DOI Heft:
Nr. 23 (17 Juin)
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178
LA CHRONIQUE DES ARTS
musique et de déclamation, en remplacement
de M. Guilmant, décédé.
*** Le mercredi 7 juin a eu lieu, au musée
du Louvre, l'inauguration des collections de
photographies, gravures et moulages d'ceuvres
d'art réunis par le professeur Lannelongue
pour la création d'un musée à Gastéra-Ver-
duzan (Gers).
Le lundi 12 juin a été inaugurée au
musée d'Ennery, 59, avenue du Bois-de-
Boulogne, l'exposition des nouvelles collec-
tions rapportées d'Antinoé par M. A. Gayet
(campagne de 1911).
*** La préfecture de la Seine vient d'ouvrir
une enquête, qui durera jusqu'au 20 juin,
pour inviter les habitants du Vie arrondisse-
ment de Paris à donner leur avis sur la créa-
tion d'une place nouvelle au débouché de la
rue Dauphine devant le Pont-Neuf. La créa-
tion de cette place, des plus utiles comme
dégagement, absorberait une partie des quais
Conti et des Grands-Augustins ; elle serait le
premier jalon de la percée de la rue de Rennes
prolongée vers le Pont-Neuf. Ainsi disparaî-
trait, sans doute à tout jamais, le projet
contre lequel nous avons protesté, de cons-
truire le « pont de la Monnaie » qui détruirait
toute la belle perspective de la pointe de la
Cité.
*** La conservation de l'hôtel Biron et de
ses jardins, qu'on croyait sauvés, est de nou-
veau remise en question. La commission du
budget a refusé les crédits demandés pour
leur acquisition, sous prétexte que le gou-
vernement n'avait pas fait connaître à quel
usaore il destinait ce domaine.
o
*** La Ville de Paris vient d'acquérir
l'hôtel de Sens, situé rue du Figuier. Cons-
truit par l'archevêque Tristan de Salazar
(1471-1513), 1 hôtel de Sens est, avec celui de
Gluny, le dernier spécimen à Paris de l'archi-
tecture civile da xve siècle.
**# Le Conseil municipal de Paris vient de
prendre deux délibérations qui seront bien
accueillies de tous ceux qui ont le souci de
la beauté de Paris. Il a décidé qu'aucun em-
placement ne serait plus accordé dans Paris
pour l'érection de statues, bustes ou monu-
ments qu'après une double épreuve : d'abord
les plans, croquis, esquisses seront soumis à
la commission des Beaux-Arts ; ensuite la
maquette « grandeur nature » du monument
sera examinée sur place. Le Conseil a ajouté
qu'en tout cas dix ans devraient s'être écoulés
depuis la mort du personnage à glorifier.
*** Chronique du vandalisme.
On procède en ce moment à la démolition du
château de Vitry-sur-Seine, charmante de-
meure seigneuriale du premier tiers du
xvme siècle, dont l'état de conservation ne
laissait que peu à désirer.
On dit que les façades seront transférées
et reconstruites dans le Nord ; ce n'en est pas
moins une des plus jolies résidences des en-
virons de Paris qui disparaît, stupidement
sacrifiée. Le domaine, encore intact, a été
morcelé il y a quelques années, et l'on avait
fort sagement songé alors à utiliser le châ-
teau pour la mairie ; de mesquines rivalités
locales ont empêché la réalisation de ce pro-
jet judicieux que l'administration départe-
mentale n'a pas songé un instant à encou-
rager.
*** Sous la présidence de M. Maurice Fe-
naille, avec M. Henri Bourin comme secré-
taire et M. Jacques Doucet comme trésorier,
il vient de se constituer une Société pour
l'étude de la Gravure française.
L'objet de la Société est de grouper les
amateurs, les collectionneurs et les érudits
qui s'intéressent à la gravure française et de
publier des ouvrages documentaires consa-
crés à l'histoire de la gravure et des graveurs
en France, depuis les origines jusqu'à nos
jours. Tous les travaux édités par la Société
seront rémunérés. Une cotisation annuelle
de 25 francs donnera droit à tous les ouvrages
que publiera la Société.
