelaines en forme de corolles, sem-
blables à ceux qu’on avait vus à la Nationale. De
belles eaux-fortes de M. Le Meilleur et des ouvrages
de corne de M11* O’Kin.
 
Annotationen