Les adhésions et les demandes de rensei-
gnements sont reçues par M. Henri Bourin,
144, rue de Longchamp, à Paris (XVIe).
Le comité de la Société des Artistes
indépendants fait connaître que son exposi-
tion (quai d'Orsay, pont de l'Aimé, est pro-
longée jusqu'au 30 juin inclusivement.
Dans la nuit du 3 au 4 juin, un vol
par effraction a été commis au musée du
Havre. De nombreuses pièces de monnaies
d'or, d'argent, des joyaux et des miniatures
ont été enlevés. Le montant du vol est
estimé à plusieurs milliers de francs. Une
information est poursuivie.
*** En procédant à des travaux dans une
maison située à Chartres en face du clocher
Neuf de la cathédrale, des maçons ont re-
trouvé, cachés sous des planches, six curieux
bas-reliefs formant tympan en arc brisé pla-
cés au-dessus des fenêtres. Trois sont des
décorations purement végétales; un qua-
trième contient deux petites têtes terminant
des volutes ; un cinquième, deux bêtes ailées
dressées l'une vis- à-vis de l'autre ; le sixième,
enfin, quatre personnages dont deux jouent
aux dés et dont deux autres — un homme et
une femme — se battent. D'après M. Jusselin,
architecte départemental, ce serait là l'ensei-
gne d'un tripot, comme il en exista à une cer-
taine époque dans l'enceinte du cloître Notre-
Dame de Chartres. Ces sculptures semblent
remonter à la seconde moitié du xne siècle.
**# A l'occasion des fêtes du Millénaire de
la Normandie, qui ont commencé la semaine
dernière, un très intéressant musée rétrospec-
tif d'art et de folklore normands a été ins-
tallé par la Société du Vieux-Uouen clans l'an-
cienne église Saint-Laurent. Au musée ont
été organisées des expositions d'estampes, de
peinture et d'art décoratif. En outre, un
congrès du Millénaire s'est ouvert le 6 juin,
sous la présidence de M. Liard, vice-recteur
de l'Académie de Paris, Normand d'origine.
D'intéressantes communications concernant
LA CHRONIQUE DES ARTS
musique et de déclamation, en remplacement
de M. Guilmant, décédé.
*** Le mercredi 7 juin a eu lieu, au musée
du Louvre, l'inauguration des collections de
photographies, gravures et moulages d'ceuvres
d'art réunis par le professeur Lannelongue
pour la création d'un musée à Gastéra-Ver-
duzan (Gers).
Le lundi 12 juin a été inaugurée au
musée d'Ennery, 59, avenue du Bois-de-
Boulogne, l'exposition des nouvelles collec-
tions rapportées d'Antinoé par M. A. Gayet
(campagne de 1911).
*** La préfecture de la Seine vient d'ouvrir
une enquête, qui durera jusqu'au 20 juin,
pour inviter les habitants du Vie arrondisse-
ment de Paris à donner leur avis sur la créa-
tion d'une place nouvelle au débouché de la
rue Dauphine devant le Pont-Neuf. La créa-
tion de cette place, des plus utiles comme
dégagement, absorberait une partie des quais
Conti et des Grands-Augustins ; elle serait le
premier jalon de la percée de la rue de Rennes
prolongée vers le Pont-Neuf. Ainsi disparaî-
trait, sans doute à tout jamais, le projet
contre lequel nous avons protesté, de cons-
truire le « pont de la Monnaie » qui détruirait
toute la belle perspective de la pointe de la
Cité.
*** La conservation de l'hôtel Biron et de
ses jardins, qu'on croyait sauvés, est de nou-
veau remise en question. La commission du
budget a refusé les crédits demandés pour
leur acquisition, sous prétexte que le gou-
vernement n'avait pas fait connaître à quel
usaore il destinait ce domaine.
o
*** La Ville de Paris vient d'acquérir
l'hôtel de Sens, situé rue du Figuier. Cons-
truit par l'archevêque Tristan de Salazar
(1471-1513), 1 hôtel de Sens est, avec celui de
Gluny, le dernier spécimen à Paris de l'archi-
tecture civile da xve siècle.
**# Le Conseil municipal de Paris vient de
prendre deux délibérations qui seront bien
accueillies de tous ceux qui ont le souci de
la beauté de Paris. Il a décidé qu'aucun em-
placement ne serait plus accordé dans Paris
pour l'érection de statues, bustes ou monu-
ments qu'après une double épreuve : d'abord
les plans, croquis, esquisses seront soumis à
la commission des Beaux-Arts ; ensuite la
maquette « grandeur nature » du monument
sera examinée sur place. Le Conseil a ajouté
qu'en tout cas dix ans devraient s'être écoulés
depuis la mort du personnage à glorifier.
*** Chronique du vandalisme.
On procède en ce moment à la démolition du
château de Vitry-sur-Seine, charmante de-
meure seigneuriale du premier tiers du
xvme siècle, dont l'état de conservation ne
laissait que peu à désirer.
On dit que les façades seront transférées
et reconstruites dans le Nord ; ce n'en est pas
moins une des plus jolies résidences des en-
virons de Paris qui disparaît, stupidement
sacrifiée. Le domaine, encore intact, a été
morcelé il y a quelques années, et l'on avait
fort sagement songé alors à utiliser le châ-
teau pour la mairie ; de mesquines rivalités
locales ont empêché la réalisation de ce pro-
jet judicieux que l'administration départe-
mentale n'a pas songé un instant à encou-
rager.
*** Sous la présidence de M. Maurice Fe-
naille, avec M. Henri Bourin comme secré-
taire et M. Jacques Doucet comme trésorier,
il vient de se constituer une Société pour
l'étude de la Gravure française.
L'objet de la Société est de grouper les
amateurs, les collectionneurs et les érudits
qui s'intéressent à la gravure française et de
publier des ouvrages documentaires consa-
crés à l'histoire de la gravure et des graveurs
en France, depuis les origines jusqu'à nos
jours. Tous les travaux édités par la Société
seront rémunérés. Une cotisation annuelle
de 25 francs donnera droit à tous les ouvrages
que publiera la Société.
Les adhésions et les demandes de rensei-
gnements sont reçues par M. Henri Bourin,
144, rue de Longchamp, à Paris (XVIe).
Le comité de la Société des Artistes
indépendants fait connaître que son exposi-
tion (quai d'Orsay, pont de l'Aimé, est pro-
longée jusqu'au 30 juin inclusivement.
Dans la nuit du 3 au 4 juin, un vol
par effraction a été commis au musée du
Havre. De nombreuses pièces de monnaies
d'or, d'argent, des joyaux et des miniatures
ont été enlevés. Le montant du vol est
estimé à plusieurs milliers de francs. Une
information est poursuivie.
*** En procédant à des travaux dans une
maison située à Chartres en face du clocher
Neuf de la cathédrale, des maçons ont re-
trouvé, cachés sous des planches, six curieux
bas-reliefs formant tympan en arc brisé pla-
cés au-dessus des fenêtres. Trois sont des
décorations purement végétales; un qua-
trième contient deux petites têtes terminant
des volutes ; un cinquième, deux bêtes ailées
dressées l'une vis- à-vis de l'autre ; le sixième,
enfin, quatre personnages dont deux jouent
aux dés et dont deux autres — un homme et
une femme — se battent. D'après M. Jusselin,
architecte départemental, ce serait là l'ensei-
gne d'un tripot, comme il en exista à une cer-
taine époque dans l'enceinte du cloître Notre-
Dame de Chartres. Ces sculptures semblent
remonter à la seconde moitié du xne siècle.
**# A l'occasion des fêtes du Millénaire de
la Normandie, qui ont commencé la semaine
dernière, un très intéressant musée rétrospec-
tif d'art et de folklore normands a été ins-
tallé par la Société du Vieux-Uouen clans l'an-
cienne église Saint-Laurent. Au musée ont
été organisées des expositions d'estampes, de
peinture et d'art décoratif. En outre, un
congrès du Millénaire s'est ouvert le 6 juin,
sous la présidence de M. Liard, vice-recteur
de l'Académie de Paris, Normand d'origine.
D'intéressantes communications concernant